Élection fédérale et assurance médicaments universellement publique

À TOUS LES PARTIS SE PRÉSENTANT AUX ÉLECTIONS FÉDÉRALES

Depuis le début de la campagne  électorale, il a été question de la situation des finances publiques et du revenu des Canadiens. Mais un sujet qui unit ces deux questions n’a pourtant pas été abordé: une assurance médicaments universellement publique.

Comme le faisait remarquer Élisabeth Gibeau, d’Union des consommateurs, « les Canadiens, comme les Suisses, paient les médicaments 30 % de plus que dans les autres pays de l’OCDE. 84% des Québécois consomment régulièrement ou occasionnellement des médicaments prescrits, pour des dépenses estimées, en 2012, à 927 $ par habitant au Québec et 795 $ par habitant au Canada (sans compter les achats de médicaments en vente libre). »

Ajoutons qu’une étude récente d’Angus Reid relevait que 14 pour cent des Canadiens ne se sont pas procuré certains médicaments d’ordonnance à cause des coûts.

Cet enjeu, qui concerne autant les finances publiques que l’accès équitable aux médicaments, a fait l’objet, en juin, de discussions assez sérieuses entre les ministres de la Santé de huit provinces pour qu’ils s’entendent sur l’urgence d’agir.

Certains diront qu’au Québec, nous avons déjà cette assurance médicaments. Mais ce n’est qu’à moitié vrai :  si notre régime a constitué une avancée sur la situation qui prévalait auparavant, le fait qu’il soit hybride public-privé n’a jamais permis de contrôler les dépenses en médicaments, le deuxième poste budgétaire en importance dans notre système de santé, en hausse constante depuis près de deux décennies. 

Rappelons que le Canada est le seul pays à ne pas avoir intégré les médicaments à son système public de santé. Les pays qui ont adopté un régime entièrement public (France, Royaume-Uni, Suède, Australie, Nouvelle-Zélande) ont des prix de 24 % à 48 % plus bas qu’au Québec et une croissance annuelle des coûts de deux à trois fois inférieure à la nôtre. En Nouvelle-Zélande, un médicament populaire contre le cholestérol coûte 0,18 $ la pilule… et 0,62 $ au Québec (trois fois plus).

Aussi est-ce en toute connaissance de cause que plus de 400 groupes, personnalités et experts, dont Jean Rochon, le ministre de la Santé qui a fait adopter le régime actuel, se sont joints à la campagne d’appui d’Union des consommateurs pour un régime universellement public d’assurance médicaments au Québec.

Pour tous les partis en lice à cette élection, un tel régime universellement public répondrait à plusieurs de vos préoccupations : il favoriserait le maintien du revenu de la population en diminuant les coûts des médicaments prescrits; il permettrait de négocier les achats auprès des pharmaceutiques, et de contrôler les coûts pour les finances publiques; et enfin, une assurance universellement publique réduirait les frais d’assurance que les entreprises assument actuellement à l’intérieur des régimes privés d’assurance collective, diminuant leurs coûts de production, et leur permettant d’être plus concurrentielles.

Dans les derniers jours, le NPD a promis d’aller en ce sens

La Coalition solidarité santé vous adresse aujourd’hui une lettre à tous pour connaître vos positions à ce sujet. 

À la veille du premier débat en français entre les chefs, peut-on s’attendre à  ce que vous preniez cet engagement sérieux pour la santé de la population, de l’économie et des finances publiques?

 

Jacques Benoit, coordonnateur

Coalition solidarité santé