La Coalition Solidarité Santé dénonce la déplorable intention de l’Agence montréalaise de la santé et des services sociaux d’éponger son déficit à même l’argent alloué par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour les personnes en perte d’autonomie.
La Coalition Solidarité Santé vient en effet d’apprendre que l’Agence montréalaise s’apprête à détourner près de 9 millions sur les 19,5 millions reçus pour les personnes en perte d’autonomie afin équilibrer le budget régional 2004-2005.
En fait, seulement 4,4 millions sur le montant reçu du MSSS seraient attribués pour les services à domicile, soit moins du quart du budget alloué à l’Agence.
Les responsables de l’agence envisagent présentement d’utiliser une bonne partie de l’argent destiné au maintien à domicile pour réduire un déficit de 20 millions dans le réseau montréalais.
« On se demande sur quelle planète vivent les dirigeants de l’agence quand on voit la situation désastreuse dans laquelle se trouvent nos services à domicile. Les listes d’attente s’allongent, les services sont au strict minimum pour les personnes qui ont accès et les proches aidants ne cessent de multiplier les appels à l’aide », déplore Isabelle Matte, porte-parole de la Coalition. Plus de 4000 personnes sont en attente de services à domicile dans la région montréalaise, signale Mme Matte.
« Ce sont les personnes ayant des limitations fonctionnelles, qu’elles soient âgées ou handicapées, que l’on prive de services pour financer la dette montréalaise ! Cette situation est odieuse et
insensée », ajoute Richard Lavigne, de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec, organisme membre de la Coalition.
Le ministère a reconnu en 2002 qu’il devra investir 611 millions pour mettre en place sa politique de maintien à domicile. Au dernier budget, le Ministre n’a consenti qu’un montant de 67 millions pour l’ensemble des services aux personnes en perte d’autonomie, dont une partie seulement est consacrée aux services à domicile. Aujourd’hui, cette minime allocation est menacée d’être détournée de ses fins par l’Agence montréalaise qui veut utiliser une large part du montant imparti à la région pour réduire son déficit.
Des engagements reniés
Il y a quelques mois à peine, en réponse aux appréhensions exprimées lors des audiences sur les projets de fusion d’établissements, les dirigeants de l’Agence montréalaise et le ministre Couillard se sont engagés formellement à protéger les budgets des services de première ligne et à empêcher qu’ils soient détournés pour financer les hôpitaux notamment. « Nous exigeons de l’Agence montréalaise qu’elle respecte ses engagements et ses responsabilités et qu’elle renonce à son intention de priver les personnes en perte d’autonomie et les personnes handicapées des services qu’elles attendent désespérément», de dire Isabelle Matte.