Coalition solidarité santé Posts

Dans le sillage de l’élection fédérale, notre coalition composée d’organisations nationales et provinciales demande au nouveau gouvernement de mettre en oeuvre, immédiatement, un régime public d’assurance-médicaments.

Notre coalition, grande et diverse, représente des fournisseurs de soins, des organisations à but non lucratif, des syndicats, des travailleurs, des personnes âgées, des patients et des universitaires de partout au pays. Dans le cadre d’un gouvernement minoritaire, la coopération est plus importante que jamais. Nous demandons avec insistance à tous les partis de travailler ensemble dans l’intérêt véritable de la population canadienne pour assurer l’adoption d’un régime complet d’assurance-médicaments dans le cadre du mandat de ce gouvernement. Ce nouveau régime essentiel devrait être fondé sur les Principes établis par consensus pour un régime national d’assurance-médicaments. Ces principes ont reçu l’appui
de plus de 80 organisations et sont reflétés dans les recommandations du Conseil consultatif sur la mise en oeuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Ce régime doit être public, universel, intégral, accessible et transférable.

Le Canada a besoin d’un régime national d’assurance-médicaments maintenant!

Signataires:

Organisations nationales:

  • Action Canada for Sexual Health and Rights / Action Canada pour la santé et les drois sexuels
  • Alliance for Equality of Blind Canadians / Alliance pour l’égalité des personnes aveugles du Canada
  • Be the Change Earth Alliance
  • BloodWatch.org
  • Broadbent Institute / Institute Broadbent
  • Canada Without Poverty / Canada Sans Pauvreté
  • Canada’s Building Trades Unions / Syndicats des métiers de la construction du Canada
  • Canadian Association of Community Health Centres / Association canadienne des centres de santé communautaire
  • Canadian Association of Retired Persons
  • Canadian Association of Retired Teachers / Association des enseignantes et des enseignants retraités du Canada (ACERCART)
  • Canadian Association of Social Workers / Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
  • Canadian Association of University Teachers / Association canadienne des professeures et professeurs d’université
  • Canadian Cancer Survivor Network / Réseau canadien des survivants du cancer
  • Canadian Centre for Policy Alternatives / Centre canadien de politiques alternatives
  • Canadian Doctors for Medicare / Médecins canadiens pour le régime public
  • Canadian Federation of Medical Students / Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada
  • Canadian Federation of Musicians / Fédération canadienne des musiciens
  • Canadian Federation of Nurses Unions / Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers
  • Canadian Federation of Students / Fédération canadienne des étudiantes et étudiants
  • Canadian Health Coalition / Coalition canadienne de la santé
  • Canadian HIV/AIDS Legal Network / Réseau juridique canadien VIH/sida
  • Canadian Injured Workers Alliance
  • Canadian Labour Congress / Congrès du travail du Canada
  • Canadian Medical Association / Association Médicale Canadienne
  • Canadian Nurses Association / Association des infirmières et infirmiers du Canada
  • Canadian Nursing Students’ Association / Association des étudiant(e)s infirmier(ère)s du Canada
  • Canadian Office and Professional Employees Union / Le Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau
  • Canadian Society of Hospital Pharmacists / Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux
  • Canadian Union of Postal Workers / Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes
  • Children’s Healthcare Canada
  • Citizens for Public Justice / Citoyens pour une politique juste
  • College of Family Physicians of Canada / Collège des médecins de famille du Canada
  • Community-Based Research Centre / Centre de recherche communautaire
  • Community Food Centres Canada / Centres communautaires d’alimentation du Canada
  • Congress of Union Retirees of Canada / Association des syndicalistes à la retraite du Canada
  • Council of Canadians / Conseil des canadiens
  • Council of Canadians with Disabilities / Conseil des Canadiens avec déficiences
  • CUPE (Canadian Union of Public Employees) / SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique)
  • DisAbled Women’s Network of Canada / Réseau d’action des femmes handicapées du Canada
  • Faces of Pharmacare / Visages de l’assurance-médicaments
  • Global Foundation For Social Harmony and Sustainable Development
  • Health Providers Against Poverty / Fournisseurs de Soins de Santé Contre la Pauvreté
  • Inter Pares
  • International Alliance of Theatrical Stage Employees, Motion Picture Technicians, Artists and Allied Crafts of the United States, its Territories and Canada (IATSE) / Alliance internationale des employés de scène, de théâtre et de cinéma des États-Unis, de ses Territoires et du Canada (AIEST)
  • Leadnow
  • Living Wage for Families Campaign
  • Millennial Womxn in Policy
  • National Association of Federal Retirees / Association nationale des retraités fédéraux
  • National Association of Women and the Law / Association nationale Femmes et Droit
  • National Council of Women of Canada / Conseil National des femmes du Canada
  • National Farmers Union / Union Nationale des Fermiers
  • National Organization of Retired Postal Workers
  • National Pensioners Federation / Fédération Nationale de Retraités
  • National Union of Public and General Employees / Syndicat national des employées et employés généraux et du secteur public
  • Pediatric Chairs of Canada
  • Pharmacare 2020
  • PovNet
  • Professional Institute of the Public Service of Canada / Institut professionnel de la fonction publique du Canada
  • Public Service Alliance of Canada / Alliance de la Fonction publique du Canada
  • Realize / Réalise
  • SEIU Healthcare
  • Society of Rural Physicians of Canada/Société de la médecine rurale du Canada
  • T1International
  • Unifor
  • United Church of Canada / Église Unie du Canada
  • United Food and Commercial Workers / Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce
  • United Steelworkers / Syndicat des Métallos
  • Upstream: Institute for a Healthy Society
  • Urban Alliance on Race Relations
  • Women’s Shelters Canada / Hébergement femmes Canada

