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Communiqué – Pour diffusion immédiate

Ottawa, le 24 mars 2020 – Un regroupement d’organisations de protection de l’environnement,  du milieu de la santé, de groupes confessionnels et de justice sociale, de groupes citoyens et de syndicats représentant au total plus d’un million de personnes, ont envoyé une lettre au Premier Ministre Trudeau et à son cabinet les exhortant à ce que leur plan de relance économique ne donne pas plus d’argent aux compagnies pétrolières et gazières, mais le donne plutôt aux travailleur.ses. 

« Le secteur pétro-gazier compte profiter de l’attention détournée des Canadiens qui sont trop occupés à gérer la crise de santé publique actuelle pour se rendre compte que le pays considère un transfert massif de fonds publics qui va soutenir la même industrie qui se cache derrière la prochaine crise sanitaire. Nous sommes à un point de bascule crucial et les changements climatiques doivent être intégrés dans tous les processus de décision. Les politiques que nous mettons en vigueur aujourd’hui doivent bénéficier à tous les Canadien.nes et mettre la table pour que nous puissions avoir confiance dans la phase post-coronavirus. » explique la Dr. Courtney Howard, Présidente du Conseil d’administration de la Canadian Association of Physicians for the Environment (CAPE).

La lettre stipule: 

Avec ce plan de relance, le gouvernement fédéral a la possibilité de soutenir immédiatement et directement les travailleurs et travailleuses de l’Alberta et de tout le pays, tout en investissant dans ce qui est nécessaire pour soutenir et faire croître une économie sobre en carbone et le type d’économie qui peut affronter les tempêtes.

Le gouvernement fédéral ne devrait pas renflouer les sociétés pétrolières et gazières à l’aide d’achats d’actions ou de garanties de prêts, ont déclaré des groupes.

« Les gouvernements doivent prioriser les Canadien.nes, et investir dans leurs poches et non pas dans celles des sociétés pétrolières. Il ne faut pas offrir un autre paquet de plusieurs milliards aux compagnies qui sont déjà largement subventionnées. Le gouvernement devrait se concentrer sur la santé et la résilience des travailleu.ses et de leurs familles dans l’immédiat et sur le long-terme ainsi que tous ceux qui sont impactés dans le pays et qui ont besoin de cet argent alors que nous vivons une réalité inédite » explique Julia Levin, responsable du programme Climat-Énergie chez Environmental Defence Canada.

Les groupes ont demandé au gouvernement d’inclure dans son plan de relance économique pour l’industrie pétrolière et gazière trois mesures critiques dont un fond indépendant pour les puits orphelins qui soit géré par des représentants autochtones, des autorités locales et des propriétaires fonciers. Ces dernier s’assureront que l’argent sera utilisé dans les situations où  les compagnies auront déjà épuisé leur finance et leurs biens à nettoyer leurs puits.

Les groupes ont également souligné que le gouvernement fédéral s’était engagé à adopter une Loi sur la Transition Juste et qu’il devrait par conséquent mettre en place un programme de relance avec des mesures pour accélérer cette transition et protéger les travailleurs et travailleuses alors que la production continuera à décliner au cours des prochaines années.

« Le meilleur moment pour soutenir financièrement, investir, former et instruire les travailleu.ses du secteur est maintenant. Le gouvernement a la chance d’offrir les emplois stables et d’aider les travailleur.ses à prendre le virage de la transition vers l’avenir » explique Steve Moran, le Coordonnateur national de Green Economy Network, qui représente nombreuses organisations incluant des syndicats.

« Tous les travailleurs, incluant ceux de l’industrie pétrolière méritent d’être soutenus par le gouvernement. Le krach des prix du pétrole est un signe avant-coureur de ce qui arrivera lorsque que le monde se libérera des combustibles fossiles en réponse à la crise climatique et tout soutien aux travailleurs doit tenir compte de cette réalité. Plutôt que de donner des milliards de plus aux pétrolières, le gouvernement devrait offrir de la formation et un revenu de soutien directement aux travailleurs, assurer une gestion indépendante du programme de nettoyage des puits de pétrole (orphelins) et investir dans un avenir énergétique propre et viable. », a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada.

