Le budget du gouvernement transforme le réseau public de la santé et des services sociaux en renonçant à le financer à même les impôts

Une des grandes inquiétudes de la Coalition Solidarité Santé s’est avérée fondée : « En instaurant la contribution santé, le gouvernement implante une forme de tarification liée au système de santé, intention annoncée dans le précédent budget », déclare Monica Dunn, porte-parole de la Coalition. En effet, cette mesure fiscale régressive est problématique et inéquitable puisque la contribution se fait sans égard au revenu. Le gouvernement pense également à mettre sur pied une franchise santé, autre terme pour instaurer un ticket modérateur, mesure qui serait effective à partir de 2012. Or, le fait que les frais ne seront pas exigés au moment de la consultation correspond tout de même à une remise en cause de l’accessibilité et de la gratuité des soins et risque de pénaliser les personnes les plus démunies. Son application semble être une tactique du Ministre Bachand pour contourner la Loi canadienne sur la santé.

La Coalition Solidarité Santé dénonce également la logique de performance, de productivité et de rentabilité qui constituent les lignes directrices de ce budget. Plusieurs mesures annoncées vont dans ce sens. Comment la performance des établissements, dont dépendra le financement sera-t-elle évaluée ? Les établissements offriront-ils les services les plus rentables, sans égard aux besoins de la population ? Les services sociaux seront-ils les parents pauvres du système? Mentionnons que les organismes communautaires liés au MSSS verront leur enveloppe budgétaire augmentée de 0,4 % alors que le taux d’inflation pour 2010 est estimé à 2 %. « En fait, les besoins de la population et la qualité de soins sont totalement absents de ce budget », ajoute la porte-parole de la Coalition Solidarité Santé.

« Le ministre Bachand tente de nous vendre qu’il croit en notre réseau public de la santé et des services sociaux, mais nous ne sommes pas dupes. Les mesures adoptées menacent son caractère public, accessible, universel et gratuit et s’en prend au droit à la santé, valeur partagée par la population québécoise », conclue Monica Dunn.