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ENJEUX 2014

Monsieur Nicolas Marceau,

Ministre du Revenu du Québec

Monsieur le ministre,

Dans le cadre des consultations pré-budgétaires du gouvernement du Québec, la Coalition solidarité santé vous soumet les idées suivantes pour permettre qu’un réel redressement des finances publiques s’opère et que notre société québécoise puisse conjuguer justice sociale, fiscale et budgétaire.

Abordons tout d’abord les dépenses.

Nous réitérons ce que nous avons déjà dit par le passé concernant le régime d’assurance médicaments : un seul régime universellement public, en lieu et place du régime hybride public-privé actuel, augmenterait le pouvoir de négociation du gouvernement pour l’achat de médicaments aux pharmaceutiques. Jumelé à une politique du médicament, cela permettrait de mieux contrôler les coûts des médicaments et du régime d’assurance. Tel que démontré par le chercheur Marc-André Gagnon, on parle ici d’économies pouvant atteindre un milliard de $ annuellement, près de la moitié du déficit que vous avez prévu.

Toujours dans l’optique de contrôler les coûts et de gérer avec rentabilité, efficacité et efficience notre bien commun, nous demandons que le gouvernement réduise la sous-traitance et cesse la privatisation de nos services publics. Nous savons tous et toutes que les services assumés par le secteur public nous sont rendus au prix coûtant, alors qu’avec le privé, nous devons payer en plus le profit qu’il veut engranger. C’est pour cela qu’à prix égal, le privé diminuera la qualité ou la quantité des services qu’il nous rendra, ou il rognera sur les salaires et les conditions de travail de ses employé-e-s qui nous les rendront. Et la pratique a démontré qu’il fera les deux… et augmentera quand même ses prix! Nous ne gagnons rien, comme société, à sous-traiter ou à privatiser nos services publics, même au regard du financement pour la réalisation des services.  Nous référons ici au mode de réalisation en PPP dans lequel le gouvernement s’est drapé ces dernières années. Comme le disait Pierre Hamel, professeur à l’INRS : « La plus grosse entreprise privée du monde va emprunter à un taux plus élevé que la plus petite municipalité du Québec. Quand c’est un privé qui finance, ça coûte plus cher! » Dans le domaine de la Santé, des projets comme le CHUM, le CUSM et le CHSLD St-Lambert-sur-le-golf ont été dénoncés par plusieurs. Dans une lettre adressée au Ministre Hébert en décembre dernier, la FSSS-CSN soulignait l’impact à la hausse de ce mode sur les coûts de construction : 385% plus cher pour le CHUM, 290% de plus pour le CUSM. Même le Vérificateur général s’est inquiété de ce qui se trame autour de ces contrats. Le gouvernement doit cesser ces mauvaises pratiques de gestion qui se font au détriment de notre bien commun, et mettre fin à ces contrats dans les meilleurs délais. Les dépenses déjà encourues ont assez couru!…

Sur le moyen le plus équitable de contribuer au bien commun, nous voulons rappeler que ce n’est pas l’utilisateur-payeur qui remplit ce rôle mais bien la contribution en fonction de la capacité de payer, soit l’impôt progressif sur les revenus. Et sur tous les revenus : dividendes et gains en capital inclus, revenus des individus et des entreprises, incluant les financières. Cela signifie que les tarifications appliquées de plus en plus dans les services publics doivent être bannies définitivement et remplacées par l’ajout de paliers supplémentaires d’impôts aux mieux nantis, individus et entreprises. Plus particulièrement, nous vous demandons de rappeler votre première proposition d’abolition de la taxe santé, qui la remplaçait par une augmentation des taux d’imposition pour les contribuables qui gagnent plus de 130 000 $ et en taxant davantage les gains en capital et les dividendes. Et, M. Marceau, ne craignez pas les députés de l’opposition qui déchireront leurs chemises sur l’angoisse fiscale des plus riches: ils n’en feront que mieux rouler l’économie textile au Québec!

Toujours à la poursuite de notre bien commun, nous vous invitons à revoir les choix fiscaux :

– en réinstaurant plus de progressivité dans l’impôt des particuliers;

– en rétablissant un équilibre entre les impôts des particuliers et  les impôts des entreprises;

– et en luttant contre la fraude : la corruption, bien sûr, mais aussi l’évitement fiscal et l’évasion fiscale.

À cet effet, nous vous référons aux propositions de la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Il y a là plusieurs milliards de dollars pour non seulement éliminer notre déficit et réduire notre dette, mais pour consolider également notre bien commun, permettant ainsi à tous les citoyennes et citoyens, quels que soient leurs revenus, de profiter de multiples services publics de qualité.