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Changements climatiques Communiqués

Au très honorable Justin Trudeau
Cc. Aux membres du cabinet fédéral

Le COVID-19 présente des risques réels et immédiats pour la santé et pour les moyens de subsistance des personnes. Il est approprié et nécessaire que le gouvernement fédéral fasse des interventions majeures pour assurer la santé et la sécurité, de la nourriture sur nos tables et un toît au-dessus de nos têtes. Ce qui est clair, en ces temps instables, c’est à quel point nous avons besoin de résilience économique. Toute intervention du gouvernement fédéral pour protéger la santé et les moyens de subsistance doit contribuer à bâtir une économie prête à affronter toute crise. Les travailleurs et travailleuses du secteur pétrolier et gazier ainsi que leurs familles, comme bien d’autres au Canada, ont un besoin urgent de soutien financier.

Le conflit entre l’Arabie saoudite et la Russie a suffi à paralyser l’industrie pétrolière et gazière du Canada avant que COVID-19 ne force le ralentissement de l’économie. Les prix du pétrole ont atteint des creux historiques et ils ne remonteront peut-être jamais assez afin d’atteindre des niveaux qui soutiennent la production canadienne. Donner des milliards de dollars à des sociétés pétrolières et gazières en faillite n’aidera pas les travailleurs et travailleuses et ne fera que prolonger notre dépendance aux énergies fossiles. Les sociétés pétrolières et gazières sont déjà fortement subventionnées par les gouvernements au Canada et le public ne peut pas continuer à les soutenir éternellement avec des allégements fiscaux et un soutien direct. De telles mesures profitent beaucoup plus aux bilans financiers des entreprises qu’elles n’aident les travailleurs et travailleuses et les communautés confrontés à des crises de santé publique et économique.

Plusieurs décennies d’impacts du colonialisme, dont la négligence du gouvernement dans les soins de santé aux communautés Autochtones, ont conduit à un manque général de préparation à une pandémie. Les deux principales mesures de santé publique recommandées pour prévenir la propagation du COVID-19 sont le lavage des mains et la distanciation sociale. Aucun des deux ne peut être réalisé efficacement dans la majorité des communautés Autochtones avec de l’eau non potable et des logements surpeuplés de qualité inférieure, ce qui aggrave l’impact du fardeau de la maladie au niveau communautaire. Il y a des données claires indiquant que les peuples Autochtones font face à un risque accru de conséquences graves et de disparités de l’état de santé durant les épidémies, ce qui  exige une répartition équitable des ressources humaines et matérielles.

Avec ce plan de relance, le gouvernement fédéral a la possibilité de soutenir immédiatement et directement les travailleurs et travailleuses de l’Alberta et de tout le pays, tout en investissant dans ce qui est nécessaire pour soutenir et faire croître une économie sobre en carbone et le type d’économie qui peut affronter les tempêtes.

Nous, un regroupement de syndicats et d’organisations du milieu santé, de protection de l’environnement, de religion et de justice sociale, représentant plus d’1.3 million de personnes à travers le Canada, demandons au gouvernement fédéral d’inclure, dans son plan de relance économique pour l’industrie pétrolière et gazière, ces trois mesures critiques :