Organisations provinciales et territoriales:

  • Alberta Association of Community Health Centres
  • Alberta Council on Aging
  • Alberta Federation of Labour
  • Alberta Federation of Union Retirees / Fédération des syndicalistes retraités de l’Alberta
  • Alberta Non-Academic Staff Association
  • Alliance for Healthier Communities (Ontario)
  • Alternatives North
  • ARCH Disability Law Centre
  • BC Building Trades
  • BC College of Family Physicians
  • BC Federation of Labour
  • BC Federation of Retired Union Members
  • BC Health Coalition
  • BC Nurses’ Union
  • BC Poverty Reduction Coalition
  • BC Rural Health Network
  • British Columbia Association of Community Health Centres
  • British Columbia Retired Teachers’ Association
  • British Columbia Teachers’ Federation
  • Centrale des syndicats du Québec
  • Citizens With Disabilities – Ontario
  • Coalition des tables régionales d’organismes communautaires
  • Coalition solidarité santé
  • Confédération des syndicats nationaux
  • CUPE Ontario / SCFP Ontario
  • Disability Alliance BC
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ
  • Fight for $15 & Fairness / Lutte pour 15$
  • Friends of Medicare (Alberta)
  • Health Coalition of Newfoundland and Labrador
  • Health Sciences Association of Alberta
  • Health Sciences Association of BC / Association des sciences de la sante de la Colombie-Britannique
  • Hospital Employees’ Union
  • International Brotherhood of Electrical Workers – BC Provincial
  • Council
  • MacKillop Centre for Social Justice
  • Manitoba Association of Community Health
  • Manitoba Federation of Labour
  • Manitoba Health Coalition / Coalition manitobaine de la santé
  • Manitoba Nurses Union
  • Médecins québécois pour le régime public
  • MoveUP
  • New Brunswick Common Front for Social Justice / Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Federation of Labour / Fédération des Travailleurs et Travailleuses du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Medical Society / Société médicale du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Nurses Union / Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick
  • Newfoundland and Labrador Federation of Labour
  • Nova Scotia Association of Community Health Centres
  • Nova Scotia Federation of Labour
  • Nova Scotia Health Coalition
  • Nova Scotia Nurses’ Union
  • OHIP for All / OHIP por Tous
  • Ontario College of Family Physicians
  • Ontario Federation of Labour / Fédération du travail de l’Ontario
  • Ontario Health Coalition
  • Ontario Nurses’ Association
  • PEI Coalition for a Poverty Eradication Strategy
  • PEI Federation of Labour
  • PEI Health Coalition
  • PEI Nurses’ Union
  • Planned Parenthood NL Sexual Health Centre
  • Public Service Alliance of Canada, BC / Alliance de la Fonction publique du Canada, Colombie-Britannique
  • Québec Accessible
  • Quebec Association for the Defense of the Rights of Retired and Pre-Retired Persons / Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées
  • Registered Nurses’ Association of Ontario / Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario
  • Registered Nurses’ Union Newfoundland & Labrador
  • Retired Teachers of Ontario / Enseignantes et enseignants retraités de l’Ontario
  • Saskatchewan Federation of Labour
  • Saskatchewan Medical Association
  • Saskatchewan Union of Nurses
  • Save Our Northern Seniors / Sauvez nos aînés du Nord
  • Seniors United Now
  • Sexual Health Nova Scotia
  • Union des consommateurs du Québec
  • United Nurses of Alberta
  • Workers Action Centre
  • Yukon Medical Association

