La Coalition Solidarité Santé, la Coalition sur l’assurance-médicaments du Québec, la Coalition des médecins pour la justice sociale ainsi que d’autres groupes et représentants syndicaux joignent joint leurs forces afin de dénoncer le maigre budget que Québec accorde à la santé. Le budget de 2001-2002 n’ajoute que 723 $ millions d’argent neuf. Une fois les déficits des hôpitaux épongés, que restera-t-il pour les 7 millions de Québécois ? L’équivalent de 5 sous par jour, soit le prix d’une canette vide pour la santé de nos citoyens ! Pourtant le gouvernement du Québec a les moyens d’investir dans la santé avec les fonds additionnels qui proviennent entre autres des accords fédéraux – provinciaux ainsi que des fonds détenus en fiducie. Le Québec peut se permettre de maintenir un service public universel de santé de qualité.
Le budget déposé par Mme Marois n’est pas à la hauteur des défis qu’il nous faut relever pour remettre le système québécois de santé et de services sociaux sur ses rails. Outre le fait qu’il est difficile d’y voir clair, ce budget n’accorde aucune priorité à la prévention et ne corrige en rien le sous-financement des services sociaux. Avec les sommes qui sont consenties, ce n’est pas demain la veille que nous verrons disparaître les listes d’attente dans les hôpitaux. De plus, le gouvernement ne consent qu’un maigre 32 millions, financé à même les fonds de Loto-Québec, pour l’amélioration des services aux personnes âgées alors qu’il consent 600 millions pour l’amélioration des immeubles et la mise en place des systèmes informatisés. A croire qu’il vaut mieux au Québec être une carte à puce qu’une personne âgée.
Cette perception critique de la Coalition Solidarité Santé est largement partagée par la population québécoise. En effet, dans un sondage paru récemment, la population s’est dite majoritairement insatisfaite des investissements prévus par le gouvernement du Québec dans le domaine de la santé et des services. sociaux. Et pour cause! Le Québec est toujours au 9e rang des provinces canadiennes pour le financement de son réseau de la santé. C’est aussi au Québec que les dépenses privées de santé croissent le plus rapidement. Malgré la volonté populaire, force est de constater que le budget 2001-2002 consacre une fois de plus l’effritement du réseau québécois de santé et de services sociaux. note Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition.
La Coalition des médecins calcule qu’il faudrait une injection supplémentaire de 2,5 milliards $ pour rétablir les standards canadiens dans les CHSLD, les CLSC et les services à domicile au Québec, et pour éponger les déficits des hôpitaux tout en couvrant la croissance annuelle des coûts reliés à la santé.
Le Dr Paul Saba soutient : «Il est encore plus décevant de savoir que le gouvernement cache dans ses coffres un surplus de 4,6 milliards $ (péréquation, transferts, fiducie, augmentation du PIB) sachant que la demande pour les soins de santé est criante. Le gouvernement a les moyens d`investir davantage dans la santé et d`améliorer les soins pour tous nos concitoyens. Avec la loi anti-déficit, de nombreux hôpitaux sont forcés de fermer leurs salles d’urgence la nuit et la fin de semaine tandis que les patients sont « stationnés » dans les corridors. Avec un tel budget, la vie de nos patients est en péril».
Jennifer Auchinleck, porte parole de la Coalition sur l’assurance-médicaments déclare :
« Alors que le gouvernement du Québec dispose d’importants surplus budgétaires et qu’il prétend vouloir monter « une offensive majeure contre la pauvreté », nous déplorons qu’il n’y ait pas de montant prévu pour la gratuité de médicaments pour les personnes à faible revenu dans le budget. » Cette dernière estime qu’un investissement de 32M$ – soit 3,2% des baisses d’impôt annoncées pour l’année prochaine – aurait pu rétablir la gratuité des médicaments pour l’ensemble de personnes assistées sociales ainsi que les personnes âgées recevant le supplément de revenu garanti complet. Ce montant ne tient pas compte des économies possibles ailleurs dans le réseau de la santé et des services sociaux : La Coalition rappelle que depuis la mise sur pied du régime actuel en 1996, des centaines de milliers de personnes à faible revenu continuent à choisir entre les médicaments et les autres besoins essentiels. Cela n’est pas sans conséquence pour leur santé.
La Coalition souligne également que selon les informations contenues dans les crédits budgétaires pour l’année 2001-2002, les dépenses liées aux médicaments augmenteront de 15%. Ce fait témoigne avec éloquence de l’urgence d’une politique sur les médicaments, incluant une révision des politiques concernant l’industrie pharmaceutique afin de contrôler les coûts des médicaments ainsi que des mesures visant la pratique des médecins en matière de prescription.
Finalement, la Coalition souligne que l’intégration complète des médicaments au système de santé par le biais d’un régime public universel est essentiel afin d’assurer l’accès, l’équité et le contrôle des coûts dont nous avons besoin.
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