  • Tout travailleur ou travailleuse qui a besoin d’un soutien à son revenu afin de préserver sa santé personnelle et la santé publique doit pouvoir y accéder immédiatement. Ce soutien comprend un accès bonifié à l’assurance-emploi et des congés payés d’urgence au besoin pour tous les travailleurs et travailleuses, quel que soit leur statut d’immigration, ainsi que la sécurité de leur revenu. Cela s’applique aux travailleurs et travailleuses migrant.e.s et sans-papiers.
  • Au lieu d’offrir des achats d’actions ou des garanties de prêt aux sociétés pétrolières et gazières, les fonds de renflouement devraient être alloués pour offrir un soulagement immédiat directement aux travailleurs et travailleuses et leur offrir des possibilités de formation, d’éducation et d’emploi dans les secteurs émergents à faible émission de carbone comme l’efficacité énergétique, la technologie, les soins de santé et les énergies renouvelables. Un programme comme celui du renflouement des constructeurs automobiles en 2008 exposerait malheureusement le public au même risque, soit celui d’avoir dépensé des milliards de dollars avec peu de résultats en dix ans.
  • L’argent pour le nettoyage des puits orphelins devrait être administré par un fonds indépendant avec une représentation des communautés Autochtones, des gouvernements locaux et des propriétaires fonciers qui peuvent s’assurer qu’il est utilisé pour récupérer des puits lorsque l’entreprise est en faillite et que ses actifs restants ont déjà été dépensés à cette fin. Cet argent devrait également être lié à des changements réglementaires en Alberta pour s’assurer que la province mette en place un programme de pollueur-payeur afin que le public ne se retrouve pas avec ces responsabilités à l’avenir.

Le gouvernement fédéral, qui s’est engagé à une Loi sur la Transition Juste, devrait mettre en place un programme de relance avec des mesures pour accélérer une transition juste et protéger les travailleurs et travailleuses alors que la production continuera à décliner au cours des prochaines années.

Signataires:

Canadian Association of Physicians for the Environment (CAPE), Climate Action Network Canada, Nature Québec LeadNow, Équiterre, Wilderness Committee, Environmental Defence, Council of Canadians, Greenpeace Canada, 350 Canada, Stand.Earth, ENvironnement JEUnesse, North99, SumofUs, Climate Strike Canada,The WaterWealth Project, Shift, Burnaby BROKE,  R.A.V.E.N. Trust, Sierra Club BC, Georgia Strait Alliance, Leap Montreal, Friends of the Earth – Canada, Canadian Engaged Buddhism Association, West Kootenay EcoSociety, Trinity St Paul’s United Church, PIPE UP Network, CREW, Glasswaters Foundation, Mississauga Climate Action, Ecologos, Canadian Unitarians for Social Justice, Earth Day Canada / Jour de la Terre, Centre de ressources sur la non-violence, Gazoduq, parlons-en! Green Wave West, ClimateFast, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Le Pacte pour la transition, Green 13, MediCorner, Équipe de la Déclaration d’urgence climatique – DUC, Extinction Rebellion Québec, Manitoba Energy Justice Coalition, Extinction Rebellion Ville de Québec, Les Pollués de Montréal-Trudeau, Parkdale High Park for Climate Action, Mouvement écocitoyen UNEplanète, Eau Secours, Oil Change International, Transition Capitale-Nationale, Fridays for Future Guelph, Climate Justice Montreal // Justice climatique Montreal, L’Assomption en transition, Climate Justice Edmonton, MistEarth, Divest UVic, Noor Cultural Centre, Sustainabiliteens Vancouver, La Planète s’invite au Parlement, Fridays For Future Whitby, Sustainable Durham, Coalition Fjord, Climate Justice Saskatoon, Climate Justice Ottawa, Creating Healthy and Sustainable Environments, Coalition Anti-Pipeline Rouyn-Noranda, Sipekne’katik Grassroots Grandmothers Circle,  Solidarity with Alton Gas Resistance, Extinction Rebellion Vancouver, Toronto Environmental Alliance, Extinction Rebellion Nova Scotia, Sierra Club Canada Foundation, Ontario Clean Air Alliance, Fondation Rivières, People’s Climate Movement (Toronto and GTA), MiningWatch Canada, La planète s’invite en santé (LPSS), Coalition solidarité santé, Green Economy Network / Réseau pour une économie verte, TerraVie, Association pour la Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC), Canadian Interfaith Fast for the Climate, The Healthy Forest Coalition, Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, KAIROS: Canadian Ecumenical Justice Initiatives, GMob, New/Mode, Coalition Étudiante pour un Virage Environnemental et Social (CEVES), Canadian Voice of Women for Peace, Concordia Students for Climate Justice, Creating Healthy and Sustainable Environments (CHASE), Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), GASP – Grand(M)others Act to Save the Planet, Réseau québécois des groupes écologistes, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, Divest McGill, Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), Rising Tide North America, The Climate Reality Project Canada /Le Projet de la réalité climatique Canada, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), Front d’action populaire en réaménagement urbain, Citizens for Public Justice, Alerte Pétrole Rive-Sud, Above Ground, Foire ÉCOSPHÈRE