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Lettres

Reprendre le contrôle de notre système de santé et de services sociaux!

Austérité, centralisation, privatisation, « new management » ne sont pas des mots apolitiques. En santé, on a assisté à la disparition de trop nombreuses instances de représentation, à la perte d’espaces d’échange, de vigilance et de surveillance, en plus de voir s’éloigner les lieux décisionnels, qui sont désormais hors de portée des communautés et des travailleuses et des travailleurs oeuvrant dans le réseau.

La démesure des nouvelles structures a un impact important sur la capacité des syndicats à rejoindre et à réunir leurs membres et pourrait affecter leur rôle pourtant essentiel de grands rassembleurs et de grands mobilisateurs. Les comités d’usagers, quant à eux, ont subi d’énormes pressions pour se dépolitiser et réduire l’étendue de leurs actions. Des nominations aux intérêts discutables se sont multipliées dans des conseils d’administration qui opèrent à des échelles de plus en plus étendues. Les personnes les mieux placées pour représenter la diversité de la population québécoise se sont fait montrer la porte des lieux de concertation et de décision. La voix des équipes professionnelles est tue par la présence d’une gestion de plus en plus lourde, contraignante et menaçante. Les informations et les données pertinentes sont dissimulées, orientées ou carrément inexistantes. Les groupes communautaires épongent les ratés du système sans avoir droit de cité.

En somme, on a un réseau public qui n’a plus de comptes à rendre à personne. Dans ce contexte, il est plus facile que jamais pour les décideurs politiques et les gestionnaires d’imposer de nouvelles méthodes de travail déshumanisantes (ex : Lean) et d’aller de l’avant avec des coupures de services et une ouverture grandissante au privé. Pendant ce temps, les personnes ayant recours aux services de santé ou aux services sociaux et les travailleuses et les travailleurs du réseau sont soumis à des formes sans précédents et de plus en plus nombreuses de reddition de comptes.

L’absence de démocratie, c’est… l’autoritarisme.

L’Assemblée générale annuelle de la Coalition solidarité santé a donc pris la décision de mettre sur pied un comité démocratie pour agir sur cette problématique et réintégrer de réels leviers de pouvoir pour les communautés et les travailleuses et les travailleurs dans cette méga structure qu’est devenue le système de santé et de services sociaux. Le diable est dans les détails et il est impensable d’agir sur toutes les problématiques vécues dans le réseau en passant constamment et uniquement par le ministère ou par une direction qui ne fait plus la distinction entre le chiffre et le vrai.

Les solutions abondent! Exiger des conseils d’administration publics dans tous les GMF? Revendiquer que dans chaque conseil d’administration du réseau un certain nombre de sièges soit réservé aux personnes représentant la diversité? Demander une redéfinition du rôle des comités d’usagers? Refuser que les compétences des soignantes et des soignants soient remises en question par des outils de gestion? Créer nous-même de nouveaux espaces d’échanges et d’actions? Vous avez probablement vous-même d’autres solutions en tête. On vous invite donc à reprendre le contrôle du système avec nous et à joindre le comité démocratie!

