Pour la Coalition Solidarité Santé, il ne fait aucun doute que les ténors libéraux de la réingénerie de l’État manquent de transparence face à la population québécoise. Dans le plan libéral de «révision des structures de l’État et des programmes gouvernementaux», le gouvernement libéral a délibérément pris soin de ne pas définir ses propres termes lorsqu’il nomme les missions essentielles de l’État. De surcroît, les termes utilisés lors du débat sur la réingénerie en santé lors du Conseil général du PLQ sont très réducteurs. Cela n’augure rien qui vaille, note Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition.
En effet, les échanges des libéraux avec le ministre Couillard nous auront permis d’entendre parler de liste d’attente, de chirurgies, d’urgences et de médecins mais le silence ministériel est demeuré complet sur toutes les autres dimensions du réseau de la santé et des services sociaux : les services à domicile, l’hébergement de longue durée, les services à la jeunesse, les services de réadaptation, les services psychosociaux, etc. où pourtant les besoins sont grands et les urgences nombreuses, souligne la Coalition.
Est-ce une réelle coïncidence si dans le Guide de révision des structures de l’État et des programmes gouvernementaux, le gouvernement libéral a refusé d’utiliser, dans son Guide, l’expression généralement consacrée au Québec à savoir «les services sociaux et de santé» et qu’au Conseil général du PLQ, la question de la santé n’est traitée que dans le sens le plus étroit du terme ? Peut-être pas tant que ça finalement, répond la porte-parole de la Coalition. Les termes du débat, même en santé, sont alambiqués. Cela rend impossible un véritable débat social sur le plan de «réingénerie» gouvernementale; plan qui se tramait d’ailleurs derrière des portes closes jusqu’à ce que la Coalition le rende public vendredi dernier, insiste-t-elle.
La Coalition s’inquiète également du fait que le Conseil général a été l’occasion pour le Parti libéral de «signifier d’emblée son ouverture au secteur privé dans le domaine de la santé». Il semble que ce gouvernement soit capable de parler des deux côtés de la bouche, déplore la Coalition. En septembre 2002, M. Charest déclarait «il est faux de prétendre que les deux régimes (public, privé) peuvent fonctionner parallèlement sans que le privé ne nuise au public. Les gens sont les grands perdants quand on ouvre ces deux voies». Quelques mois après les élections, le Parti libéral tient, en Conseil général, un tout autre discours et atténue lui-même cette menace de cannibalisation du système public. Quel Jean Charest doit-on croire maintenant ? Décidément, il faudra avoir cette «réingénerie» et ce gouvernement à l’œil si la population veut préserver le droit à la santé au Québec, conclut la porte-parole de la Coalition Solidarité Santé.
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