Analyse, chronique et lettre ouverte Changements climatiques

Communiqué – Coalition solidarité santé

Québec, le 10 mars 2020 – La Coalition solidarité santé salue les investissements importants prévus en environnement et en santé et services sociaux dans le budget 2020-2021, mais juge ces investissements insuffisants pour faire face aux besoins en santé et services sociaux et à l’urgence de santé publique que représente la crise climatique.

« L’Organisation mondiale de la santé considère que les bouleversements climatiques sont la plus grande menace à la santé humaine au XIXe siècle », rappelle Anne Plourde, coordonnatrice de la Coalition. « La meilleure manière de prévenir les pires conséquences de la crise climatique sur la santé est évidemment d’appliquer un plan vigoureux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 45% d’ici 2030, comme le recommandent les experts du GIEC, mais le gouvernement a choisi de s’en tenir à son objectif insuffisant de 37,5% », souligne-t-elle.

Dans ce contexte, il est crucial de prévoir des investissements majeurs dans le réseau de la santé et des services sociaux afin de lui donner les moyens de répondre aux besoins croissants qui résulteront de la crise climatique. En effet, le réseau est appelé à jouer un rôle névralgique dans l’adaptation et la résilience des communautés face à ces conséquences. « La croissance des dépenses de 5,3% en santé et services sociaux prévue pour l’année 2020-2021 est un pas dans la bonne direction, mais elle est nettement insuffisante pour combler le manque à gagner qui résulte des années d’austérité. On voit donc difficilement comment cette augmentation pourrait permettre de faire face aux conséquences des changements climatiques sur la santé », affirme madame Plourde.

La Coalition solidarité santé déplore également que le gouvernement Legault n’ait pas profité des initiatives fédérales dans le dossier de l’assurance médicaments pour prévoir une réforme du régime québécois public-privé, qui pose de graves problèmes d’équité et qui contribue à l’explosion du coût des médicaments. « Le gouvernement se prive des économies considérables qui pourraient être réalisées par la mise en place d’un régime entièrement public et universel d’assurance médicaments », souligne la coordonnatrice de la Coalition.

À propos de la Coalition solidarité santé

Assurance médicaments Changements climatiques Communiqués

Soumis au ministre des Finances du Québec

Deux enjeux centraux guident les recommandations de la Coalition solidarité santé au ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec : la lutte et l’adaptation aux changements climatiques – qui imposent notamment une redémocratisation du réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu’un réinvestissement substantiel dans les soins et services – et l’instauration d’une assurance médicaments entièrement publique et universelle.

Santé et lutte aux changements climatiques

Au moment de la 21e Conférence des parties tenue à Paris en 2015 (COP21), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que « le changement climatique représente la plus grande menace pour la santé dans le monde au XXIe siècle. » L’OMS prévoit qu’entre 2030 et 2050, la crise climatique provoquera 250 000 décès supplémentaires par année. La science prédit des conséquences majeures sur la santé des populations, dont certaines se font déjà sentir, y compris au Québec (multiplication des sécheresses, des inondations, des feux de forêt, des canicules et des événements météorologiques extrêmes, insécurité alimentaire croissante, propagation facilitée de certaines maladies infectieuses, etc.).

Lors de la grande manifestation historique du 27 septembre dernier, des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois sont descendus dans les rues pour revendiquer des engagements clairs et des actions vigoureuses de la part du gouvernement en matière de lutte aux changements climatiques.

