Catégorie : <span>Assurance médicaments</span>

Madame, Monsieur,

Bonjour,

Nous désirons prendre le temps de vous féliciter pour votre récente élection. Les quatre prochaines années seront importantes pour faire avancer plusieurs dossiers dans l’intérêt du Québec. L’un de ceux-ci est sans contredit l’assurance médicaments. Le Canada est le seul pays développé ayant un régime public et universel d’assurance maladie qui n’inclut pas les médicaments d’ordonnance, une situation dont les conséquences sont onéreuses pour tout le monde. Il est temps d’adopter les meilleures pratiques internationales afin d’arrêter de payer nos médicaments 60 % plus cher qu’en Suède et 84 % plus cher qu’en Nouvelle-Zélande (Morgan, 2017).

Et le Québec là-dedans ?

Depuis 1997, les Québécoises et Québécois sont couverts pour leurs achats de médicaments au moyen d’un régime hybride public-privé d’assurance médicaments. Ce régime ne correspond plus aux besoins de la population. Quelques faits parlants :

  • Au Québec, nous payons nos médicaments 30 % plus cher que la moyenne des pays de l’OCDE.
  • Nos dépenses en médicaments par habitant sont aussi parmi les plus élevées au monde et augmentent de façon incontrôlable. Ainsi, en 2014, les dépenses totales pour les produits pharmaceutiques (médicaments d’ordonnance et en vente libre) étaient de 1 144 $ par personne au Québec. Dans le reste du Canada, la dépense s’élevait à 1 043 $ alors que la médiane pour l’ensemble des pays de l’OCDE était de 719 $.
  • Dans les milieux de travail, le coût de l’assurance médicaments est un frein important à l’amélioration des conditions de travail. Les données actuarielles montrent qu’au Québec, de 6 % à 12 % de la masse salariale est accaparée par le coût des assurances collectives. Cette progression, essentiellement attribuable à la couverture des médicaments, est plus rapide que celle de l’inflation et des salaires.
  • En raison de la structure hybride public-privé de notre régime, deux personnes qui entrent au Québec dans la même pharmacie avec la même ordonnance vont en ressortir avec deux factures différentes, selon que l’une soit assurée avec le régime public et l’autre avec un régime privé. Contrairement aux objectifs visés par la Loi sur l’assurance-médicaments du Québec, le régime hybride québécois est clairement inéquitable.

Cette situation est des plus préoccupantes. Le premier ministre, M. Legault, et la ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Mme McCann, se trompent lourdement quand ils affirment que le régime d’assurance médicaments québécois fonctionne bien et n’a pas besoin d’être réformé. Les faits démontrent clairement que le régime hybride qui prévaut au Québec est loin de répondre aux besoins de santé – et budgétaires – de la population. Dans ce contexte, la table doit être mise pour que les réformes améliorent le sort des Québécoises et des Québécois, et non pas seulement celui des citoyennes et citoyens des autres provinces au Canada. Un régime entièrement public et universel diminuerait les coûts tant pour les gouvernements, les travailleuses et les travailleurs que pour les employeurs. Le gouvernement fédéral doit certes viser un partenariat avec les provinces afin de s’assurer du respect des compétences provinciales, mais ce serait une erreur de priver le Québec d’une opportunité de réformer son régime d’assurance médicaments.

Que ce soit au Canada ou au Québec, un large consensus social prévaut : le statu quo n’est pas soutenable. Nous représentons des millions de Québécois et Québécoises qui nous ont demandé, dans nos instances respectives, de travailler à la mise en place d’une assurance médicaments publique et universelle, et ce, depuis des années. Nous travaillons ensemble afin que le Québec se dote enfin d’un régime public et universel d’assurance médicaments. Pour répondre aux besoins de la population, pour diminuer significativement les coûts et pour assurer une meilleure efficience de notre système de
santé, nous estimons que ce régime doit être sous gestion publique, universel, accessible, équitable, viable, indépendant et en respect des compétences provinciales.

