Nous désirons, par la présente, signifier notre appui à l’instauration d’un régime public universel d’assurance médicaments au Québec.
Depuis déjà nombre d’années, le gouvernement du Québec répète que les coûts de la santé ne cessent d’augmenter et que nous devrons faire des choix comme citoyennes et citoyens.
En tant que gouvernement responsable qui s’assure à la fois de prendre soin de toute sa population, en ne laissant personne pour compte, il est de votre devoir de faire les meilleurs choix permettant que chaque sou public investi rapporte son poids en soins, en services et en biens à la population.
Cela signifie aussi que vous devez regarder les faits, tous les faits, et conséquemment, prendre les décisions qui vont dans le sens du bien commun public.
Le coût des médicaments fait partie de ces problèmes récurrents auxquels nos gouvernements ont refusé de s’attaquer depuis le début du projet de loi sur l’assurance médicament en 1997.
Quels sont les faits?
Les dépenses et le coût des médicaments explosent, tant dans le régime public que dans les régimes privés. À cet égard, les chiffres sont éloquents :
- les dépenses en médicaments et en services pharmaceutiques de la RAMQ représentent le deuxième poste de dépenses le plus important après celui des services médicaux;
- de plus, alors que, de 1996 à 2005, le taux de croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) était de 4,9 %, le taux de croissance des dépenses du Ministère de la Santé (MSSS) était plutôt, lui, de 5,5 % et celui du programme des services pharmaceutiques et des médicaments de la RAMQ de… 14,1 %;
- le coût de la prime du régime public a bondi de 242 % en 12 ans, le régime devant absorber une croissance des dépenses de l’ordre de 8 % par an;
- dans les régimes privés d’assurance collective, la croissance des coûts est, quant à elle, de 10 % à 15 %.
Le résultat de tout cela est que les Québécois défraient 38% de plus que la moyenne des pays de l’OCDE pour leurs médicaments. Ça suffit, ça a assez duré.
Il est plus que temps que votre gouvernement cesse de jouer à l’autruche, et qu’il s’attaque aux véritables problèmes du système public de santé.
Aussi, afin d’assurer un contrôle des coûts et la pérennité du régime universel, nous revendiquons :
- que la Politique du médicament soit améliorée afin, entre autres, de prévoir des mesures de contrôle du coût des médicaments et l’abolition de certains des privilèges accordés aux pharmaceutiques;
- qu’une politique d’achat de médicaments soit adoptée;
- que le gouvernement reconnaisse que la thérapie médicamenteuse fait partie intégrante du système de santé;
- et qu’un encadrement serré des pratiques de promotion et de marketing de l’industrie pharmaceutique soit effectué.
En 2003, l’aspirant premier ministre Charest et son parti se disaient prêts à améliorer le système de santé « dès le lendemain des élections » (entrevue à Radio-Canada).
Au même moment, tous les intervenant-e-s de la santé s’entendaient pour dire que le geste le plus significatif à poser pour, à la fois, contrôler des coûts, dégager des ressources et les réinvestir aux bons endroits, était de mettre rapidement fin au régime hybride actuel d’assurance médicaments pour le remplacer par un régime public universel, pour le bien-être de tous les Québécois.
5 ans de ministériat Couillard et 3 ans de Bolduc n’ont toujours pas suffi à trouver le temps de régler ce problème aussi évident que le nez au milieu du visage.
Huit ans au total, et nous attendons toujours l’instauration de ce régime public universel d’assurance médicaments au Québec.
Nous sommes même prêts à vous rencontrer pour faire une fois de plus avec vous le tour de la question.
Attendant impatiemment votre réponse,
Jacques Benoit, coordonnateur
Pour la Coalition solidarité santé.
(Voir aussi les documents ci-dessous)