La Coalition solidarité santé constate que l’augmentation de 5,7% annoncée dans le budget en santé ne fait qu’assurer le maintien des coûts du système actuel. La solution que semble avoir trouvé le gouvernement pour injecter des nouveaux fonds passe par la politique de financement des services publics déposée au même moment. Cette politique ramène le spectre de l’utilisateur-payeur.
La Coalition est particulièrement inquiète de voir que le gouvernement ait choisi de sortir des tablettes le rapport Montmarquette qui avait fait l’objet d’une levée de boucliers. Nous avons de vives inquiétudes sur la tendance à la tarification de l’utilisateur-payeur en santé. « Le danger auquel nous faisons face, c’est de financer les services publics en santé par la tarification directe. C’est ce que la ministre nous promet lorsqu’elle annonce qu’elle va mettre en œuvre une politique de financement, qui selon elle, va permettre d’assurer la pérennité des services publics» mentionne Claudelle Cyr, porte-parole de la Coalition solidarité santé. Selon cette politique, les soins de santé sont considérés par le gouvernement comme un bien mixte et devront être financés conjointement par les impôts et taxes ainsi que par la tarification. Il est donc assuré qu’on se fera imposer de nouveaux tarifs.
Le budget permet de passer en douce la marchandisation des soins de santé. «Le gouvernement modifie fondamentalement la nature du système public de santé. Il prévoit des entrées budgétaires provenant de la tarification sans qu’il n’y ait eu de débat public » ajoute Mme Cyr.
Rien de nouveau pour les services sociaux
Ce budget ne prévoit pas de mesures de rattrapage concernant les carences dans le financement des services à domicile. « Comment la ministre peut-elle prétendre qu’elle accorde de l’importance au vieillissement de la population alors qu’aucune mesure concrète n’a été annoncée concernant les services de maintien à domicile? » questionne Mme Cyr.
Il est tout aussi déplorable qu’aucun nouvel argent ne soit annoncé pour combler les besoins de financement des organismes communautaires en santé et services sociaux. « La population s’appauvrie, les besoins croissent, et les groupes sont de plus en plus sollicités. Dans le budget, tout ce que l’on retrouve en investissement pour le développement social se résume au soutien à l’économie sociale, à l’entreprenariat et au microcrédit » déplore la porte parole de la Coalition.
Des mesures contraires aux principes d’universalité, de gratuité et d’accessibilité
« Non seulement le gouvernement n’a pas abandonné l’idée d’ouvrir toute grande la porte au privé, il va encore plus loin en proposant une tarification aux utilisateurs du système public. Utiliser le budget pour concrétiser la mise en place d’un système de santé à deux vitesses est inacceptable et irresponsable» conclut Claudelle Cyr
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