Parlant de bien commun, nous vous demandons que le présent budget rende concret l’engagement qu’a pris l’automne dernier votre gouvernement de hausser le financement des organisations communautaires de 120 millions de $ sur 3 ans.  Mais, du même souffle, nous vous rappelons que votre promesse n’est pas à la hauteur de leurs besoins qui se chiffrent plutôt à 225 millions $ par année. La démonstration de l’impact de leur travail auprès de la population n’est plus à faire. Il ne vous reste maintenant qu’à le reconnaître à sa juste valeur.

Enfin, l’assurance autonomie qu’on nous promet pour 2015 ne doit pas échapper aux recommandations précédentes. L’exemple malheureux de l’Isle-Verte devrait particulièrement nous guider dans cette réorganisation des services et des soins par l’application du principe de précaution envers les personnes en perte d’autonomie et les personnes handicapées : les soins et services doivent être publics, gratuits à l’usage, et financés par les impôts des particuliers et des entreprises. Comme l’a si bien dit le Ministre Hébert à Paul Arcand ce matin : « Lorsqu’on laisse introduire du privé de plus en plus, ça coûte de plus en plus cher au contribuable.» De plus, l’idée d’une caisse autonomie, prévue dans le projet de loi bientôt à l’étude, ressemble plutôt à une caisse « autonome », séparée des budgets de la santé. Évoquée par le ministre Hébert comme moyen de protéger les budgets dédiés à ces soins et services, plusieurs d’entre nous craignent plutôt qu’elle puisse rapidement être utilisée pour limiter les services par rapport aux besoins, et ainsi forcer les gens à aller vers le privé, ou à s’en priver! Et c’est ce qui arrivera pour l’écrasante majorité des personnes visées, qui n’aura pas les moyens de le faire. Nous devons au contraire protéger ces personnes vulnérables, en leur assurant la plus grande qualité, continuité, sécurité et adéquation des soins et services requis par leur condition.

En terminant, Monsieur le ministre, des économistes et des chroniqueurs ont exprimé récemment que nos finances publiques vont frapper un mur si nous ne changeons pas nos façons de faire. Nous sommes d’accord avec cette affirmation. En effet, les dernières années ont vu les budgets de tous les gouvernements à Québec et à Ottawa donner la préférence aux mesures d’austérité de réduction des programmes sociaux et des impôts des plus hauts revenus et des entreprises privées et financières, avec le résultat désastreux que nous pouvons voir sur nos finances publiques.

Il est effectivement temps de changer nos façons de faire.

Respectueusement,

Jacques Benoit,

Coordonnateur,

Coalition solidarité santé

P.S. En annexe : des hyperliens conduisant à des documents permettant d’étayer nos propos.

Sur l’assurance médicaments :

L’adoption d’un régime entièrement public d’assurance médicaments s’impose au Québec

Sur la sous-traitance:

La sous-traitance dans le secteur public: coûts et conséquences , par Guillaume Hebert, Minh Nguyen, Hélia Tremblay-de Mestral et Simon Tremblay-Pepin, IRIS, 5 juin 2013

Lettre ouverte sur les services à domicile

Sur la privatisation:

La privatisation du système de santé , Réseau féministe pour le maintien, l’accessibilité et l’amélioration du système de santé

Le privé en santé , Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

Le privé et la santé reproductive des femmes , Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

Les soins fournis aux personnes âgées sont de moindre qualité dans les établissements à but lucratif -résumé  en français – Institut de recherche en politique publique (IRPP)

Sur la privatisation par l’économie sociale:

Les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EÉSAD) : améliorer leur financement, baliser leur mission , Jacques Fournier

Sur les PPP:

CHSLD Saint-Lambert sur-le-golf : l’expérience a assez duré

Lettre du SECHUM au ministre de la Santé et des Services sociaux

La bataille du SCFP contre le PPP du CHUQ (vidéo en français, suivi d’une version sous-titrée anglaise)

Octrois de contrats aux CHUS montréalais

Privatisation PPP NON , Coalition Montérégie sans PPP

Sur les besoins des organismes communautaires :

Je tiens à ma communauté > je soutiens le communautaire

Bulletin de la campagne: édition du 5 décembre 2013

Informations sur les seuils planchers et sur l’indexation en fonction des coûts de système

Documents Financement

ENJEUX 2014

Vendredi le 6 décembre dernier, le ministre de la Santé et de Services sociaux et Responsable des Aînés le Dr Réjean Hébert déposait à l’Assemblée nationale son projet de loi sur l’assurance autonomie.

