Après avoir été inscrite sur la liste des intervenants invités à comparaître devant la Commission des affaires sociales sur le projet de loi 28, la Coalition Solidarité Santé, principale voix des citoyennes et des citoyens dans le dossier des services sociaux et de santé, a été évincée du processus parlementaire par le gouvernement québécois. La raison invoquée par le gouvernement : nous savons déjà qu’ils sont contre le projet de loi.
Depuis ce refus, le 25 mai dernier, de nombreux messages d’appui à la Coalition ont été acheminés à la Commission des affaires sociales mais elles n’ont pas suffi à infléchir la décision gouvernementale. Pour la porte-parole de la Coalition, Mme Marie Pelchat, « si nous avions des hésitations quant aux intentions gouvernementales, la situation est on ne peut plus claire maintenant. Ce refus n’est que le présage de ce qui arrivera à quiconque osera contredire le gouvernement québécois et le ministre Trudel quand le projet de loi sur la gouverne aura été adopté : l’exclusion et le bâillon sans discussion ni argumentation ».
Pourtant, fait valoir la porte-parole de la Coalition, «si le ministre Trudel avait agi comme un démocrate digne de ce nom, il aurait à tout le moins amorcé un dialogue pour connaître les motivations de la Coalition. Cela lui aurait également permis d’apprendre que si la Coalition rejetait les amendements au chapitre de la gouverne, elle proposait des mécanismes pour stimuler la participation citoyenne.
Un peu d’écoute et une réaction moins anti-démocratique lui auraient également permis d’apprendre que la Coalition endossait pleinement les amendements gouvernementaux qui avaient pour objectifs de s’assurer d’une répartition équitable des effectifs médicaux entre les régions et à l’intérieur des régions. Le ministre Trudel serait-il au-dessus de ses affaires à un point tel qu’il peut se priver de l’appui de la population pour qu’enfin, l’accès à des services médicaux soit une réalité pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois ?
Enfin, cet exercice démocratique lui aurait permis de prendre le pouls de la population sur ses véritables préoccupations.
La Coalition condamne durement l’attitude ministérielle dont la principale motivation semble être de museler les citoyennes et les citoyens qui, au nom de la démocratie, ne partagent pas ses visées hégémoniques. Ce n’est certes pas ainsi que nous trouverons collectivement des solutions aux maux qui affectent actuellement le système québécois de santé et de services sociaux. « Que le ministre Trudel ne se trompe pas, conclut Mme Pelchat, cette attitude de fermeture ne fera que des perdants. Si la population sera perdante avec l’adoption du projet de loi 28, son parti le sera encore plus aux prochaines élections générales. En effet, quel citoyen votera pour un parti incapable d’assumer le moindre débat mais surtout d’entendre ce que la population a à dire ?»
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