Catégorie : <span>Assurance autonomie</span>

Madame la présidente, Monsieur le ministre, Mesdames, Messieurs les député-e-s,

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, elle défend le droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens.

Solidarité Santé défend les grands principes qui ont conduit à la mise sur pied du système public de services sociaux et de santé, soit le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité, sans frais modérateurs ou tarification, ni surfacturation, des principes qu’on retrouve dans la Loi canadienne de la santé et dans le Pacte relatif aux droits sociaux, économiques et culturels, signé par le Québec, en 1976.

La Coalition solidarité santé salue aujourd’hui la volonté ministérielle de rehausser et d’améliorer la réponse aux besoins de services à domicile de la population, particulièrement auprès des personnes en perte d’autonomie pour leur maintien dans leur communauté.

Mais cette volonté, selon nous, doit se traduire en respectant les objectifs de notre système de services sociaux et de santé, c’est-à-dire par une augmentation, une intégration et une continuité des services déjà offerts, et que ceux-ci soient financés par des impôts. Le ministre ne doit pas utiliser et promouvoir des services privés, furent-ils d’économie sociale,  et financés par une nouvelle caisse santé.

Nous aimerions rappeler à la commission que le projet qui nous est présenté est la troisième grande réforme de notre système public en moins de 20 ans:

La première, le virage ambulatoire, comportait un volet soins et services à domicile; lors de ce virage, comme Coalition, nous avons mis en garde sur les ressources nécessaires, et le fait qu’il fallait absolument qu’elles suivent les patients et patientes, on a dénoncé les risques et les dangers liés à des ressources qui ne suivraient pas …  Mais on nous a assuré qu’il n’y avait aucun danger, que ça allait se faire. Et pourtant, les ressources requises n’ont pas toutes suivi, le problème est encore là et n’est toujours pas réglé;

La deuxième : la fusion des CLSC, CHSLD et CH pour en faire de gros CSSS; cette fusion allait régler les problèmes de continuité des services jusque dans les domiciles : là encore, nous avons dénoncé les risques et dangers des fusions, dont l’hospitalo-centrisme qui risquait de transformer l’hosto en première ligne, avec des urgences qui déborderaient, avec la fonction hospitalière qui boufferait tous les budgets au détriment des services de prévention qui seraient réduits comme peau de chagrin, des listes d’attente qui ne feraient qu’augmenter, etc. Mais on nous a assurés qu’il n’y avait aucun danger, que ça n’arriverait pas, au contraire. Dix ans plus tard, on est en plein dans les problèmes que nous avions prédits.

Alors, quand on soulève et qu’on souligne à grands traits les risques et dangers de la réforme qui nous est proposée, nous croyons que notre moyenne au bâton de 2 en 2 devrait suffire pour qu’on soit pris au sérieux!

Et c’est parce que nous nous souvenons de l’histoire que nous recommandons d’entrée de jeu au Ministre qu’avant de s’embarquer dans une nouvelle réforme, qu’il procède par ordre et assure d’abord une meilleure réponse aux citoyennes et aux citoyens qui sont actuellement en attente de services, et une meilleure intégration de ces services.  

Nous recommandons que cette réponse soit le début d’un état des lieux permettant, d’une part, de tracer un portrait des besoins des citoyennes et des citoyens, et, d’autre part, d’amener les CSSS à procéder à une « évaluation obligatoire » et sérieuse des problèmes actuels au sein du réseau de la santé et des services sociaux : la santé de son personnel, les ressources disponibles, la coordination des services et la surveillance actuelle de leur qualité.

Le Ministre nous semble pressé de « reconnaître » un nouveau droit à des services. Avons-nous besoin de lui faire remarquer qu’en l’absence des ressources publiques nécessaires pour y répondre, la « construction » dans l’opinion publique de ce nouveau droit n’aura pour effet que de justifier l’arrivée, l’existence et l’utilisation de services privés? Nous espérons qu’il ne s’agit pas de l’objectif non-avoué du Ministre.