Bien qu’il ne contienne aucune donnée permettant de juger de la faisabilité des choses (le ministre a déclaré que les chiffres seraient d’abord déposés aux élu-e-s avant d’être rendus publics), les enlignements et orientations qu’on y retrouve permettent de savoir ce que le ministre et son gouvernement s’apprêtent à faire.

Voici donc en p.j. différentes formes de documents présentant les enjeux qui y sont rattachés.

Utilisez-les pour informer vos membres et la population, et… bonne présentation!

Assurance autonomie Documents

ENJEUX 2014

Le 6 décembre 2013, le Ministre de la Santé Réjean Hébert déposait le Projet de loi 67 sur l’assurance autonomie.

La Coalition a produit plusieurs documents faisant ressortir les enjeux du Projet de loi.

Le Projet de loi 67 faisait suite à une Commission parlementaire sur un Livre blanc déposé par le ministre à la fin mai 2013. La Coalition s’y était inscrite. Quelques jours avant son passage en commission, la Coalition a publié une lettre d’opinion. Puis, un communiqué de presse a été émis le jour de son passage à la commission.

Malgré tout cela, le ministre a fait un bilan très différent de la Commission parlementaire.

Assurance autonomie Commissions parlementaires Documents

En mai 2013, le ministre de la santé et des services sociaux, le Dr Réjean Hébert, déposait son Livre blanc sur l’assurance autonomie dans lequel il affirmait :

“La perte d’autonomie que vivront un nombre croissant de Québécoises et de Québécois au cours des années à venir nous oblige à imaginer de nouvelles façons de prodiguer soins et services à la population, et à trouver des moyens pour permettre aux aînés et aux personnes qui cherchent comment préserver leur autonomie de rester plus longtemps dans leur milieu de vie. Afin d’y parvenir, il est essentiel de nous tourner résolument vers les soins à domicile et de prendre les moyens nécessaires pour assurer aux citoyens la possibilité de recevoir chez eux les soins et les services dont ils ont besoin.”

La Coalition a d’abord réagi à la sortie du Livre blanc , souhaitant que ce soit l’occasion d’un large débat sur “des enjeux fondamentaux dans notre société, et sur l’importance de notre système public de services sociaux et de santé comme moyen central de mieux-être.”

Puis, un mois plus tard, après une consultation de ses membres communautaires, la Coalition invitait le Ministre à ralentir la machine pour ne pas “mettre en danger la santé et la sécurité de la population.

En septembre, réagissant à un sondage, la Coalition réaffirmait que “des services publics sociaux et de santé, qu’ils soient en institution ou à domicile, doivent être financés par des impôts progressifs aux individus et aux entreprises.

Vers la fin septembre, après de nombreuses rencontres privées avec divers organismes tout au cours de l’été, le ministre annonçait une commission parlementaire du 23 octobre au 19 novembre.

Plusieurs membres de la Coalition ont participé à cette consultation (voir l’horaire des auditions).

Ci-dessous vous pouvez trouver en ligne plusieurs mémoires de nos membres et de nos alliés.

Pour consulter tous les mémoires déposés en commission parlementaires, cliquez ICI.

Pour visionner les participations de nos membres à la commission: APTSEXAEQUO —  CSQCOPHANFSSS-CSNFTQAQDR  AREQ TRPOCBCTROC

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance autonomie Commissions parlementaires Documents

Dans une clinique médicale de l’ouest de la Ville de Montréal, les citoyennes et citoyens qui se présentent la première fois se font demander une “contribution volontaire” de 10$ pour l’ouverture de leur dossier. Cette façon détournée de charger des frais accessoires est aussi inacceptable que les autres histoires de cas. Cela doit cesser.

Le syndic du Collège des médecins disait cette semaine « Un médecin peut être un homme d’affaires, mais il ne doit y avoir aucune confusion avec son rôle de médecin. »

Pour la Coalition solidarité santé, il n’y a aucune méprise possible: la santé, ce n’est pas une occasion d’affaire!

On ne devrait pas avoir besoin de le dire : quand on est malade, on n’est pas en état de magasiner, ni de négocier!

Solidarité santé refuse toute TARIFICATION et toute PRIVATISATION des services de santé.

Nous nous opposons également à toute contribution financière pour des services médicalement et socialement requis, et nous réclamons que le Ministre intervienne pour que cesse immédiatement toute surfacturation de produits et services médicaux relative aux diagnostics, aux soins et aux traitements dans les cabinets de médecins participant au régime public et dans les établissements de santé.

La santé, ça n’a pas prix! Alors qu’on arrête de nous la faire payer!

Allocutions et discours Documents