À propos des projets d’amélioration de l’organisation du travail (appelés « optimisation » des services, Lean, méthode Toyota, etc.) »

Depuis longtemps, le personnel impliqué dans les soins et services de santé a cherché à améliorer la réalisation et la qualité du travail, permettant ainsi une amélioration de la qualité des soins et services à la population. La plupart du temps, ce sont des comités paritaires (patronal-syndical) qui ont analysé et mis en place diverses propositions visant cet objectif d’amélioration des services.

Dans les dernières décennies, nos gouvernements ont répété ad nauseam que le budget de la santé ne cessait d’enfler et que nous n’en avions plus les moyens. Avec ce prétexte, ils ont fait pleuvoir des coupures de budgets à répétition sur le réseau public de services sociaux et de santé. Dans ce contexte, l’amélioration des soins et services a fait place à un nouvel objectif : celui de « faire plus avec moins », qui entraîna une réduction des services et de l’accessibilité à ces services.

Plus récemment sous le gouvernement Charest, un ministre des services sociaux et de la santé, le Dr Yves Bolduc, se fit le fervent promoteur d’une méthode de gestion appelée l’approche TOYOTA (ou LEAN management).  Ce mode de gestion prône une amélioration continue des services, en visant « l’élimination des gaspillages… pour rationaliser et améliorer les processus de production de biens ou de services. » Issue du secteur manufacturier, où règne une chaîne de montage ou de production, cette philosophie y était pourtant déjà critiquée pour ses effets dévastateurs sur le personnel qui se retrouvait plus souvent qu’autrement à rogner sur ses conditions de travail, « source de gaspillage de temps et d’énergies », pour « améliorer les processus de production ».

Le ministre Bolduc encouragea tout de même le développement de projets pilote où on se mit à appliquer mécaniquement aux services sociaux et de santé cette façon de gérer la « chaîne de montage et de production » de services et de soins. Des contrats de gestion entre des CSSS et des firmes privées furent signés, causant une dégradation de la qualité des services à la population et des conditions de travail du personnel, mais permettant de justifier les coupures et les compressions de budget et de personnel à l’ordre du jour dans le réseau. En dépit des nombreuses protestations et dénonciations par le personnel  touché, les contrats impliquant des firmes privées se sont poursuivis.

À son arrivée en poste à l’automne 2012, le nouveau ministre Réjean Hébert s’est dit préoccupé de l’opposition grandissante et des critiques soulevées par le personnel, mais aucun contre-ordre n’a été donné aux établissements. On a plutôt assisté à l’apparition d’une nouvelle dénomination : l’optimisation des services, qui n’a fait que changer l’appellation d’un même système de gestion. Et les problèmes sont demeurés et perdurent.

C’est dans ce contexte que la Coalition solidarité santé a décidé de prendre position sur les projets d’amélioration du travail (appelés « optimisation » des services*, Lean, méthode Toyota, etc.)

Le document de la position de la Coalition solidarité santé “Sur les projets d’amélioration de l’organisation du travail (appelés “optimisation des services”, Lean, méthode Toyota, etc.)”

Le communiqué de presse de la Coalition

La Nouvelle gestion publique: le LEAN – conférence d’Angelo Soarès

Nouvelle gestion publique: son effet dans les services publics, par Philippe Hurteau de l’IRIS

Le LEAN et le général de l’armée LEANiste Ipetsakochvit! (sketch)

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