Considérant que les bouleversements climatiques constituent la plus grande urgence sanitaire à laquelle font actuellement face le Québec et l’humanité, nous recommandons :

Recommandation 1

Que le gouvernement du Québec élabore un plan de lutte contre les changements climatiques et prévoit dans son budget 2020-2021 des investissements conséquents permettant au minimum d’atteindre les cibles de réduction de gaz à effet de serre recommandées par le plus récent rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), à savoir 45 % dès 2030 par rapport aux émissions de 1990; que ce plan soit élaboré dans une perspective de justice sociale, évitant de faire porter le fardeau économique de la transition aux plus démuni.e.s et prévoyant des mesures de soutien et de reconversion pour les travailleuses et les travailleurs dont les secteurs d’emploi seront affectés par la transition.

Par ailleurs, les gouvernements ayant trop tardé à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour prévenir les conséquences des bouleversements climatiques, certains impacts sociosanitaires de cette crise sont désormais inévitables. Dans ce contexte, le réseau de la santé et des services sociaux est appelé à jouer un rôle névralgique dans l’adaptation et la résilience des communautés face à ces conséquences. Le gouvernement du Québec doit donc prévoir dès maintenant des mesures vigoureuses pour donner au réseau la capacité de répondre aux besoins sociosanitaires croissants qui seront (et qui sont déjà en partie) causés par la crise climatique. Deux recommandations principales découlent de ces considérations.

Premièrement, afin que le réseau soit davantage perméable à ces besoins et qu’il soit en mesure de s’y adapter efficacement et rapidement, notamment grâce à la mobilisation citoyenne, nous recommandons :

Recommandation 2

Que le gouvernement du Québec mette en place des mesures afin de : 1) (re)démocratiser les établissements de santé et de services sociaux à l’échelle de toute la province en impliquant les communautés, les usagères et les usagers et le personnel des différentes installations des établissements (CISSS et CIUSSS) dans la gestion des soins et des services; 2) rapprocher les lieux de décision des lieux d’action et de prestation des services et des soins en décentralisant le pouvoir au sein du réseau, notamment en recréant des conseils d’administration locaux.

Deuxièmement, afin que les réseaux public et communautaire en santé et services sociaux possèdent les ressources humaines et financières nécessaires pour répondre aux besoins sociosanitaires qui découleront des bouleversements climatiques, nous recommandons :

Recommandation 3

Que le gouvernement du Québec prévoit dans son budget 2020-2021 un réinvestissement substantiel dans les services publics de santé et des services sociaux ainsi qu’un rehaussement du financement de la mission globale des organisme communautaires autonomes ; que ce réinvestissement permette en particulier un renforcement des soins et services multidisciplinaires de première ligne et une amélioration des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux, seule avenue susceptible de contrer la pénurie de personnel dans ce domaine.

Dans cette optique, la Coalition solidarité santé souhaite d’ailleurs exprimer son appui de principe aux revendications des travailleuses et des travailleurs du réseau qui sont présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

Assurance médicaments : ne rien faire n’est pas une option pour le Québec !

Depuis plusieurs années, des acteurs et des experts de plus en plus nombreux se sont positionnés en faveur d’un régime public et universel d’assurance médicaments. De plus, il existe un fort consensus social et scientifique québécois pour l’instauration d’une assurance médicaments 100% publique. Malgré cela, le gouvernement du Québec répète qu’il refusera de participer à un éventuel régime national d’assurance médicaments public et universel, sous prétexte que le Québec a déjà son propre régime.

Or, le Québec ne peut se permettre de faire bande à part dans ce dossier. Notre modèle québécois d’assurance médicaments (privé-public) pose de graves problèmes, tant sur le plan social que sur le plan financier. Dans ce contexte, ne rien faire n’est pas une option! Ne rien faire, c’est accepter :

