Symposium sur les médicaments La Coalition Solidarité Santé attendra la véritable consultation

Le Symposium sur l’utilisation optimale des médicaments, qui s’ouvrira demain à Québec, devait être une étape en vue de l’élaboration d’une politique du médicament au Québec. Force est maintenant de constater qu’il s’agira avant tout d’un événement de formation de nature scientifique.

La Coalition souligne que le ministère avait prévu, au début du processus, d’organiser un panel citoyen  pour élargir le débat mais il s’est révisé « Nous considérons qu’il s’agit maintenant d’une formule, probablement intéressante d’un point de vue scientifique, mais  dans laquelle les citoyennes et les citoyens  pourront peu faire valoir leurs préoccupations sociales, économiques et politiques, en particulier sur d’importantes questions comme l’accessibilité des thérapies médicamenteuses et la croissance débridée des coûts», souligne Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition. . Par ailleurs, la formule du forum de discussion n’offrait aucune garantie à ce chapitre.

La Coalition, qui a été le premier groupe au Québec à mettre de l’avant l’adoption d’une politique du médicament, se réservera donc pour la véritable consultation, au moment où toutes les questions seront mises au jeu, ajoute-t-elle.

L’utilisation optimale des médicaments ne peut
constituer à elle seule la politique du médicament

Bien que la Coalition reconnaisse que l’utilisation optimale des médicaments en soit un élément important, elle n’est pas à ses yeux l’unique caractéristique d’une véritable politique du médicament.

Dès 1999, dans plusieurs textes déposés en commission parlementaire, la Coalition faisait valoir que parmi les éléments incontournables d’une politique québécoise du médicament on devrait d’abord retrouver : la reconnaissance que l’accès aux médicaments doit faire partie intégrante de l’accès universel aux soins de santé.

La Coalition a aussi demandé une révision du mode de paiement à l’acte des médecins, dont on sait qu’il entraîne de mauvaises pratiques de prescription. L’adoption d’une politique d’achat au plus bas prix  et un encadrement serré des pratiques de promotion et de marketing de l’industrie pharmaceutique font partie des revendications de la Coalition. Parmi les autres propositions de la Coalition, on retrouve l’inscription dans la liste des médicaments de la RAMQ des seuls médicaments pour lesquels il aura été démontré qu’ils constituent une amélioration substantielle par rapport aux thérapies existantes ainsi que la nécessité d’élargir la revue d’utilisation des médicaments en optant résolument pour une pratique de pharmacovigilance, et un suivi rigoureux et nominal des habitudes de prescription des médecins.

Enfin, la Coalition réclame depuis plusieurs années qu’une étude sérieuse et soit faite sur l’établissement d’un régime public et universel d’assurance médicaments. À ce jour, les principaux enjeux d’une politique québécoise du médicaments n’ont jamais été débattus avec des organisations citoyennes, insiste la Coalition.

Une participation citoyenne qui n’est pas soutenue

Alors que le Conseil de la santé et du bien-être du Québec a publié nombre d’avis dans lesquels il préconise la participation citoyenne dans les grands débats sociosanitaires, le ministère a préféré ramener  les organisations citoyennes au même niveau que les organisations professionnelles et l’industrie pharmaceutique. Il y quelques semaines, le ministère avait accepté de  couvrir les frais de séjour de la représentante de la Coalition qui devait y faire une intervention. La Coalition,  rappelons-le, n’a jamais  bénéficié d’aucune subvention gouvernementale. Ce n’est que le 14 mai que les règles du jeu ont été changées unilatéralement obligeant la Coalition à prendre ces frais à sa charge.

Le fait que le ministère fasse faux bond à son engagement de couvrir les frais de notre participation alors que la Coalition est entièrement financée par ses membres, a quelque chose d’inadmissible démocratiquement, précise Marie Pelchat.

Une véritable consultation doit avoir lieu

Pour la Coalition, une consultation large doit avoir lieu sur la future politique du médicament. Il faut débattre des questions pharmaco-économiques certes mais aussi des questions sociales et des choix politiques qui ont trop souvent favorisé la santé financière des compagnies pharmaceutiques et des assureurs privés avant la santé des Québécoises et des Québécois, conclut la porte-parole.
 

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