Le livre blanc fait grand cas de ce que ça va nous coûter si nous ne faisons rien.

Nous voulons rappeler au ministre que bien d’autres éléments sont des sources plus importantes de coûts et que ni son gouvernement, pas plus que le précédent, n’y ont fait quoi que ce soit. Le ministre lui-même témoignait de l’existence de ces éléments problématiques en 2006 en commission parlementaire : les médicaments, les nouvelles technologies, l’utilisation de l’hôpital comme  première ligne, et la sous-traitance et l’utilisation des services et de la main d’œuvre privée. À cela, nous ajoutons aujourd’hui la rémunération et le mode de rémunération des médecins.

De plus, en vue de réellement diminuer les coûts des services de santé, nous recommandons que le gouvernement :

renforce les activités de prévention et les services sociaux, dans le réseau public de santé;

qu’il prenne en considération les impacts de l’ensemble de ses décisions et de ses agissements sur les conditions de vie des personnes, qui sont les déterminants des conditions de santé;

et qu’il étudie toutes les avenues possibles pour réduire la médicalisation des services de santé et le recours aux services d’urgence des hôpitaux comme porte d’entrée du réseau.

L’objectif qui doit guider cette réforme ce n’est pas le maintien « à domicile » mais le maintien dans le milieu de vie et le soutien et l’amélioration de la capacité physique, psychique et sociale des personnes d’agir dans leur milieu et d’accomplir les rôles qu’elles entendent assumer d’une manière acceptable pour elles-mêmes et pour les groupes dont elles font partie, quels que soient leur âge et leurs limitations fonctionnelles (physiques, mentales, etc.), bref, l’article 1 de la loi de la Santé et des services sociaux.

Nous disons aussi que la sécurité physique et psychologique des personnes doit être une valeur traversant toutes les composantes de l’assurance autonomie, tant pour celles qui reçoivent les soins et services que pour celles qui les donnent et celles qui les aident.

C’est pourquoi nous disons qu’il faut que les bonnes personnes soient au bon endroit. Cela signifie qu’il faut retourner au consensus de 1996, à savoir que le soutien aux Activités de la vie quotidienne (AVQ), les soins à la personne, soit de la responsabilité des services publics et réservé au personnel formé et qualifié des équipes d’intervention multi, pluri ou interdisciplinaire des CSSS: les auxiliaires familiales et sociales (ASSS), les infirmières auxiliaires ou les préposé-e-s aux bénéficiaires.

Le Livre blanc s’égare en séparant les personnes selon leur âge, et en associant « perte d’autonomie » à « personnes âgées ». On peut avoir une limitation fonctionnelle à tout âge. L’admissibilité devrait être fonction des besoins, et non de l’âge, en tenant compte des besoins particuliers. Cela favoriserait une meilleure intégration des soins et services. Nous considérons que personne ne devrait payer ni pour ses limitations, ni pour sa perte d’autonomie. Il faut assurer les services à tous ceux et celles qui en auront besoin, quels que soient leur âge, leur type de limitation ou leur revenu.  

Parce que quoi qu’on en dise, les services à domicile font partie du réseau public de services sociaux et de santé. Le fait de changer le lieu de la prestation ne change pas la nature ni l’objet de la prestation. Pour cette raison, les services à domicile doivent profiter de la même couverture que ceux prodigués dans les institutions du réseau.  Tous les services déterminés par les besoins doivent être gratuits à l’usage pour toutes et tous. 

Enfin, sur la question du financement, outre ce que nous avons mentionné au début sur le contrôle des coûts, qui pourraient dégager selon certaines estimations entre 500 millions $ et 1 milliard $, le financement des services de soutien à l’autonomie doit se faire de la même façon que pour les autres services publics sociaux et de santé, à savoir par des impôts progressifs appliqués au revenu des individu-e-s et des entreprises, et pas par des tarifications, contributions ou taxes-dédiées comme une taxe-santé, modulée ou non. Le principe de l’utilisateur-payeur qu’a voulu imposer l’ancien gouvernement est totalement contraire à l’équité et à la justice sociale, et doit être banni.

