Dénonçons le Davos de la santé. Le système public de santé… Notre meilleure police d’assurance collective !

Pour la Coalition Solidarité Santé, le système public de santé et de services sociaux québécois est plus que jamais menacé par l’entrée en scène agressive d’entrepreneurs privés qui voient, dans les difficultés actuelles du réseau public, une occasion rêvée de faire des profits. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la tenue du Davos de la santé qui réunit à Saint-Sauveur les top 250 décideurs des secteurs publics et privés provenant des 16 pays les plus avancés au monde. À huis clos, loin des lobbies, des médias et des groupes de pression, les propagandistes de la privatisation échangeront entre eux, au cours des prochains jours, sur les politiques et les stratégies à mettre en place pour s’emparer d’une part plus grande du marché des services sociosanitaires québécois. La  Coalition Solidarité Santé, qui réunit les principaux acteurs syndicaux et communautaires du domaine de la santé, a invité la population québécoise à se rassembler en face du Manoir Saint-Sauveur pour dénoncer publiquement ces manœuvres souterraines des politiciens et des lobbies d’intérêts en faveur de la privatisation de nos infrastructures collectives et solidaires. « Nous sommes ici pour réaffirmer, haut et fort, notre volonté de défendre notre système public de santé. On en a assez des meetings en cachette qui finissent toujours par favoriser les intérêts privés au détriment des droits collectifs » déclare Robert Théoret, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé.

Le privé fossoyeur du système public

Depuis plus d’une décennie, les gouvernements partout dans le monde mettent la table pour déréglementer les législations relatives à leur système public de santé afin de pouvoir l’ouvrir aux marchés internationaux. Le Québec n’y échappe pas. Les politiques en faveur des partenariats public-privé adoptées au cours des dernières années par le gouvernement du Parti libéral ont fait en sorte d’aiguiser l’appétit du secteur privé. L’arrêt de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Chaoulli suivi de l’adoption de la Loi 33, par le Gouvernement du Québec, ont ouvert la porte aux centres de chirurgie privés et à l’assurance privée duplicative. Depuis, les initiatives des entrepreneurs privés de la santé fusent de toutes parts. Jamais auparavant n’a-t-on assisté à des privatisations aussi agressives. La prolifération des cliniques médicales privées qui offrent leurs services à la population moyennant une contribution financière et le développement accéléré du secteur de l’hébergement privé et communautaires pour les personnes âgées en perte d’autonomie sont le résultat direct des décisions gouvernementales des dernières années. « Si on ne fait pas attention, les politiques gouvernementales en faveur d’un accroissement de la place du secteur privé dans la santé risquent de nous ramener en arrière, à une époque où la santé était la cause principal de l’endettement des québécoises et des québécois » craint la Coalition Solidarité Santé.
 
Des solutions publiques pour des problèmes publics

« Loin de contribuer à l’amélioration des services à la population, la privatisation et la marchandisation des services publics contribuent à augmenter les coûts de la santé, à fragiliser les ressources de nos établissements publics et accroître les inégalités sociales et la pauvreté » affirme le porte-parole de la Coalition Solidarité Santé. Les citoyennes et les citoyens du Québec doivent se méfier du miroir aux alouettes qu’entretiennent les tenants de la privatisation qui affirment que le secteur privé peut servir à régler les problèmes du système public.

La Coalition Solidarité Santé croit que le Québec a les moyens d’améliorer l’accessibilité et la qualité des soins de santé et des services sociaux publics nécessaires à l’ensemble de la population. Pour cela, il faut que les décideurs politiques aient la volonté et le courage politique de consulter l’ensemble des intervenants et des intervenantes du réseau public ainsi que la population. Pour Robert Théoret « Il est inacceptable qu’on confie d’amblée des opérations aux cliniques privées au lieu de chercher les moyens pour faire fonctionner pleinement les salles d’opération des hôpitaux publics. Il est scandaleux de fermer des lits dans les CHSLD publics et de confier les services aux personnes en perte d’autonomie à des résidences privées, aux organismes communautaires ou aux familles. Avec la complicité des travailleuses et des travailleurs du réseau public et celle de la population, on pourrait consolider les CHSLD publics et favoriser l’émergence de pratiques adaptées aux besoins grandissants des personnes en perte d’autonomie. Tout en respectant l’autonomie des organismes communautaires, le réseau public doit s’inspirer de leurs façons de faire pour améliorés ses services sociaux publics et ses interventions préventives. »

Notre choix c’est un système public fort, pas l’assurance privée !

Notre système public de santé et de services sociaux constitue une garantie d’équité et de justice sociale. Seule la prestation publique, universelle et gratuite assure que les services soient donnés en fonction des besoins et non en fonction de la capacité de payer. La gouvernance publique avec sa reddition de compte publique permet une transparence dans les pratiques et les résultats qui sont soumis démocratiquement à la population. Le contrôle public des processus permet un contrôle plus serré des dépenses et une évaluation de la qualité des soins et services offerts. L’organisation publique du travail permet l’exercice multidisciplinaire de différentes catégories de personnel qualifié aptes à répondre aux besoins globaux de la population et à interagir avec les autres organismes de la communauté : ville, loisirs, écoles, groupes communautaires.

La présence des militants et militantes de la Coalition Solidarité Santé en face du Manoir Saint-Sauveur est un appel à une mobilisation citoyenne pour préserver notre système public de santé. « La population du Québec doit s’emparer des débats qui concernent l’avenir du système public de santé. On ne peut se permettre de laisser les ténors de la privatisation imposer leur discours et leurs solutions. C’est par la mobilisation citoyenne que le Québec s’est dotée d’un réseau public de santé et de services sociaux moderne, c’est par la mobilisation de l’ensemble des citoyennes et des citoyens que nous le défendrons et que nous l’améliorerons » conclue Robert Théoret.   

 

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