Pour la Coalition Solidarité Santé, il ne fait aucun doute que le gouvernement québécois fait fausse route en ouvrant la porte aux partenariats privés/public dans le secteur de la santé et des services sociaux. Rien ne justifie de tels choix et encore, moins la justice sociale. Que reste-t-il de la pensée libérale dans ce gouvernement néolibéral, questionne Mme Marie Pelchat, porte-parole de la Coalition.
Confier au privé les chirurgies mineures : la contre-performance albertaine
La présidente du Conseil du Trésor a notamment proposé de confier au secteur privé les chirurgies mineures et les chirurgies d’un jour. Ce projet est en tout point conforme à l’expérience albertaine qui s’est avérée peu concluante, souligne Mme Pelchat.
D’une part, comme les contrats ont été cachés à la population sous prétexte qu’ils étaient confidentiels, conséquemment jamais la population n’a pu faire elle-même le constat des «économies» promises : une véritable profession de foi en faveur du privé. D’autre part, cette initiative avait été justifiée par le fait que le privé aiderait à résorber les listes d’attente. «Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Les endroits où le privé est présent, ce sont les endroits où les listes d’attente sont les plus longues.» précise Mme Pelchat.
La porte-parole de la Coalition constate également que le gouvernement du Québec s’apprête à confier au secteur privé, les chirurgies peu coûteuses donc éventuellement très rentables pour les businessman en sarrau en laissant au secteur public, les chirurgies les plus lourdes donc les plus coûteuses.
Le rôle accru au privé dans le secteur de l’hébergement va l’encontre des recommandations de la Commission des droits de la personne
La Coalition s’étonne que le gouvernement québécois prévoit faire un appel large au secteur privé pour le développement de places d’hébergement pour les personnes en perte d’autonomie.
Est-il nécessaire de rappeler ici que le secteur privé non conventionné n’est soumis à aucune règle quant à la qualité et à la quantité des services offerts aux personnes hébergées et que les personnes hébergées n’ont accès à aucun mécanisme de plainte ? Est-il nécessaire de rappeler également au ministre de la Santé et des Services sociaux et à la présidente du Conseil du Trésor, qu’il y a deux ans à peine, la Commission des droits de la personne s’indignait du sort réservé aux personnes âgées en perte d’autonomie hébergées dans des résidences privées où les cas d’abus rapportés étaient nombreux et plus qu’inquiétants ?
Privatiser en douce
En 1999, l’Institut économique de Montréal s’interrogeait sur la façon de «privatiser en douce le système de santé». Le Parti libéral semble avoir fait de nombreux efforts pour donner satisfaction à ce think thank de droite, s’indigne la porte-parole de la Coalition.
Un bar open pour les entreprises au détriment de la population
La «rédéfinition du rôle de l’État» semble signifier le «bar open» pour les entreprises en quête de profits dans le «marché» de la santé, des reculs inacceptables dans des services essentiels pour la population et le sabotage d’un réseau public parmi les plus performants en Amérique, conclut la Coalition.
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