Le gouvernement Charest manque cruellement de vision quant à l’avenir du système de santé et de services sociaux

La Coalition Solidarité Santé est très inquiète du manque de vision du gouvernement Charest quant à l’avenir des services de santé et des services sociaux. Dans son énoncé financier d’aujourd’hui, le ministre Raymond Bachand avoue que les dépenses en santé dépasseront les 40 milliards $ dans quelques années… mais que la contribution santé – régressive et inéquitable – pourra faire face à la situation. Pour Monica Dunn, porte-parole de la Coalition, « Le gouvernement doit s’attaquer de manière urgente à la crise des médicaments, à l’amélioration réelle des conditions de vie de la population, dont les personnes âgées et redonner sa juste place aux services sociaux afin de diminuer la pression sur les finances publiques ».

La crise des médicaments

Depuis de nombreuses années, le poste budgétaire qui connaît la croissance la plus rapide en santé est celui des médicaments. Or, selon Madame Dunn « La réduction du prix des médicaments génériques prévue est nettement insuffisante ». Faut-il rappeler qu’au Québec, les compagnies pharmaceutiques profitent d’extraordinaires avantages fiscaux et commerciaux ? À terme, la crise des médicaments dans les finances publiques ne pourra être réglée que si le gouvernement s’attaque fermement et simultanément à la question du prix des médicaments, au recours aux médicaments génériques plutôt qu’aux médicaments d’origine et à un réexamen du bon usage de ceux-ci. Les sommes qui pourront être ainsi récupérées sont considérables.

Le Fonds (FINESSS) ou le financement de la non-solidarité

Le Ministre Bachand porte haut et fort le mot solidarité en disant vouloir lutter contre la pauvreté. Mais on se demande bien de quoi il parle ! Après avoir réduit les impôts en 2008, il en réimpose de manière déguisée et régressive avec la contribution santé obligatoire depuis 2010. Le fonds FINESSS, financée par cette contribution, servira ainsi à faire passer de 3,6 % les hausses prévues du budget de la santé par le gouvernement à 5 % par année… et ce, sur le dos des plus pauvres !

Les conditions de vie des personnes âgées et les services sociaux

Alors que les piètres conditions de vie des personnes âgées défraient les manchettes, que M. Bachand dit vouloir offrir un répit aux aidantes naturelles, le gouvernement ne propose en fait que des mesures éparses, encore liées aux revenus des personnes, comme les crédits d’impôts. Les services à domicile offerts par les CLSC doivent être considérablement augmentés si on veut réellement améliorer le sort des personnes âgées, des aidantes naturelles… et diminuer les pressions sur les services de santé. « Les services sociaux sont encore les parents pauvres de ce budget. C’est une preuve de plus du manque total de vision de ce gouvernement », spécifie Monica Dunn.

La Coalition demande aussi au ministre Bachand où il ira chercher le 500 millions $ manquant pour financer le réseau de la santé et des services sociaux. Elle restera vigilante contre toute tentative de mettre en place de nouvelles formes de tarification en santé, comme le ticket modérateur que le M. Bachand a voulu imposer l’an dernier. « Quarante ans après la création du système public de santé et des services sociaux, le gouvernement Charest met lentement mais assurément un service public à deux vitesses » conclut Monica Dunn.

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Source : Monica Dunn, coordonnatrice, Coalition Solidarité Santé
Téléphone : 514-442-0577;
Courriel : cssante@gmail.com

La Coalition Solidarité Santé regroupe une cinquantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et de l’intégralité des services de santé et des services sociaux.