Contact: cssante@gmail.com

Démocratie Non classé

Lettre ouverte

Lundi dernier, le chef du Parti libéral du Canada s’est engagé à mettre en place un régime national d’assurance médicaments. Affirmant s’inspirer du rapport Hoskins déposé en juin dernier, Justin Trudeau a néanmoins omis de préciser les détails d’un éventuel programme, se réfugiant derrière la complexité des relations fédérales-provinciales. Or, nos organisations ne peuvent se contenter d’un tel engagement, dont les paramètres sont des plus flous.

Les conclusions du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments sont on ne peut plus claires : seul un régime entièrement public et universel pourrait régler les problèmes d’injustice, d’accessibilité et de coûts qui sévissent en ce moment au Canada.

La mosaïque de régimes au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Au Québec et dans le reste du Canada, environ 10 % de la population ne prend pas ses médicaments, faute de moyens financiers.

La comparaison du coût moyen par habitant démontre également l’absurdité de la situation. En 2016, les dépenses totales pour les produits pharmaceutiques (médicaments d’ordonnance et en vente libre) étaient de 1144 $ par personne au Québec. Dans le reste du Canada, la dépense s’élevait à 1043 $ alors que la médiane pour l’ensemble des pays de l’OCDE était de 719 $. Cette situation est des plus préoccupantes.

Rappelons que de tous les pays dotés d’un régime universel de soins de santé, seul le Canada n’assure pas une couverture publique et universelle des médicaments d’ordonnance.

Éviter l’erreur du Québec

Rappelons qu’au Québec, les citoyennes et les citoyens ayant accès à un régime d’assurance collective privé à leur travail doivent obligatoirement souscrire à une couverture pour les médicaments. Seuls les individus n’ayant pas accès à un régime d’assurance privé peuvent adhérer au régime public d’assurance médicaments.

Cette coexistence d’un régime public parmi plusieurs régimes privés nous prive d’un puissant levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Le même médicament générique peut coûter, au Canada, dix fois plus cher qu’en Nouvelle-Zélande. Les études démontrent que l’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le prix des médicaments de 20 % à 40 %. Seulement au Québec, on parle d’économies de l’ordre de 1 à 3 milliards de dollars par année.

Le prochain gouvernement fédéral devra viser un partenariat avec les provinces, afin de s’assurer du respect des compétences provinciales. Toutefois, les faits démontrent clairement que le régime hybride qui existe au Québec est loin de satisfaire les besoins de santé – et budgétaires – de la population. Dans ce contexte, la table doit être mise pour que les réformes améliorent le sort des Québécoises et des Québécois, et non pas seulement celui des citoyennes et citoyens des autres provinces au Canada. Un régime entièrement public et universel diminuerait les coûts tant pour les gouvernements, les travailleuses et les travailleurs que pour les employeurs. Le Québec et le reste du Canada ne peuvent se priver d’une telle opportunité. Voilà pourquoi nous demandons à tous les partis politiques fédéraux de se prononcer clairement sur cet enjeu.

Signataires:

  • Jacques Létourneau, président de la CSN
  • Daniel Boyer, président de la FTQ
  • Sonia Éthier, présidente de la CSQ
  • Nancy Bédard, présidente de la FIQ
  • Carolle Dubé, présidente de l’APTS
  • Luc Vachon, président de la CSD
  • Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
  • François Décary-Gilardeau, président, Union des consommateurs
  • Anne Plourde, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Lettres

Lettre aux élus de l’Assemblée nationale

Nous nous adressons à vous aujourd’hui pour attirer votre attention sur un dossier de haute importance pour les Québécois et sur lequel vous serez appelés à vous prononcer.

L’ère de la gestion des déchets radioactifs est maintenant entamée au Canada. Deux projets fédéraux, présentés par les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), menacent de contaminer de matières radioactives la rivière des Outaouais, principal affluent du Saint-Laurent et source d’eau potable pour des millions de Québécois :

Le dépotoir nucléaire à Chalk River (ON) où l’on empilerait un million de mètres cubes de déchets radioactifs, à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, sur le flanc d’une colline dans une zone marécageuse et sismique pouvant atteindre 6 sur l’échelle de Richter.

