Le 9 juin 2005, était rendu le jugement de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Chaoulli. Six ans plus tard, la Coalition Solidarité Santé continue de clamer son opposition à la privatisation et à la marchandisation de la santé. «Après le jugement Chaoulli, le gouvernement libéral a privilégié le développement du secteur privé. Et pourtant, il avait l’opportunité de renforcir un système public de santé et des services sociaux », rappelle Monica Dunn, coordonnatrice de la Coalition Solidarité Santé.
Le Québec a accepté le Pacte international des droits économiques sociaux et culturels que le Canada a signé. En ce sens, il a la responsabilité de garantir le respect du droit à la santé. Cela passe, entre autres, par un financement adéquat pour renforcir et développer notre système public et non par des mesures qui le fragilisent davantage. « Les deux derniers budgets ne reflètent pas la volonté de respecter les grands principes de la Loi canadienne de la santé, au contraire. En refusant de s’attaquer de front au problème du coût des médicaments et en maintenant une mesure régressive comme la contribution santé, c’est l’accessibilité et l’universalité des soins de santé et des services sociaux qui sont menacés », affirme Madame Dunn.
De plus, sur le plan international, des négociations pour un accord économique entre le Canada et l’Union européenne se déroulent actuellement. « En plus de se faire à l’insu de la population, l’Accord économique de commerce global (AECG) accentuerait la privatisation et la tarification dans le domaine de la santé, sabotage déjà entamé par le jugement Chaoulli » de répliquer la coordonnatrice de la Coalition. Cet accord menace concrètement le régime d’assurance maladie publique et risque de faire exploser les coûts des médicaments encore davantage. « L’Association canadienne du médicament générique estime à 773 millions $ la hausse annuelle des coûts des médicaments avec un tel accord. Cet accord permettrait à des entreprises européennes de développer des services de santé privés ce qui accélérerait encore davantage le mouvement de privatisation », d’ajouter Madame Dunn.
En cette ère où tout est à l’économie, le discours dominant veut nous faire acheter que le développement économique basé sur le modèle capitaliste constitue le seul moyen d’accroître la richesse collective. C’est ainsi que les tenants de ce discours néolibéral justifie la privatisation effrénée du système de santé et des services sociaux, qui s’est accélérée depuis le jugement Chaoullli. Or, loin d’être la solution à privilégier, il faut plutôt remettre à l’avant-plan une conception du bien commun basée sur la solidarité sociale, la redistribution de la richesse et le partage collectif des risques sociaux, dont la maladie. «Ce sont des solutions publiques et collectives qu’il faut privilégier et non des solutions privées et individualistes. Et seul un système intégralement public, géré et financé publiquement, est garant d’un système équitable et efficient », de conclure Monica Dunn.
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Renseignements : Monica Dunn, cellulaire 514-442-0577
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