Une ouverture au privé plus grande que ne le prétend le gouvernement!

La Coalition Solidarité Santé dénonce la plus grande place faite au privé dans le livre blanc du gouvernement Charest intitulé : Garantir l’accès : un défi d’équité, d’efficience et de qualité. De passage aujourd’hui devant la commission parlementaire, la Coalition tient à affirmer que l’entreprise privée n’a pas sa place au sein de notre système de santé et de services sociaux.

À première vue, la proposition gouvernementale peut sembler attrayante et modérée, mais en y regardant de près, on voit qu’elle ouvre de sérieuses brèches dans les principes qui gouvernent notre système de santé, soit l’accessibilité, l’universalité, la gratuité et le caractère public.

Les mécanismes proposés pour réduire les listes d’attente dans certaines chirurgies électives ne permettent pas de régler le problème des délais mais ils ouvrent la porte à de nouveaux fournisseurs, soient les cliniques spécialisées à but lucratif et les assureurs privés. « Le projet de garantie d’accès avancé dans le livre blanc est si alambiqué qu’il semble avant tout conçu pour ouvrir les soins de santé au secteur privé », déclare Gabrielle Pelletier, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé. « La plupart des expériences à travers le monde démontrent que le secteur privé coûte plus cher, qu’il est de moins bonne qualité, qu’il est moins efficace et qu’il cannibalise les ressources publiques », ajoute Madame Pelletier.

Dans son mémoire déposé auprès de la commission, la Coalition Solidarité Santé dénonce aussi que les délais socialement requis ne sont pas pris en compte. Le plan gouvernemental est centré sur les aspects chirurgicaux et médicaux des soins, et pourtant, les listes d’attente se retrouvent aussi dans les services à domicile, les services de réadaptation ou de santé mentale. Pour elle, il serait entièrement justifié d’inclure ces services dans le principe de garantie d’accès.

Des solutions pour réduire les listes d’attente dans le réseau public existent. Par une meilleure utilisation des ressources du réseau et par des investissements aux bons endroits, il est possible de diminuer les temps d’attente.

La Coalition Solidarité Santé recommande de ne pas créer des cliniques affiliées privées. Elle s’oppose à l’ouverture aux assurances duplicatives privées, et ce pour tous les services de santé et de services sociaux.

Également, la Coalition demande au gouvernement Charest de tenir un débat public sur le financement des services de santé et de services sociaux. Il doit être le plus large possible pour permettre à la population de se prononcer.

La Coalition Solidarité Santé est par ailleurs convaincue qu’un système mixte, privé et public, coûtera plus cher, sera moins équitable et sera moins efficace. L’effet combiné d’une réponse non appropriée au jugement de la Cour suprême dans l’affaire Chaoulli et les propositions du rapport Ménard pourraient nous entraîner dans une direction qui ne serait qu’un immense recul.

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