À la veille de la présentation de son mémoire sur la Politique du médicament devant la Commission des affaires sociales, la Coalition Solidarité Santé se dit déçue du document gouvernemental en consultation.
Même si le projet de Politique évoque certaines avenues prometteuses visant les pratiques de prescription et d’utilisation des médicaments, le document du ministre Couillard évite d’aborder la perspective de la mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments, lequel pourrait s’avérer une meilleure façon d’assurer l’accessibilité aux médicaments et maîtriser la croissance des coûts.
Dans son mémoire, la Coalition demande l’accès gratuit aux médicaments prescrits pour l’ensemble des personnes sous le seuil de faible revenu.
Le Québec, trop généreux envers l’industrie pharmaceutique
Le récent rapport de l’Institut Canadien d’Information sur la Santé indique que le Québec fait piètre figure en se plaçant au premier rang des provinces les plus dépensières avec des coûts de 625 dollars par personne en médicaments prescrits, loin devant la moyenne canadienne de 562 dollars. Si nos coûts étaient égaux à la moyenne canadienne, c’est un montant de près de plus de 470 millions que le Québec économiserait. Relativement au problème des coûts, «le document du ministre déçoit et ne répond pas aux demandes de la population quant aux mesures de contrôle des coûts et à l’encadrement très strict des pratiques commerciales de l’industrie pharmaceutique», estime la Coalition.
Pour la Coalition Solidarité Santé, le gouvernement doit revoir sa politique et retirer du document le chapitre intitulé une industrie pharmaceutique dynamique. Ce chapitre, qui favorise une rentabilité accrue d’une industrie pharmaceutique déjà très profitable, n’a pas sa place dans une politique du médicament. Répondant aux pressions de l’industrie, le gouvernement envisage notamment de mettre fin à la politique de non augmentation du prix des médicaments et il refuse d’abolir la règle des 15 ans de protection accordée aux médicaments brevetés.
Forte de l’appui de plus de 234 organismes, la Coalition déposera demain auprès des membres de la Commission, une déclaration commune demandant que la politique du médicament mette en priorité la santé de la population et non pas celle de l’industrie pharmaceutique.
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