La « mise en tombeau » de la centrale nucléaire NPD à Rolphton (ON), où l’on remplirait de béton le réacteur et tout le sous-sol de la centrale alors qu’elle est à quelques centaines de mètres de la rivière des Outaouais. Le déclassement in situ serait un recul pour la sécurité publique et consisterait à abandonner sur place le réacteur nucléaire, alors que le gouvernement canadien a toujours promis de démanteler ses réacteurs nucléaires pièce par pièce pour les entreposer dans des sites d’enfouissement en profondeur et à remettre le site dans son état naturel d’origine.

Pilotés par un consortium de cinq entreprises privées sous un modèle de PPP, ces deux projets proposent les solutions les plus dangereuses, les moins chères et les plus expéditives pour gérer les déchets radioactifs dont le gouvernement canadien est propriétaire.

Les projets sont actuellement à l’étude en vertu de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCÉE, 2012). Bien que les échéanciers demeurent imprécis[1], nous croyons que les promoteurs déposeront leurs réponses aux commentaires, aux questions et aux demandes d’accès à l’information formulés par les élus fédéraux et provinciaux dès l’été ou l’automne 2019. Les élus fédéraux et les provinces auront alors 90 jours pour prendre connaissance des réponses des LNC et pour soumettre d’autres questions et commentaires. À la suite de cet examen, les LNC déposeront la version finale de l’Énoncé des incidences environnementales (ÉIE) en vue d’obtenir l’approbation de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) pour ces deux projets. La CCSN prendra sa décision sur l’acceptabilité des projets et le public aura 30 jours pour participer aux audiences publiques sur l’ÉIE et à la décision de la CCSN.

Cependant, nous avons perdu confiance dans l’évaluation environnementale des projets nucléaires et dans l’impartialité de la CCSN depuis les changements que le gouvernement de Steven Harper a apportés à la Loi sur l’évaluation environnementale. En abolissant l’obligation d’obtenir l’avis d’une commission indépendante d’experts sur les projets et en excluant le ministre de l’Environnement de la prise de décision, le gouvernement Harper a donné à la CCSN l’autorité exclusive de décider du sort des projets nucléaires. Cela nous préoccupe au plus haut point, car la CCSN se retrouve en conflit d’intérêts flagrant par son double mandat de réguler une industrie dont elle doit aussi faire la promotion[2].

Selon les nombreux experts, les élus provinciaux ou fédéraux et les membres des Premières Nations qui ont participé aux audiences publiques de la CCSN, ces deux projets contreviennent aux normes de sécurité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ils provoqueront inévitablement une contamination radioactive des eaux souterraines et de la rivière des Outaouais[3]. Il n’existe aucun seuil de contamination radioactive qui serait inoffensif pour l’être humain et pour l’environnement. Même de faibles expositions peuvent être mortelles.

Dans l’excellent rapport soumis à la CCSN par la province de Québec sur le projet de dépotoir nucléaire, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) soulève les graves lacunes de la technologie proposée, de l’emplacement, du type de déchets qui seront enfouis et les risques de l’éventuel dépotoir. « En raison de l’enjeu que représente le risque de contamination de la rivière des Outaouais pour le Québec, le gouvernement compte également transmettre, dans le cadre de la procédure fédérale, sa position à la CCSN quant à l’acceptabilité environnementale du projet », précise le MELCC p.1[4].

Plusieurs agences et ministères du Québec ont aussi soumis leurs commentaires à la CCSN sur la mise en tombeau de la centrale nucléaire NPD. Dans ses commentaires, le ministère de la Santé et des services Sociaux (MSSS) souligne à plusieurs reprises que ce bétonnage in situ ne respecte pas les meilleures pratiques de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Selon l’AIEA, le démantèlement in situ n’est pas une mesure de démantèlement sécuritaire, mais une mesure d’urgence à utiliser seulement dans un cas d’accident grave et majeur. « En absence de la documentation détaillée justifiant ce choix technique face à des alternatives recommandées par l’Agence internationale de l’énergie atomique, nous émettons une opinion défavorable sur le projet de déclassement in situ tel que proposé », écrit le MSSS p.6.