Enfin, nous mettons en garde le Ministre d’agir trop rapidement avec sa politique. Pour nous, là comme dans d’autre chose, il vaut mieux prévenir que guérir : ça fait moins mal, et ça coûte moins cher. 

Nous aimons nous rappeler cette phrase souvent répétée dans le mouvement communautaire : « C’est parce qu’il y a urgence qu’il faut prendre le temps de bien faire les choses! » 

Il faut prendre le temps de bien faire, parce que ce n’est pas un jeu : on n’aura pas le loisir de refaire.

C’est pourquoi, lors du dépôt du projet de loi suivant le Livre blanc, nous demandons que le Ministre tienne de nouveau une consultation large de tous les intervenantes et intervenants concerné-e-s et intéressé-e-s à apporter leur contribution. 

Nous disons au Ministre que pour que son projet profite à l’ensemble de la société, l’objectif de sa nouvelle politique ne doit pas être de tarifer, d’économiser et de privatiser, mais de desservir efficacement et adéquatement les personnes, en toute sécurité, avec les ressources appropriées.

Merci.

Assurance autonomie Commissions parlementaires Documents

Québec – La Coalition Solidarité Santé présente aujourd’hui son mémoire sur le Livre blanc sur l’assurance autonomie en commission parlementaire. La Coalition profite de cette occasion pour dresser le bilan des consultations et exiger du ministre qu’il prenne acte du large consensus des organisations qui s’inquiètent de l’ouverture à la privatisation qu’entraînera l’assurance autonomie.

Étant l’une des dernières organisations à passer en commission parlementaire, la Coalition peut ainsi dresser un portrait des préoccupations des différentes organisations qui ont eu l’occasion de s’exprimer sur le Livre blanc. « Un large consensus rassemble la majorité des groupes syndicaux et communautaires sur les dangers que contient le Livre blanc. Il ressort une opposition claire à l’idée d’une plus grande prestation privée des services à domicile. Nous nous inquiétons aussi des effets de la tarification de ces services et nous voulons que les services à domicile soient financés par le biais de l’outil le plus équitable qui soit, les impôts », explique Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition Solidarité Santé.

Les uns après les autres, les membres de la Coalition Solidarité Santé sont venus expliquer que la meilleure façon de rendre les services à domicile est de compter sur les services publics. « La Coalition se fait le porteur de ce message et demande au ministre de prendre acte du large appui que les recommandations que nous portons reçoivent. Il va de soi qu’il faut développer les services à domicile, mais pas à n’importe quel prix et surtout pas au prix d’une privatisation accrue! », poursuit Jacques Benoit.

« Nous espérons que le projet de loi que le gouvernement présentera inclura les recommandations qui ressortent du large consensus des organisations que nous représentons. Nous souhaitons de plus qu’une consultation publique ait lieu sur le projet de loi, afin que les groupes puissent se faire entendre sur des éléments qui sont actuellement manquants dans le Livre blanc, notamment tout ce qui touche au financement de la caisse autonomie. En somme, le Québec doit prendre le tournant des soins à domicile, mais doit le faire en prenant acte de l’échec de la privatisation en santé, et non pas en l’accentuant », de conclure Jacques Benoit.

À propos de la Coalition Solidarité Santé

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

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Source : Coalition Solidarité Santé

Renseignements

Hubert Forcier

Coalition Solidarité Santé

Cell : 514-209-3311

Assurance autonomie Communiqués

Les consultations qui s’achèvent sur le Livre blanc sur l’assurance autonomie ont permis de rendre compte du large consensus qui unit plusieurs acteurs du réseau de la santé. Nos membres (groupes d’usagères et d’usagers, travailleuses et travailleurs du réseau, organismes communautaires en santé et services sociaux) ont tous salué la volonté ministérielle d’investir dans les services à domicile. Mais ils ont également mis en garde le ministre sur les dérives de son projet.

