Il est urgent de reprendre les travaux sur le contrôle des coûts des médicaments, estime la Coalition Solidarité Santé. En effet, selon le rapport de l’Institut Canadien d’Information sur la Santé, le Québec fait triste figure en se plaçant au premier rang des provinces les plus dépensières avec des coûts de 625 dollars par personne en médicaments prescrits, loin devant la moyenne canadienne de 562 dollars. Si nos coûts étaient égaux à la moyenne canadienne, c’est un montant de près de plus de 470 millions que le Québec économiserait.
Ce n’est pas la première fois que la Coalition sonne l’alarme sur les coûts trop élevés des dépenses en médicaments au sein du système de santé québécois.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Philippe Couillard, a déposé une Politique du médicament en décembre 2004, mais son étude n’a toujours pas commencé en Commission parlementaire. Relativement au problème des coûts, le document du ministre déçoit et ne répond pas aux demandes de la population quant aux mesures de contrôle des coûts et à l’encadrement très strict des pratiques commerciales de l’industrie pharmaceutique.
À la lumière des données de l’ICIS, il est évident que les dépenses en médicaments vont continuer à augmenter et vont réduire les marges de manœuvres dans les autres dépenses de santé. Avec ce portrait, le gouvernement doit revoir sa politique et sortir complètement le chapitre intitulé une industrie pharmaceutique dynamique du document. Ce chapitre qui favorise la rentabilité d’une industrie pharmaceutique déjà très profitable n’a pas sa place, estime la Coalition.
La gratuité des médicaments pour les personnes sous le seuil de faible revenu doit être une priorité pour le gouvernement et non les intérêts de l’industrie pharmaceutique. Une politique du médicament doit en être une de santé de la population avant tout. La politique du médicament doit donc comprendre une série d’interventions concrètes visant la réduction des coûts par l’utilisation entre autres de médicaments moins coûteux, particulièrement les génériques.
Encore une fois, la forte évolution des coûts en médicaments impose une réflexion sur la création d’un régime public universel d’assurance médicaments comme moyen de freiner les dépenses.
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Source : Coalition Solidarité Santé