Plus de 130 municipalités et MRC du Québec ont adopté des résolutions pour s’opposer au projet de dépotoir nucléaire dont la Communauté Métropolitaine de Montréal[5], les Villes de Gatineau et de Laval ainsi que les MRC de Pontiac, des Collines-de-l’Outaouais, de Deux-Montagnes, Les Moulins et de La Vallée-du-Richelieu. Des membres des Premières Nations ont également adopté des résolutions et des déclarations d’opposition : Assemblée des Premières Nations, la Nation Anishinabek et le Caucus iroquois.

En tant que représentants élus, nous vous demandons de poursuivre l’excellent travail de vos prédécesseurs et d’agir avec leadership pour protéger les intérêts des Québécois dans ces dossiers de haute importance. Nous demandons à votre gouvernement d’exiger une gestion sécuritaire des déchets radioactifs du gouvernement canadien et d’assurer la protection des sources d’eau potable de millions de Québécois.

Nous vous demandons de vous renseigner sur les projets[6], de mobiliser les acteurs-clés (ministères et agences) qui détiennent l’expertise pour participer aux prochaines étapes de l’évaluation environnementale et de prendre clairement position lors du dépôt de la version finale de l’ÉIE, juste avant la décision de la CCSN. Nous aimerions connaître la position de votre gouvernement et des partis d’opposition dans ces dossiers.

Nous demandons également que le gouvernement du Québec fasse pression sur le gouvernement Trudeau pour que le Canada aménage immédiatement un site de stockage permanent et sécuritaire pour les déchets de moyenne intensité qui ne devraient pas se retrouver dans le dépotoir en surface de Chalk River. Le Québec doit aussi demander que le Parlement canadien adopte une politique précise et détaillée sur la gestion à très long terme de tous les déchets radioactifs autres que le combustible irradié. Finalement le Québec doit se préoccuper de l’entreposage des déchets radioactifs de la centrale Gentilly-1 et exiger qu’Ottawa procède à une démolition complète de cette centrale, avec remise des lieux dans leur état initial, selon des échéanciers précis.

Nous sommes convaincus que nous pouvons compter sur votre gouvernement pour protéger les intérêts et la santé des Québécois et nous aimerions être informés de vos prochaines interventions dans ces dossiers.

Elssa Martinez,

Association des propriétaires de chalet de Fort William, Sheenboro, Qc (OFWCA)

elssamartinez@icloud.com

Réal Lalande, coordonnateur

Action Climat Outaouais (ACO)

lalander2@videotron.ca

Ginette Charbonneau, physicienne, porte-parole

ginettech@hotmail.ca

Gilles Provost, porte-parole

artscience@videotron.ca

Ralliement contre la pollution radioactive (RCPR)

Co-signataires :

Alice -Anne Simard, Directrice générale, Eau Secours

Lucie Sauvé, Professeure titulaire et Directrice du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal

Guy Garand, directeur général Conseil régional de l’environnement de Laval

Odette Sarrazin, coordonnatrice régionale Regroupement vigilance hydrocarbures Québec

Gareth Richardson, président Coalition Verte

Pascal Bergeron, porte-parole Environnement Vert Plus

Patrick Rasmusssen, Mouvement Vert Mauricie

Hélène Crevier, Alerte Pétrole Rive-Sud,

Hélène Bertrand, Le Conseil des Canadiens

André Michel, président Les Artistes pour la Paix

Normand Beaudet, Centre de ressources sur la non-violence

Rodrigue Turgeon, co-porte-parole Comité de citoyen de protection de l’esker

Sylvia Oljemark, président Regroupement des citoyens de Saraguay

Marc Nantel, porte-parole Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue

Marc Fafard, porte-parole Sept-Îles Sans Uranium

Jacques Benoit, Coalition Solidarité Santé

cc :