En effet, plutôt que de profiter de ce tournant nécessaire vers le développement des services à domicile pour consolider nos services publics, le gouvernement veut plutôt miser sur la privatisation, avec tout ce que cela implique comme risques sur la qualité et la sécurité des services.

Si le ministre veut vraiment que son projet profite à l’ensemble de la société, il doit se traduire dans le respect des objectifs de notre système public de services sociaux et de santé. Et cela implique une augmentation, une intégration et une continuité de services, financés par les impôts.

Une couverture large et publique

Le Livre blanc s’égare séparant les personnes selon leur âge, et en associant « perte d’autonomie » à « personnes âgées ». On peut avoir une limitation fonctionnelle à tout âge. L’admissibilité devrait être fonction des besoins, et non de l’âge, en tenant compte des besoins particuliers. Cela favoriserait une meilleure intégration des soins et services.

Ajoutons que personne ne devrait payer ni pour ses limitations, ni pour sa perte d’autonomie. Il faut assurer les services à tous ceux et celles qui en auront besoin, quels que soient leur âge, leur type de limitation ou leur revenu.

Quoi qu’on en dise, les services à domicile font partie du réseau public de services sociaux et de santé. Le fait de changer le lieu de la prestation ne change pas la nature ni l’objet de la prestation. Pour cette raison, les services à domicile doivent profiter de la même couverture que ceux prodigués dans les institutions du réseau.  Tous les services déterminés par les besoins doivent être gratuits à l’usage pour tous et toutes.

Qualité et sécurité

Le Livre blanc parle d’organiser et de donner les services à domicile à des catégories très différentes de personnes, dans des milliers de lieux différents nécessitant une coordination de multiples soins et services qui seraient rendus par des intervenant-e-s d’organisations différentes, parfois rémunéré-e-s, parfois bénévoles. Dans ce contexte, il y a un danger évident à la multiplication des sous-traitants et au morcellement des services que met de l’avant le Livre blanc. Cela ne favorise, ni ne facilite la continuité des services, encore moins le contrôle de leur qualité, et met en danger la sécurité des personnes.

Pensons qu’une personne ayant des limitations ou en perte d’autonomie a encore plus besoin de se sentir en sécurité, particulièrement si elle demeure dans son milieu de vie. Pour se sentir en sécurité, elle doit avoir confiance en qui lui prodigue soins et services : des personnes qualifiées pour accomplir leur travail de soutien. De plus, une relation de confiance et un sentiment de sécurité se créeront plus facilement si les personnes qui apportent le soutien sont les mêmes chaque jour : la stabilité du personnel facilite la communication, favorise le développement de la confiance et du sentiment de sécurité.

Le personnel des CSSS, qui travaille en équipe multi ou interdisciplinaire, assure à la fois cette qualité et cette continuité de services favorisant le maintien à domicile en toute sécurité.

Or, le Livre blanc énonce que ce personnel du secteur public interviendrait dorénavant seulement « sur une base d’exception pour des cas particuliers ». Pourquoi réduire la place de ce personnel, alors que c’est lui qui répond le mieux aux besoins des personnes? Pourquoi ne pas consolider et développer une solution qui va bien plutôt que de la remplacer par une formule bancale?

Quant aux ressources privées, nous n’insisterons jamais assez sur le fait que le privé, parce que son objectif premier est le profit, offrira des services en quantité et de qualité moindre, avec du personnel réduit ou moins qualifié, et à un coût plus élevé que le public. Les coûts supplémentaires liés à ce profit, en plus de ne permettre aucune économie au Trésor public, ne se traduiront pas en de meilleurs services aux personnes.

Si le ministre veut que son projet profite à l’ensemble de la société, l’objectif de sa nouvelle politique ne doit pas être de tarifer et de privatiser, mais de desservir efficacement et adéquatement les personnes en toute sécurité.