  • que près d’une Québécoise et un Québécois sur dix n’ait pas les moyens de se procurer ses médicaments d’ordonnance;
  • qu’au Québec, des personnes doivent choisir entre manger ou acheter leurs médicaments;
  • que le Québec paie les prix les plus élevés du monde pour ses médicaments, tout juste derrière les États-Unis et la Suisse;
  • que le Québec continue de dépenser plus que les autres provinces pour ses médicaments (1 144 $ par habitant au Québec contre 1 043 $ pour le reste du Canada et 713 $ pour la médiane des pays de l’OCDE);
  • que le prix des médicaments continue d’augmenter de façon incontrôlable (dépenses de 2,6 milliards en 1985 à 33,7 milliards en 2018 au Canada), plombant les finances publiques et les régimes d’assurances collectives (la population du Québec paie près de 9 milliards annuellement pour ses médicaments prescrits, et la croissance des coûts est insoutenable);
  • que dans les milieux de travail, le coût des assurances collectives privées  qui ne cesse d’augmenter (6 à 12 % de la masse salariale au Québec) soit devenu un frein important à l’amélioration des conditions de travail;
  • que les Québécoises et les Québécois continuent de recevoir des factures différentes pour une même ordonnance selon qu’ils soient assurés au public ou au privé, ce qui pose des problèmes d’équité évidents.

Afin de mettre fin aux problèmes graves d’équité et d’accès aux médicaments générés par le modèle québécois public-privé d’assurance médicaments ainsi que pour permettre un meilleur contrôle des coûts, nous recommandons :

Recommandation 4

Que le gouvernement du Québec s’engage dès maintenant dans une réforme du régime hybride d’assurance médicaments afin de mettre en place un régime entièrement public et universel et qu’il se positionne en appui aux initiatives en ce sens.

Assurance médicaments Changements climatiques Démocratie Mémoires

Montréal. – La Coalition solidarité santé appuie les étudiantes et étudiants du Québec en grève climatique. Ils et elles sont plus de 110 000 aujourd’hui à répondre positivement à un appel international qui est suivi dans près de 100 pays, avec au moins 1325 événements. Ici, au Québec, on parle de sept villes, dont à Montréal, où à 13h sonne le départ d’une grande marche.

En appui à cette action, la Coalition solidarité santé, accompagnée de représentant.e.s de la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique – DUC et d’étudiant.e.s, sont allés ce matin déposer au bureau montréalais de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danièle McCann, des documents identifiant les domaines urgents d’intervention pour le gouvernement afin de lutter contre la crise climatique.

« À l’instar d’autres mouvements dans d’autres pays, les représentant.e.s de la DUC ont identifié neuf chantiers de réduction et de transformation, et deux chantiers de résilience », explique Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Le dernier chantier de résilience s’intitule « Un système public de SSS prêt pour les crises », et il décrit bien ce qu’il faut mettre en place : une première ligne interdisciplinaire publique, forte, décentralisée et démocratisée », poursuit-il. 

« Parce que même si on arrêtait demain matin toute émission de gaz à effet de serre (GES), le réchauffement climatique, tel un long train qui ne s’arrête pas facilement,  continuerait encore plusieurs années », dit-il. « Tout en modifiant radicalement nos façons de faire pour ne plus émettre de GES, nous devrons nous protéger des impacts qui découleront du long ralentissement du réchauffement avant son inversion », explique encore M. Benoit.

Le secrétaire général de l’ONU avait déclaré en septembre dernier qu’il ne restait que 2 ans, 24 mois, pour mettre en place les mesures nécessaires à éviter au monde entier les conséquences désastreuses qui l’attendent si rien n’est fait. En décembre, à la COP-24, il réitérait en disant que le monde n’allait pas assez vite, que le réchauffement allait plus vite, et que c’était déjà une question de vie ou de mort.

«Aujourd’hui, alors qu’il reste moins de 18 mois, ce sont les jeunes de partout dans le monde qui nous disent qu’il y a urgence, qu’il faut cesser d’être idéologique, qu’il faut écouter la science, sous peine d’en pâtir, voire d’en mourir », dit encore M. Benoit. « Ces jeunes nous montrent la voie : ils et elles sont notre avenir, à condition que nous fassions ce qu’il faut pour que cet avenir existe », conclut M. Benoit.

À propos de la Coalition solidarité santé.

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SOURCE : Coalition solidarité santé  

Renseignements : Jacques Benoit, Coalition solidarité santé,  Téléphone : 514 661-1916

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