Chantal Soucy, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale,

Éric Lefebvre, whip en chef du gouvernement,

Geneviève Hébert, whip adjointe du gouvernement,

Simon Jolin Barette, leader parlementaire du gouvernement,

Sébastien Schneeberger, leader parlementaire adjoint du gouvernement,

Éric Caire, leader parlementaire adjoint du gouvernement,

Richard Campeau, adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement,

Ian Lafrenière, adjoint parlementaire de la ministre de la Sécurité publique,

Pierre Arcand, chef de l’opposition officielle et porte-parole de l’opposition officielle pour la métropole,

Nicole Ménard, whip en chef de l’opposition officielle,

Sébastien Proulx, leader parlementaire de l’opposition officielle,

Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement,

Saul Polo, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et des ressources naturelles,

Hélène David, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et services sociaux,

André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé,

Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique,

Marie-Claude Nichols, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales,

Frantz Benjamin, porte-parole de l’opposition officielle pour les dossiers jeunesse,Gabriel Nadeau Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition,

Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition et Porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de changements climatiques,

Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matières d’environnement et d’énergie,

Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de sécurité publique,

Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales et en matière de ressources naturelles,

Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux et des relations intergouvernementales canadiennes,

Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour la jeunesse,

Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition,

Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition,

Lorraine Richard, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de sécurité publique, de ressources naturelles et en matière de services sociaux,

Sylvain Gaudreaul, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matières de santé, d’environnement et d’énergie,

Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les relations Québec-Canada,

Sylvain Roy, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales,

Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière jeunesse.

[1] Si vous avez besoin de plus amples informations à ce sujet, vous trouverez la liste complète des jalons du projet pour les processus d’EE et d’octroi de permis pour le dépotoir nucléaire : https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/documents/p80122/125519F.pdf ; pour la mise en tombeau de la centrale nucléaire NPD : https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/documents/p80121/125116F.pdf

[2] Dans le rapport final Bâtir un terrain d’entente: une nouvelle vision pour l’évaluation des impacts (EI) au Canada (2007), le comité d’experts mandaté par Justin Trudeau pour étudier les processus d’évaluation environnementale recommande d’abolir l’autorité de la CCSN dans l’évaluation des projets nucléaires. Cette recommandation vise à assurer que les évaluations soient réalisées par une autorité impartiale.

[3] Pour consulter tous les rapports soumis lors des audiences publiques pour le projet de dépotoir nucléaire: https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/evaluations/document/exploration/80122?type=3&culture=fr-CA, pour le projet de démantèlement in situ : https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/evaluations/document/exploration/80121?type=3&culture=fr-CA

Entre autres, voir les soumissions de monsieur JR Walker, Ph. D., ancien directeur de la sûreté ingénierie et permis à Énergie Atomique du Canada Limitée (ÉACL) : https://www.ceaa.gc.ca/050/documents/p80122/119034E.pdf, celle du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, de la Fondation David Suzuki et d’Équiterre : https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/documents/p80122/120076F.pdf, et celle du Gouvernement du Québec que nous joignons à ce courriel.

[4] Pour consulter le rapport préparé par le MELCC : https://www.ceaa-acee.gc.ca/050/documents/p80122/120514F.pdf

[5] Le 26 avril 2018, la Communauté métropolitaine de Montréal qui regroupe 82 municipalités a adopté à l’unanimité la résolution suivante au nom de 4 millions de contribuables :

https://fr.scribd.com/document/377478390/Le-projet-de-resolution-de-la-CMM-sur-Chalk-River#from_embed

[6] Le 25 mars 2018, l’émission Découverte diffusait un reportage d’une heure sur le projet dépotoir nucléaire à Chalk River en Ontario. Réalisé par Pierre Gagné et Daniel Carrière, ce reportage a l’avantage de présenter un point de vue indépendant et scientifique et pose un regard sur les risques associés au projet pour le Québec :  https://www.youtube.com/watch?v=l31hrbRBUrA

Publiée dans L’Aut’journal

Analyse, chronique et lettre ouverte

Montréal.- La Coalition solidarité santé a rencontré le 13 novembre dernier M. Dainius Pūras dans le cadre de sa visite au Canada à titre de Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. 