Jacques Benoit

Coordonnateur de la Coalition Solidarité Santé

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance autonomie

MONTRÉAL – Le ministre de la Santé, le Dr Réjean Hébert, n’a pas encore arrêté les dates des consultations sur son livre blanc sur l’assurance autonomie que des groupes communautaires expriment déjà leurs vives inquiétudes par rapport à la démarche qui s’annonce.

À l’initiative du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) et de la Coalition solidarité santé, des groupes, regroupements et fédérations communautaires de la région de Montréal ainsi que des regroupements nationaux se sont réunis avant l’été pour partager leurs premières impressions sur le livre blanc.

On se souviendra que le document, promis pour avril, n’a été rendu public qu’à la fin mai, avec l’intention de tenir une commission parlementaire très tôt à l’automne. Les organismes signataires ont exprimé leurs craintes tant par rapport au contenu du livre blanc que face à la démarche de consultation et aux délais impartis.

«Il est clair que le ministre veut mettre fortement à contribution les organismes communautaires dans sa réforme, mais nous croyons qu’il n’a pas mesuré tous les impacts que cela risque d’avoir sur la mission et la pratique des groupes, sur leur personnel et sur leurs membres », déclare Claudelle Cyr, du RIOCM. «Les groupes eux-mêmes n’ont pas encore eu le temps d’en faire le tour », ajoute-t-elle.

Pour Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé, la proposition du ministre n’est pas une démarche de peu d’importance. « On veut changer ici la façon d’organiser et de donner les soins et services à des catégories très différentes de personnes, dans des milliers de lieux différents, nécessitant une coordination de multiples soins et services rendus par des intervenants d’organisations différentes, parfois rémunérées, parfois bénévoles, parfois inexistantes et à mettre sur pied », énumère-t-il. « C’est énorme! »

Depuis le dépôt de son livre blanc, le ministre rencontre des organisations publiques, privées et communautaires pour présenter son projet, mais les propos échangés ne sont pas partagés avec l’ensemble des organisations qui auront pourtant à se coordonner ensemble sur le terrain.

« C’est l’été pour tout le monde, nos services sont au ralenti, nos membres sont en vacances, nous n’avons pas eu le temps de nous pencher sur le projet pour bien évaluer les problèmes », constate Claudelle Cyr. « Le réseau actuel n’arrive même pas à combler les lacunes et à résoudre les problèmes des services à domicile qu’il prend actuellement en charge, et il n’en a qu’une petite partie. Et on pense qu’on va multiplier les services par quatre mais pas les problèmes?», s’inquiète Gabriel Bouchard du Regroupement des organismes de promotion du Montréal métropolitain (ROPMM).

Pour le RIOCM, le ministre doit ralentir le rythme et reporter à plus tard la commission parlementaire de même que l’application de son projet. « Le ministre nous impose de réfléchir en vitesse mais, quand on ne connaît pas bien l’état de la route, qu’on est dans le brouillard et qu’on doit prendre un virage, il vaut mieux ralentir », illustre Claudelle Cyr.

« Le ministre ne doit pas se laisser aveugler par des visées budgétaires, sinon la seule assurance qu’il aura, ce sera celle de mettre en danger la santé et la sécurité de la population », conclut Jacques Benoit.

Groupes signataires :

Action femmes handicapées

Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)

Association québécoise des centres communautaires pour aîné (AQCCA)

Coalition pour le maintien dans la communauté (COMACO)

Coalition solidarité santé

Comité régional des associations pour la déficience intellectuelle (CRADI)

Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP)

Corporation de développement communautaire Laval (CDC/TROC Laval)

Fédération des centres d’action bénévole du Québec (FCABQ)

Fédération des organismes d’habitation de Montréal (FOHM)

Regroupement des organismes de promotion du Montréal métropolitain (ROPMM)

Regroupement des popotes roulantes

Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)

Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux

Réseau québécois d’action communautaire autonome (RQ-ACA)

Réseau québécois des OSBL d’habitation 

Table de concertation des aînés de l’île de Montréal (TCAIM)

 

À propos de…

Le RIOCM réunit plusieurs des 600 organismes communautaires œuvrant en santé et services sociaux de la région métropolitaine. Il représente les organismes communautaires auprès des différents paliers gouvernementaux et administratifs tout en défendant les principes et valeurs propres au mouvement communautaire autonome.

