Deuxième remise du Prix-V par la Coalition Solidarité Santé à une clinique privée

Réunies devant une clinique privée située  sur le site d’un luxueux complexe résidentiel, le Médiclub, une centaine de personnes ont répondu à l’appel de la Coalition Solidarité Santé pour faire connaître, haut et fort, leur attachement à un système de santé et de services sociaux public accessible, universel et gratuit. Ce rassemblement s’inscrit dans une campagne populaire d’information et d’action contre la privatisation ; campagne  initiée au lendemain du dépôt du rapport de la Commission Clair. «Les dépenses privées ont doublé au cours des vingt dernières années et la commission propose d’en rajouter en renforçant les cabinets privés de médecine générale, en donnant son aval au projet d’hôpitaux privés et en réduisant le panier de services assurés. Le privé n’est pas le sauveur du système québécois mais la plus grande menace qui pèse sur lui et le droit à la santé », affirme Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé.

 
Deuxième remise du Prix-V au Médiclub

La Coalition décerne également son deuxième Prix-V à cette clinique en tant que  symbole de toutes les cliniques privées du Québec. Rappelons que le premier Prix-V a été remis, le 2 février dernier, à M. Michel Clair, président de la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux.

L’inquiétude la Coalition quant à une marchandisation accrue des services sociaux et de santé est d’autant plus vive qu’on peut lire dans le rapport de la Commission «Ils (les citoyens) ont le droit fondamental de se procurer ici et ailleurs les services non couverts». C’est d’ailleurs le seul droit fondamental reconnu par la Commission, note la porte-parole de la Coalition.

Un système à trois vitesses

Si vous avez de l’argent, vous pourrez, à l’instar des gens «importants» qui défilent ici, vous pouvez payer les services de laboratoires privés, obtenir la visite d’une infirmière, des conseils médicaux par téléphone, les services de physiothérapie, des services à domicile privés et  tous les frais connexes annoncés à l’entrée de la clinique médicale.

En examinant de près ce qui se passe dans cette clinique, il est aisé d’avoir un bon aperçu de ce qui attend la population québécoise, si rien n’est fait. Et la situation sera pire si la ministre Marois endosse le rapport de la Commission Clair comme elle le laissait supposer le 27 janvier dernier. «Il y aura ceux qui peuvent se payer les services, ceux qui auront suffisamment un bon crédit pour être jugés admissibles à un plan de paiement comme celui qu’on propose dans cette clinique et il y aura ceux qui devront se priver de services faute de pouvoir  les payer. Déjà, nous avons atteint un seuil critique. Les Québécoise et les Québécois doivent assumer des dépenses privées de santé pour plus de 650 $ par année».

La compassion : un antidote contre la justice sociale

Pour les moins bien nantis, la Commission Clair se sert du principe de compassion comme d’un antidote au principe de justice sociale. Ce n’est pas de la charité dont ont besoin les citoyennes et les citoyens du Québec, cette période ils l’ont connu avant les années 1970, mais d’un système de santé et de services sociaux qui contribue à garantir pleinement l’égalité de droit et de fait de toutes et de tous, conclut la Coalition.

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