La Coalition Solidarité Santé dénonce les nouvelles orientations gouvernementales en matière de services à domicile. Celles-ci rendues publiques cet été et dans la plus grande discrétion, dans le document intitulé Précisions pour favoriser l’implantation de la politique de soutien à domicile constituent un important recul.
À défaut d’investir dans les services à domicile, le gouvernement Charest se désengage de plus en plus. Comme le mentionne le document les Précisions, le MSSS entend sous-traiter aux travailleuses et travailleurs de gré à gré et aux entreprises d’économie sociale la plupart des services d’assistance personnelle (soins d’hygiène, aide à l’habillement, à l’alimentation…) pour toutes les personnes dont l’état de santé est « stable », mêmes si elles ont des incapacités significatives et persistantes. La Coalition estime que les deux tiers des usagers de services à domicile sont à risque de perdre leur droit de recevoir des services fournis par des établissements publics.
« Nous avions dénoncé en 2001 les effets pervers de la sous-traitance des services d’aide domestique, et voilà que maintenant ce sont les services d’aide à la personne qui sont en train d’être privatisés », s’indigne Isabelle Matte, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé. « Ce virage aura des impacts négatifs sur la qualité des services, la reddition de comptes et la continuité des services », ajoute Isabelle Matte.
La gratuité des services est aussi remise en question. Selon le document, le principe de gratuité sur lequel s’appuie la Politique de soutien à domicile, notamment en ce qui concerne les services d’aide à la vie domestique et d’assistance personnelle pour les personnes qui en ont besoin en raison de leur état de santé ou de leur condition, se heurte d’une part aux ressources limitées et d’autre part à la diversité des modalités de prestation de services ou de programmes. Pourtant, rappelle la Coalition, le Québec est toujours au dernier rang des provinces canadiennes pour le financement des soins à domicile.
Les Précisions soulèvent d’autres questions, dont celle sur la protection des services en termes de qualité et d’accessibilité. La question d’échanges d’informations entre les entreprises d’économie sociale, les organismes privés et le réseau public demeure entière. La situation des personnes vivant en résidence privée quant à l’accès aux services n’est pas claire. Les proches aidants ne recevront pas beaucoup de services. Le Réseau public se déresponsabilise de dispenser ces services, et renvoie les proches aidants vers les organismes de la communauté.
Suite à cette analyse, il est clair pour la Coalition que le Gouvernement n’a pas l’intention de tenir ses promesses et d’assurer un financement adéquat pour les services à domicile. Pire, il se donne le droit d’amputer sérieusement le droit d’accès à des services à domicile publics, accessibles et gratuits.
La Coalition Solidarité Santé dénonce vigoureusement cette absence totale de vision et poursuivra son travail de revendication pour le droit à la santé des citoyens et citoyennes du Québec.