Vers un désengagement de l’État envers les aîné-es

La Coalition Solidarité Santé considère le plan d’action Un défi de solidarité, les services aux aînés en perte d’autonomie, comme une volonté de sortir du réseau public la prestation des services à domicile, de réguler les services sans toutefois s’engager à les donner.

Ce plan n’annonce aucune mesure concrète et financière pour répondre aux besoins des personnes âgées en perte d’autonomie.

Les grands perdants de ce plan d’action sont les proches aidantes et aidants. Il est fallacieux de prétendre soutenir les aidantes et les aidants seulement par les voies fiscales. Pour la majorité d’entre eux, cette solution ne règle rien. Alors que le document mentionne qu’il y a plus d’un million de Québécoises et Québécois qui fournissent de l’aide à des personnes âgées, le plan d’action propose un crédit d’impôt à seulement 76 000 de ce nombre. À quelle aide peuvent s’attendent les 90% des aidantes et aidants laissés pour compte?

La Coalition est d’accord avec les constats énoncés par le MSSS au début du document. À l’instar du ministère, nous reconnaissons l’impasse qui existe à cause des pressions de plus en plus fortes pour développer de nouvelles places d’hébergement puisque les services de soutien à domicile ne sont pas en mesure de répondre aux besoins des personnes aînées en perte d’autonomie. Et pourtant, le plan ne définit pas concrètement de moyens pour sortir de cette impasse.

Selon la Coalition, le ministère impose un plan d’action et laisse à d’autres acteurs dans la société le défi de le réaliser. Il organise, établit des liens, précise, encourage, harmonise et définit l’offre de services, mais n’est plus garant d’offrir les services aux personnes en perte d’autonomie.

Ce plan de désinstitutionnalisation, où les problèmes sont refilés à la sphère privée, confirme la vision du gouvernement Charest d’ouvrir à la sous-traitance et à la privatisation dans la santé et les services sociaux. Sommes-nous en train de voir se créer un système à deux vitesses dans les services à domicile et d’hébergement? En sollicitant une contribution de plus en plus grande de la part des personnes, quel choix donnons-nous aux personnes qui ne pourront se payer des services nécessaires ?

Pour un plan qui a la prétention d’opter pour le pragmatisme, selon la Coalition Solidarité Santé, il n’en a ni l’odeur, ni la couleur, ni la saveur.

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