Faisant partie d’une délégation de 14 organisations de la société civile oeuvrant en santé et services sociaux (SSS), la Coalition a témoigné de l’état actuel du droit à la santé pour la population du Québec, en présentant trois dossiers qu’elle jugeait avoir un effet « domino »  négatif sur le droit à la santé.

D’abord, le recul de l’accès aux soins et services publics de SSS.

Pour la Coalition, il s’agit d’un recul provoqué et grandissant. Le perpétuel prétexte des finances publiques déficientes a servi à nos gouvernements successifs à Québec depuis le début des années ’90 pour imposer au réseau public de SSS nombre de réorganisations qui, chaque fois, marquèrent un recul de l’accessibilité, voire une perte de soins et services, et forçant la population à recourir au privé pour trouver réponse à ses besoins. 

«On revient de plus en plus au temps où c’était l’épaisseur du portefeuille qui déterminait l’accès », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Par exemple : permettre d’utiliser le privé pour des radiographies ne renforce pas l’accès aux services publics, mais seulement l’accès pour les citoyen.ne.s plus fortunés, quoi qu’en disent le premier ministre Legault et la ministre McCann. Privé et public sont des vases communicants, et le personnel qui pratique au privé a auparavant quitté le public », ajoute-t-il.

Le deuxième dossier présenté au Rapporteur de l’ONU a été celui de l’assurance médicaments, un dossier sur lequel la Coalition a mené depuis 2015 la campagne « Le remède aux coupures, ça existe ! », pour rendre entièrement public notre régime québécois hybride privé-public. « On paie de 18 % à 40 % trop cher nos médicaments prescrits au Québec. Sur une facture annuelle de 8,85 milliards de dollars en 2017, un régime 100 % public aurait pu négocier un juste prix représentant plusieurs milliards de dollars d’économies annuelles au Trésor public, de même que dans les coûts d’assurances collectives pour les employeurs et employé.e.s, et pour toute la population qui aurait payé ses médicaments moins cher », renchérit Jacques Benoit.

Enfin, le dernier dossier présenté fut celui du réchauffement climatique.  

Pour la Coalition, le droit à la santé, c’est d’abord et avant tout le droit à la survie. L’été dernier, le Québec a connu des épisodes de canicule record, qui ont causé une centaine de morts. Solidarité santé rappelle que la vague de chaleur de 2010 avait duré 6 jours et provoqué 300 décès. « La majorité de ces décès avaient eu lieu dans la communauté et non dans les lieux d’hébergement public, 40 % des cas avaient un trouble de santé mentale, 71 % des facteurs de risque cardiovasculaire. Et les canicules des années qui viennent seront pires encore », avertit Jacques Benoit.

Antonio Gutterez, secrétaire général de l’ONU, a déclaré qu’il ne reste que deux ans aux États pour mettre en place les mesures qui nous éviteront les conséquences désastreuses qui nous attendent si on ne fait rien. « Il a dit ça en début septembre. Le décompte est enclenché : il ne reste aujourd’hui que 21 mois et demi », précise M. Benoit.

C’est pourquoi, selon la Coalition, la société civile se mobilise : des marches citoyennes dans plusieurs villes (50000 personnes à Montréal), 200 000 signatures en ligne  pour un pacte pour la transition, et des groupes de citoyen.ne.s dans toutes les régions du Québec autour d’une déclaration d’urgence climatique réclamant de leurs élu.e.s municipaux et des paliers supérieurs de gouvernement que soient posés des gestes concrets et immédiats pour inverser le cours du réchauffement climatique. « Ce mouvement est la preuve concrète que si la maladie peut être affaire de docteurs, la santé, elle, est une affaire citoyenne, une question de démocratie, parce qu’elle est un droit », conclut Jacques Benoit.

Le rapport complet de M. Puras sera présenté au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies en juin 2019.

À propos de la Coalition solidarité santé.

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SOURCE : Coalition solidarité santé  

Renseignements : Jacques Benoit, Coalition solidarité santé, 

Téléphone : 514 442-0577

 

Rapport du Rapporteur

Extraits du rapport traitant d’une assurance médicaments

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