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services sociaux et de santé.

 

SOURCE : REGROUPEMENT INTERSECTORIEL DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES DE MONTREAL (RIOCM)

Renseignements :

RIOCM ; renseignements : Claudelle Cyr 514-277-1118

 

Coalition solidarité santé; renseignements : Jacques Benoit, coordonnateur : 514-442-0577

 

 

 

Assurance autonomie Communiqués

Montréal.- La Coalition solidarité santé espère que le dépôt par le ministre Hébert d’un livre blanc sur la création d’une assurance autonomie permettra un réel débat sur des enjeux fondamentaux dans notre société, et sur l’importance de notre système public de services sociaux et de santé comme moyen central de mieux-être.

 

Rappelons d’abord que la Coalition réclame depuis le virage ambulatoire du ministre Rochon des investissements importants dans les soins et services à domicile. Cette réforme du milieu des années quatre-vingts dix, a plutôt signifié une sortie rapide des patients de l’hôpital pour appliquer des compressions budgétaires dans les soins et services qui devaient les accompagner à domicile.

C’est également pourquoi la Coalition craint qu’encore une fois, le gouvernement ne profite d’une nouvelle grande réorientation du système public pour mêler les cartes et poursuivre des objectifs autres que socio-sanitaires. Va-t-on rogner sur  la qualité des services et la sécurité des personnes pour économiser?  Par exemple, le livre blanc fait allusion aux services d’assistance aux Activités de la Vie quotidienne (AVQ*) qui seraient offerts « principalement par les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD) ou par des organismes privés (RPA) et, sur une base d’exception pour des cas particuliers, par le CSSS » (p.25). Or, ces services, qui se rapprochent des soins et qui demandent une formation adéquate, doivent être rendus par du personnel formé et qualifié par les CSSS et non exceptionnellement par des auxiliaires familiales et sociales. Le Livre blanc propose donc un recul très clair quant à la gratuité des services d’aide à la personne actuellement offerts par les CSSS. Une épée de Damoclès pèse également sur les services gratuits actuellement offerts aux personnes handicapées en ouvrant la porte à de « possibles » contributions financières.

« L’objectif de cette nouvelle politique ne doit pas être de tarifer, d’économiser et de privatiser, mais de desservir efficacement les personnes », de dire Jacques Fournier, porte-parole de la Coalition dans ce dossier.

Puisque que le Ministre écrit lui-même que « ce projet profitera à l’ensemble de la société », la Coalition considère que son financement ne doit pas être le fait de tarifications existantes ou nouvelles, mais relever tant des individus que des entreprises, comme en France et en Allemagne, et que le meilleur moyen pour cela est et demeure le recours à des impôts progressifs, comme en Suède et au Danemark. 

Bien d’autres questions inquiètent la Coalition qui se promet d’être, en commission parlementaire à l’automne, le chien de garde du maintien des droits de la population à des services de santé publics de qualité, universels et accessibles.

À propos de la Coalition solidarité santé.

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

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Pour information : Jacques Fournier, porte-parole de la Coalition Solidarité Santé dans ce dossier. Téléphone: 514-721-0193

*Les activités de la vie quotidienne (AVQ) sont des activités de base qui demandent, pour être accomplies, l’aide d’une tierce personne (se laver, s’habiller, manger, etc.); en comparaison aux activités courantes de la vie domestique (AVD) comme faire le ménage, préparer les repas, faire ses courses, prendre ses médicaments, etc.

 

Télécharger le Livre blanc “L’autonomie pour tous”

Assurance autonomie Communiqués