Pour la Coalition Solidarité Santé, la rencontre des premiers ministres sur la santé, qui aura lieu au cours des prochains jours, ne soulève pas que l’enjeu financier autour de la contribution fédérale. Il y va également de la pérennité des services publics. Plusieurs décisions récentes du gouvernement Charest laissent planer des doutes sur sa volonté de procéder à un réel développement des services publics, universels, accessibles à tous, sans égard au revenu ou au statut.
L’enjeu financier
L’appui à un rehaussement majeur de la contribution du gouvernement fédéral fait, sans aucun doute, largement consensus au Québec. Selon la Coalition, le gouvernement fédéral doit hausser immédiatement sa participation au financement des soins de santé à 25% du coût global, incluant les dépenses publiques en médicaments, en soins à domicile et en soins de longue durée. La Coalition réclame également qu’une solution structurante soit apportée au problème du déséquilibre fiscal. La santé et les services sociaux doivent pouvoir compter sur un financement qui tient compte de la progression réelle du coût des services, et non sur la base d’un indice comme celui des prix à la consommation.
L’intégrité des principes de la Loi canadienne de la santé
La Coalition Solidarité Santé a constamment défendu le respect de la juridiction québécoise en matière de santé et de services sociaux, tout en étant profondément en accord avec les principes de la Loi canadienne de la santé, que sont la gestion publique, l’universalité, l’intégralité et l’accessibilité, l’interdiction de surfacturation et de tickets modérateurs.
En demandant aux Québécoises et aux Québécois de le supporter dans ses démarches auprès du gouvernement fédéral, le premier ministre Charest se doit d’être clair sur la volonté de son gouvernement de respecter l’intégralité de la Loi canadienne et l’intégrité de ses principes. Rappelons qu’un document récent du Conseil du Trésor identifiait les principes fondateurs du système de santé comme étant des obstacles majeurs au plan de réingénierie de l’État québécois.
La Coalition croit toujours que les principes de la Loi canadienne de la santé doivent être au cœur de notre système de santé et de services sociaux et demande au gouvernement québécois qu’il enchâsse ces principes dans la Loi québécoise, ne donnant désormais plus prétexte à une ingérence du gouvernement fédéral.
Le système public : garant d’efficacité
Toutes les démonstrations ont été faites de l’efficacité et de la supériorité des services publics en matière de santé. C’est pourquoi la Coalition demande au premier ministre Charest de renoncer maintenant à ses intentions de privatiser et de développer des partenariats public-privé dans la santé.
Si le premier ministre Charest tient à bâtir un consensus québécois autour de l’avenir des soins de santé et de leur financement, il doit affirmer le caractère public de notre système de santé, et refuser de confier à des entreprises avides de profits, des secteurs présentement sous gestion publique.
Les services de santé ne doivent pas être marchandisés
La Coalition estime que le gouvernement fédéral pourrait de son côté jouer un rôle très utile en prenant l’engagement formel d’exclure les services de santé des ententes commerciales internationales, tel que le recommandait le rapport Romanow. Ce rempart est nécessaire afin de ne pas exposer les soins de santé à l’arrivée d’entreprises multinationales réclamant, au nom du droit commercial, de prendre la place des services publics existants.