La réforme du ministre Couillard Le projet de loi balaye 30 ans d’acquis

Pour la Coalition Solidarité Santé, le projet de loi sur la gouverne déposé par le ministre Couillard est le pire scénario auquel la population québécoise pouvait s’attendre.  Sans avoir déposé un seul livre – blanc ou vert -, le gouvernement se prépare à donner un grand coup de balai dans 30 ans d’acquis au Québec. Alors que le modèle québécois est envié partout dans le monde, que plusieurs commissions d’étude en ont recommandé le maintien, le ministre se propose de le saborder sur la base d’un seul voyage au pays de Ralph Klein. 

Pour Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition, le projet de loi ne constitue pas une base acceptable pour ouvrir le débat sur l’amélioration des services du réseau de la santé et des services sociaux au Québec.  Ce n’est certes pas un nouveau brassage de structures qui nous permettra d’atteindre cet objectif.

Le ministre aurait mieux fait de mobiliser les forces vives du milieu pour mettre en place les vraies solutions aux vrais problèmes du réseau : il faut investir dans les services publics – le Québec est au dernier rang des provinces canadiennes pour ses dépenses en santé -; consolider les services de première ligne;  améliorer l’accès aux services médicaux et sociaux de proximité ; augmenter les services à domicile et le nombre de places dans les centres de soins de longue durée. Il y a, depuis deux décennies au moins, un large consensus social  sur la nécessité d’agir en amont et en aval de l’hôpital.  Il ne faudrait pas minimiser le risque que le projet ministériel affaiblisse davantage les services sociaux et médicaux de proximité de même que les actions en prévention et en promotion de la santé en les soumettant constamment à une vision hospitalocentrique.

Enfin, la Coalition ne peut taire le fait que  «le gouvernement a un dédoublement de personnalité majeur : d’une part, il se propose de permettre les défusions municipales au nom de la démocratie et d’autre part, il met lui-même un corset démocratique au processus parlementaire entourant les fusions forcées des établissements du réseau de la santé et des services sociaux en ne prévoyant que des consultations particulières dans des délais qui n’ont rien de raisonnables ». La logique gouvernementale est pour le moins confondante,  conclut Mme Pelchat.

-30-