La Coalition Solidarité Santé a voulu souligner de façon symbolique le premier anniversaire du jugement de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Chaoulli. Une action de la coalition s’est déroulée devant l’ultraconservateur Institut économique de Montréal. Et pour cause, puisque c’est le Dr Jacques Chaoulli, chercheur associé à cette institution qui a initié en 1997 toute cette saga juridique.
« L’institut économique de Montréal, un organisme de droite, qui se voue entièrement à la diminution du rôle l’État jusqu’à sa plus simple expression. C’est un lobby très actif qui gagne en influence et qui est très bien financé par certains milieux d’affaires. La position de l’institut en commission parlementaire est très claire quant à la place que doit avoir le privé en santé. Il presse le gouvernement d’aller beaucoup plus loin et plus rapidement dans son ouverture au secteur privé », soutient Gabrielle Pelletier, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé.
Le 9 juin 2005, la Cour suprême rendait son jugement invalidant des articles de la Loi sur l’assurance maladie du Québec et de la Loi sur l’assurance hospitalisation. Ce jugement est exécutoire dès aujourd’hui.
Depuis un an, s’est déroulé un vaste débat sur la question des délais déraisonnables pour obtenir une chirurgie, mais aussi sur l’interprétation même du jugement.
Sous l’influence et la pression de groupes comme l’Institut économique de Montréal, le gouvernement s’apprête malheureusement à élargir le rôle des entreprises privées dans la prestation des soins de santé. Dans le projet de loi qui sera déposé sous peu par le ministre de la Santé et des Services sociaux, une première brèche sera ouverte quant à la possibilité de souscrire à des assurances privées pour des soins de chirurgie.
La Coalition Solidarité Santé demande au gouvernement Charest de faire preuve de responsabilité en renonçant à cette ouverture au secteur privé et en offrant plutôt des solutions aux listes d’attentes en chirurgie et pour d’autres problèmes d’accès aux soins de santé et de services sociaux dans le réseau public universel.
La solution : renforcer le secteur public
Il ne manque pas de solutions pour répondre aux carences du système public de santé et de services sociaux. En fait, il faut une volonté politique qui s’appuie sur la conviction que le système public est le seul capable de répondre aux besoins de tous les citoyens et à toutes les citoyennes sans égard aux revenus de chacun. Car c’est encore dans le secteur public que les soins de santé coûtent moins chers. Si le gouvernement a réussi à régler les délais d’attente en cardiologie tertiaire et en radio-oncologie à l’intérieur du système public, sans ouvrir à l’assurance privée, ni à la prestation privée à but lucratif, pourquoi ne pourrait-il pas régler les listes d’attente dans d’autres domaines ?
Le secteur public est efficace
Pourquoi se tourner vers le secteur privé, alors que l’efficacité du secteur public n’est plus à démontrer ? Au Québec, ce n’est pas la performance dans la gestion et la prestation des services par le secteur public qui peut être mise en doute, mais bien le sérieux problème de sous financement dont il est victime.
Le Québec est l’endroit en Amérique du Nord où les dépenses de santé par habitant sont les moins élevées, rappelle la Coalition Solidarité Santé.
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