En tout respect des champs de compétences, le gouvernement du Canada doit assumer pleinement son rôle en matière de financement. En raison de la hausse insuffisante du Transfert canadien en matière de santé, le gouvernement fédéral se désengage actuellement du domaine de la santé et met en péril la viabilité des systèmes de santé des provinces. D’après le dernier budget québécois, en « 2016-2017, [la contribution fédérale dans les dépenses en santé] se situait à 22,6 %. […] En 2026-2027, celle-ci ne devrait représenter que 19,6 % des dépenses des provinces en santé ». Or, Ottawa a les moyens d’assumer ses responsabilités financières relativement aux médicaments.

Nous vous enjoignons donc, à titre d’élu dans votre circonscription, à considérer ce dossier avec tout le sérieux nécessaire et à défendre la nécessité d’adopter un régime universel et public d’assurance médicaments parce que le statuquo coûte trop cher à tout le monde et parce qu’il en va de l’intérêt des gens qui vous ont élu.

Veuillez agréer l’expression de nos sentiments cordiaux,

Signataires:

  • Carolle Dubé, Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS)
  • Luc Vachon, président, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Jacques Létourneau, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Sonia Éthier, présidente, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Anne Plourde, coordonnatrice, Coalition solidarité santé
  • Nancy Bédard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
  • Daniel Boyer, président, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Odile Boisclair, présidente, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)
  • François Décary-Gilardeau, président, Union des consommateurs

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Lettres

Dans le sillage de l’élection fédérale, notre coalition composée d’organisations nationales et provinciales demande au nouveau gouvernement de mettre en oeuvre, immédiatement, un régime public d’assurance-médicaments.

Notre coalition, grande et diverse, représente des fournisseurs de soins, des organisations à but non lucratif, des syndicats, des travailleurs, des personnes âgées, des patients et des universitaires de partout au pays. Dans le cadre d’un gouvernement minoritaire, la coopération est plus importante que jamais. Nous demandons avec insistance à tous les partis de travailler ensemble dans l’intérêt véritable de la population canadienne pour assurer l’adoption d’un régime complet d’assurance-médicaments dans le cadre du mandat de ce gouvernement. Ce nouveau régime essentiel devrait être fondé sur les Principes établis par consensus pour un régime national d’assurance-médicaments. Ces principes ont reçu l’appui
de plus de 80 organisations et sont reflétés dans les recommandations du Conseil consultatif sur la mise en oeuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Ce régime doit être public, universel, intégral, accessible et transférable.

Le Canada a besoin d’un régime national d’assurance-médicaments maintenant!

Signataires:

Organisations nationales:

  • Action Canada for Sexual Health and Rights / Action Canada pour la santé et les drois sexuels
  • Alliance for Equality of Blind Canadians / Alliance pour l’égalité des personnes aveugles du Canada
  • Be the Change Earth Alliance
  • BloodWatch.org
  • Broadbent Institute / Institute Broadbent
  • Canada Without Poverty / Canada Sans Pauvreté
  • Canada’s Building Trades Unions / Syndicats des métiers de la construction du Canada
  • Canadian Association of Community Health Centres / Association canadienne des centres de santé communautaire
  • Canadian Association of Retired Persons
  • Canadian Association of Retired Teachers / Association des enseignantes et des enseignants retraités du Canada (ACERCART)
  • Canadian Association of Social Workers / Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
  • Canadian Association of University Teachers / Association canadienne des professeures et professeurs d’université
  • Canadian Cancer Survivor Network / Réseau canadien des survivants du cancer
  • Canadian Centre for Policy Alternatives / Centre canadien de politiques alternatives
  • Canadian Doctors for Medicare / Médecins canadiens pour le régime public
  • Canadian Federation of Medical Students / Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada
  • Canadian Federation of Musicians / Fédération canadienne des musiciens
  • Canadian Federation of Nurses Unions / Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers
  • Canadian Federation of Students / Fédération canadienne des étudiantes et étudiants
  • Canadian Health Coalition / Coalition canadienne de la santé
  • Canadian HIV/AIDS Legal Network / Réseau juridique canadien VIH/sida
  • Canadian Injured Workers Alliance
  • Canadian Labour Congress / Congrès du travail du Canada
  • Canadian Medical Association / Association Médicale Canadienne
  • Canadian Nurses Association / Association des infirmières et infirmiers du Canada
  • Canadian Nursing Students’ Association / Association des étudiant(e)s infirmier(ère)s du Canada
  • Canadian Office and Professional Employees Union / Le Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau
  • Canadian Society of Hospital Pharmacists / Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux
  • Canadian Union of Postal Workers / Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes
  • Children’s Healthcare Canada
  • Citizens for Public Justice / Citoyens pour une politique juste
  • College of Family Physicians of Canada / Collège des médecins de famille du Canada
  • Community-Based Research Centre / Centre de recherche communautaire
  • Community Food Centres Canada / Centres communautaires d’alimentation du Canada
  • Congress of Union Retirees of Canada / Association des syndicalistes à la retraite du Canada
  • Council of Canadians / Conseil des canadiens
  • Council of Canadians with Disabilities / Conseil des Canadiens avec déficiences
  • CUPE (Canadian Union of Public Employees) / SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique)
  • DisAbled Women’s Network of Canada / Réseau d’action des femmes handicapées du Canada
  • Faces of Pharmacare / Visages de l’assurance-médicaments
  • Global Foundation For Social Harmony and Sustainable Development
  • Health Providers Against Poverty / Fournisseurs de Soins de Santé Contre la Pauvreté
  • Inter Pares
  • International Alliance of Theatrical Stage Employees, Motion Picture Technicians, Artists and Allied Crafts of the United States, its Territories and Canada (IATSE) / Alliance internationale des employés de scène, de théâtre et de cinéma des États-Unis, de ses Territoires et du Canada (AIEST)
  • Leadnow
  • Living Wage for Families Campaign
  • Millennial Womxn in Policy
  • National Association of Federal Retirees / Association nationale des retraités fédéraux
  • National Association of Women and the Law / Association nationale Femmes et Droit
  • National Council of Women of Canada / Conseil National des femmes du Canada
  • National Farmers Union / Union Nationale des Fermiers
  • National Organization of Retired Postal Workers
  • National Pensioners Federation / Fédération Nationale de Retraités
  • National Union of Public and General Employees / Syndicat national des employées et employés généraux et du secteur public
  • Pediatric Chairs of Canada
  • Pharmacare 2020
  • PovNet
  • Professional Institute of the Public Service of Canada / Institut professionnel de la fonction publique du Canada
  • Public Service Alliance of Canada / Alliance de la Fonction publique du Canada
  • Realize / Réalise
  • SEIU Healthcare
  • Society of Rural Physicians of Canada/Société de la médecine rurale du Canada
  • T1International
  • Unifor
  • United Church of Canada / Église Unie du Canada
  • United Food and Commercial Workers / Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce
  • United Steelworkers / Syndicat des Métallos
  • Upstream: Institute for a Healthy Society
  • Urban Alliance on Race Relations
  • Women’s Shelters Canada / Hébergement femmes Canada

Organisations provinciales et territoriales:

