Selon la Coalition Solidarité Santé le vrai débat sur la santé n’a pas eu lieu

La Coalition Solidarité Santé demande aux partis politiques de s’engager à mettre fin aux dérives de la privatisation et à protéger le caractère public, l’universalité et l’accessibilité de notre système de santé et de services sociaux.

Selon la Coalition, la campagne électorale n’a pas permis de faire le point sur les enjeux qui confrontent nos services de santé et nos services sociaux. Elle déplore que la campagne crée de fausses attentes en donnant l’illusion que les listes d’attente seront facilement résorbées.

On n’en sait guère à la fin de la campagne sur les efforts réels que le PLQ, le PQ et l’ADQ entendent faire pour sortir notre système de santé et des services sociaux de ses difficultés.

Le financement
L’augmentation du budget en santé a été inférieure à la moyenne canadienne depuis l’élection du parti libéral. Ce rationnement  des dépenses a maintenu le Québec au dernier rang des provinces canadiennes pour les dépenses de santé par habitant. Pour rejoindre la moyenne canadienne, le budget de la santé devrait être haussé de 2 milliards 630 millions, ce qui représente plus de 10 % de son niveau actuel.

La Coalition se désole particulièrement du peu d’engagements pour les services à domicile, les services sociaux, les services en santé mentale et les services de réadaptation, alors que les besoins sont criants et que le manque de ressources compromet la santé et bien-être des personnes.

La Coalition dénonce aussi le peu de considération quant à la reconnaissance et au soutien des organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux. Alors qu’ils sont de plus en plus sollicités pour répondre aux besoins des plus démunis de la société, leur sous-financement chronique entraîne l’épuisement des travailleuses et travailleurs affectant ainsi leur travail avec la population. La dernière réforme dans le réseau menace aussi leur autonomie et ils sont de plus en plus subordonnés aux continuum de services des réseaux locaux de services.

Le Québec est une des provinces qui dépensent le plus en médicaments en raison de sa politique de soutien aux multinationales pharmaceutiques. La Coalition réclame depuis plusieurs années une politique moins généreuse à l’endroit des fabricants qui réduirait les coûts globaux et permettrait d’offrir la gratuité des médicaments à l’ensemble des personnes vivant sous le seuil de faible revenu.

Les pénuries de main-d’œuvre
Les pénuries actuelles de main-d’œuvre sont des obstacles à l’accessibilité, à la continuité et la qualité des services.

Un document gouvernemental qui n’a pas encore été publié évalue à 112 000 personnes de diverses professions, dont 40 000 infirmières et  26 000 préposées aux bénéficiaires, qu’il faudra recruter en dix ans dans nos établissements de santé et de services sociaux

La promesse du parti libéral d’ajouter 2000 infirmières doit être accueillie avec la plus grande réserve puisque l’on reconnaît maintenant que le nombre d’étudiantes inscrites à la formation en sciences infirmières a plafonné. Le potentiel d’inscription semble avoir été atteint prévient le document gouvernemental.

La Coalition demande aux partis de prendre des engagements pour soutenir et valoriser le personnel de la santé et des services sociaux. Les partis doivent particulièrement faire connaître comment ils entendent corriger les effets désastreux des lois et décrets qui se sont abattus sur les salariés du réseau depuis l’arrivée du gouvernement libéral.

La privatisation, les PPP et les frais aux usagers
La Coalition Solidarité Santé attend des partis qui veulent former le  prochain gouvernement des engagements fermes pour protéger notre système de santé et de services sociaux.

Depuis son élection et particulièrement depuis le jugement Chaoulli, le gouvernement a cherché à augmenter la présence du secteur privé dans notre système de santé et de services sociaux.

Avec la loi 33, le gouvernement du Parti libéral a voulu favoriser la création de cliniques médicales privées offrant des services chirurgicaux.  Il veut aussi permettre aux assureurs privés de vendre une couverture pour obtenir plus rapidement des soins médicaux, accentuant ainsi le virage vers un système à deux vitesses.

Pourtant, la majorité des Québécoises et des Québécois refusent que des personnes n’aient pas accès à des services de santé parce qu’elles ne peuvent pas se les payer. La Coalition considère inacceptable que les personnes qui disposent de  moyens de payer une contribution additionnelle passent devant les autres.

La Coalition réclame des engagements fermes des partis pour que cessent les pratiques qui outrepassent la légalité en facturant des frais importants pour des services de santé couverts par le régime public, comme l’ont démontré les révélations entourant la clinique RocklandMD.

La Coalition réitère que  notre système de santé et des services sociaux repose sur le principe de l’accès aux soins en fonction des besoins et non de la capacité de payer.