
Le 31 mars marquera le deuxième anniversaire du dépôt du controversé projet de loi n° 15. Ce projet de loi devait enfin régler les problèmes du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS), notamment en le décentralisant et en améliorant l’accès. Du moins c’est ce qu’on nous avait promis…
Deux ans plus tard, force est de constater que les belles promesses faites par le ministre Dubé n’étaient malheureusement qu’un leurre. Il est toujours aussi difficile d’avoir rapidement accès à des soins de santé et à des services sociaux. Et la centralisation du RSSS a atteint son maximum : une agence pour tout. Sans parler du fait que le RSSS a perdu ce le peu de démocratisation qui restait, étant maintenant géré par une agence de « tops guns du privé » non-élu·e·s, dont la création fût imposée par bâillon. Bien que les milieux communautaire, syndical, universitaire ou citoyen aient levé la main pour dénoncer plusieurs problèmes dans le projet, personne au gouvernement ne les a écoutés.
Plus grave encore, le mensonge de l’ouverture au privé qu’on nous dit être complémentaire aux services publics alors que dans les faits le privé vient plutôt s’accaparer les ressources du secteur public et aggraver le problème de l’accessibilité aux soins et services au lieu de le résoudre. Comment Dubé peut-il promettre d’un côté que chaque Québécois·e aura accès à un·e médecin de famille si, de l’autre côté, il fait la promotion de la médecine privée – poussant ainsi plusieurs médecins et tout le personnel concerné (ex. employé·e de bureau, professionnel·le) à quitter le réseau public pour faire davantage d’argent, avoir de meilleurs horaires et traiter les cas les plus simples, laissant le réseau public se charger des plus lourds?
Durant la semaine du 31 mars, et plus particulièrement le 1er avril, des actions auront lieu dans toutes les régions du Québec afin de montrer notre indignation face aux fausses promesses qui nous ont été faites. Nous nous soulèverons pour montrer au ministre Dubé que nous ne sommes pas dupes, que nous savons que cette réforme n’est pas à l’avantage des Québécois·es et qu’elle contrevient aux principes qui étaient à la base de la création du régime d’assurance maladie. La santé est un droit fondamental et tou·te·s doivent avoir accès équitablement à des soins de santé et des services sociaux, peu importe la grosseur de leur portefeuille.
Joignez-vous à la Coalition solidarité santé pour faire entendre notre message. Faisons de cette mobilisation un moment fort et significatif et lançons un puissant appel à l’action pour la justice sociale et l’amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de la population. Engageons-nous pour un système de santé vraiment accessible à tou·te·s! Le Québec a les moyens de créer un système public accessible et équitable, mais ce n’est certainement pas en laissant plus de place au privé que nous y arriverons. La santé n’est pas une marchandise!
Vous voulez participer à une action dans votre région? Contactez votre antenne régionale dès maintenant : Antennes régionales 2025 •
Événement Facebook général : https://www.facebook.com/events/1710015093276443/
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Poisson d’avril! Saviez-vous que la réforme Dubé a été adoptée par une procédure d’exception court-circuitant les débats parlementaires normaux, alors qu’elle était loin de faire l’unanimité? Comment parler d’une réforme démocratique alors que l’agence Santé Québec n’est pas soumise aux règles de transparence d’un ministère et que ses dirigeants ne sont pas élus? On le voit présentement avec les décisions de coupes budgétaires qui se prennent derrière les portes closes. Une réforme tout sauf à l’écoute des gens.

Poisson d’avril! Le ministre Dubé a vendu sa nouvelle structure de gestion comme un moyen de décentraliser le système de santé et de services sociaux. Dans les faits, la CAQ dépasse les ambitions de réforme Barrette en créant la plus grande centralisation du réseau et en faisant de Santé Québec le plus gros employeur au Canada! Chacune des régions du Québec a ses besoins, ses défis et ses écosystèmes différents entre le milieu communautaire et les établissements de santé et de services sociaux. Une agence non démocratique et centralisée ne peut tout simplement pas prendre des décisions pour nous.

Poisson d’avril! Le secteur privé à but lucratif absorbe de plus en plus le personnel formé du réseau public pour le réserver à des services qui ne sont disponibles qu’aux plus fortunés. C’est le réseau public et universel qui en subit les conséquences en aggravant la pénurie de main-d’œuvre et en diminuant l’accessibilité. N’oublions pas que le secteur privé, même s’il ne demande pas toujours notre carte de crédit, se garde toujours une marge de profit que payons collectivement par l’entremise de nos taxes et de nos impôts pendant que les médecins et les investisseurs s’en mettent plein les poches aux dépends de l’État québécois. Ce n’est pas de la complémentarité, c’est du détournement de fonds !

Poisson d’avril !Qui n’a pas vécu le parcours du combattant pour trouver un rendez-vous d’urgence ? Le gouvernement a beau dire que la prise en charge de la première ligne s’est améliorée, ce n’est pas en encourageant le développement de la médecine privée qu’on va augmenter le nombre de médecins de famille dans le réseau public. Bien au contraire : ce système à deux vitesses selon l’épaisseur du portefeuille du patient ou de la patiente favorise l’exode des médecins vers le privé pendant que nous attendons dans les salles d’attente.