Déjà plusieurs années que cette question des frais accessoires surfacturés revient sur la table.
Déjà plusieurs ministres de la SSS qui se sont succédés sans rien régler à cette question.
Et pourtant, le problème est on ne peut plus clair: la surfacturation des frais accessoires n’a pas lieu d’exister, sinon pour la seule raison de faire de la santé une occasion d’affaire sur le dos de la population.
Le ministre Barrette nous disait cette semaine en commission parlementaire sur son PL 10 qu’il n’a pas besoin de personne pour savoir ce qui est bon pour le réseau de la santé et des services sociaux, et pour la population : lui, il le sait. Alors, nous lui demandons aujourd’hui : pourrait-il nous expliquer à nous, humbles intervenants et usagers que nous sommes, en quoi surfacturer les frais accessoires c’est si bon pour la population et pour le système public de santé et services sociaux? Est-ce que ça améliorerait l’accessibilité aux soins? Est-ce que ça apporterait plus de services à la population? Est-ce que ça permettrait de protéger notre système public de soins de santé et de services sociaux?
Même si le ministre Barrette n’a pas besoin de nous pour savoir ce qui est bon, nous allons tout de même répondre à ces questions:
– non, cette surfacturation n’améliore pas l’accessibilité, bien au contraire : bien des gens n’ont pas les moyens de la payer, et par conséquent, ou ils se priveront des soins, où ils se priveront par la suite de l’essentiel pour leur vie en coupant dans leurs dépenses de médicaments ou d’alimentation, ou quoi d’autre encore, parce qu’ils n’auront pas d’autres moyens;
– non, cette surfacturation n’apporte pas plus de services à la population : elle n’apporte que plus d’argent dans les poches de ceux et celles qui perçoivent les frais accessoires, de ceux et celles qui en profitent pour faire de vraies affaires;
– non, cette surfacturation ne protège pas notre système public de soins de santé et de services sociaux : elle vient créer deux catégories de malades et de soignés : l’une qui aura les moyens de se payer les soins et services, et l’autre qui ne les aura pas. Et la catégorie qui ne les aura pas, non seulement ne pourra se soigner, mais peut-être verra son état se détériorer, et, son cas s’aggravant, coûtera plus cher au système public pour lui donner les soins nécessaires. Est-ce que c’est cela, bien gérer les fonds publics, M. le ministre?
La surfacturation des frais accessoires, tout comme le PL 10, n’ont qu’une seule raison d’exister : faire de la santé une occasion d’affaire, pour les « vraies affaires ».
MM. les docteurs Barrette et Couillard, nous vous le demandons aujourd’hui : arrêtez d’écouter la Fédération des chambres de commerce et le monde des vraies affaires, et prenez donc plutôt soin de la population du Québec.
La santé n’est pas une occasion d’affaires!