  • Alberta Association of Community Health Centres
  • Alberta Council on Aging
  • Alberta Federation of Labour
  • Alberta Federation of Union Retirees / Fédération des syndicalistes retraités de l’Alberta
  • Alberta Non-Academic Staff Association
  • Alliance for Healthier Communities (Ontario)
  • Alternatives North
  • ARCH Disability Law Centre
  • BC Building Trades
  • BC College of Family Physicians
  • BC Federation of Labour
  • BC Federation of Retired Union Members
  • BC Health Coalition
  • BC Nurses’ Union
  • BC Poverty Reduction Coalition
  • BC Rural Health Network
  • British Columbia Association of Community Health Centres
  • British Columbia Retired Teachers’ Association
  • British Columbia Teachers’ Federation
  • Centrale des syndicats du Québec
  • Citizens With Disabilities – Ontario
  • Coalition des tables régionales d’organismes communautaires
  • Coalition solidarité santé
  • Confédération des syndicats nationaux
  • CUPE Ontario / SCFP Ontario
  • Disability Alliance BC
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ
  • Fight for $15 & Fairness / Lutte pour 15$
  • Friends of Medicare (Alberta)
  • Health Coalition of Newfoundland and Labrador
  • Health Sciences Association of Alberta
  • Health Sciences Association of BC / Association des sciences de la sante de la Colombie-Britannique
  • Hospital Employees’ Union
  • International Brotherhood of Electrical Workers – BC Provincial
  • Council
  • MacKillop Centre for Social Justice
  • Manitoba Association of Community Health
  • Manitoba Federation of Labour
  • Manitoba Health Coalition / Coalition manitobaine de la santé
  • Manitoba Nurses Union
  • Médecins québécois pour le régime public
  • MoveUP
  • New Brunswick Common Front for Social Justice / Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Federation of Labour / Fédération des Travailleurs et Travailleuses du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Medical Society / Société médicale du Nouveau-Brunswick
  • New Brunswick Nurses Union / Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick
  • Newfoundland and Labrador Federation of Labour
  • Nova Scotia Association of Community Health Centres
  • Nova Scotia Federation of Labour
  • Nova Scotia Health Coalition
  • Nova Scotia Nurses’ Union
  • OHIP for All / OHIP por Tous
  • Ontario College of Family Physicians
  • Ontario Federation of Labour / Fédération du travail de l’Ontario
  • Ontario Health Coalition
  • Ontario Nurses’ Association
  • PEI Coalition for a Poverty Eradication Strategy
  • PEI Federation of Labour
  • PEI Health Coalition
  • PEI Nurses’ Union
  • Planned Parenthood NL Sexual Health Centre
  • Public Service Alliance of Canada, BC / Alliance de la Fonction publique du Canada, Colombie-Britannique
  • Québec Accessible
  • Quebec Association for the Defense of the Rights of Retired and Pre-Retired Persons / Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées
  • Registered Nurses’ Association of Ontario / Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario
  • Registered Nurses’ Union Newfoundland & Labrador
  • Retired Teachers of Ontario / Enseignantes et enseignants retraités de l’Ontario
  • Saskatchewan Federation of Labour
  • Saskatchewan Medical Association
  • Saskatchewan Union of Nurses
  • Save Our Northern Seniors / Sauvez nos aînés du Nord
  • Seniors United Now
  • Sexual Health Nova Scotia
  • Union des consommateurs du Québec
  • United Nurses of Alberta
  • Workers Action Centre
  • Yukon Medical Association

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Lettres

Lettre ouverte

Lundi dernier, le chef du Parti libéral du Canada s’est engagé à mettre en place un régime national d’assurance médicaments. Affirmant s’inspirer du rapport Hoskins déposé en juin dernier, Justin Trudeau a néanmoins omis de préciser les détails d’un éventuel programme, se réfugiant derrière la complexité des relations fédérales-provinciales. Or, nos organisations ne peuvent se contenter d’un tel engagement, dont les paramètres sont des plus flous.

Les conclusions du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments sont on ne peut plus claires : seul un régime entièrement public et universel pourrait régler les problèmes d’injustice, d’accessibilité et de coûts qui sévissent en ce moment au Canada.

La mosaïque de régimes au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Au Québec et dans le reste du Canada, environ 10 % de la population ne prend pas ses médicaments, faute de moyens financiers.

La comparaison du coût moyen par habitant démontre également l’absurdité de la situation. En 2016, les dépenses totales pour les produits pharmaceutiques (médicaments d’ordonnance et en vente libre) étaient de 1144 $ par personne au Québec. Dans le reste du Canada, la dépense s’élevait à 1043 $ alors que la médiane pour l’ensemble des pays de l’OCDE était de 719 $. Cette situation est des plus préoccupantes.

Rappelons que de tous les pays dotés d’un régime universel de soins de santé, seul le Canada n’assure pas une couverture publique et universelle des médicaments d’ordonnance.

Éviter l’erreur du Québec

Rappelons qu’au Québec, les citoyennes et les citoyens ayant accès à un régime d’assurance collective privé à leur travail doivent obligatoirement souscrire à une couverture pour les médicaments. Seuls les individus n’ayant pas accès à un régime d’assurance privé peuvent adhérer au régime public d’assurance médicaments.

Cette coexistence d’un régime public parmi plusieurs régimes privés nous prive d’un puissant levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Le même médicament générique peut coûter, au Canada, dix fois plus cher qu’en Nouvelle-Zélande. Les études démontrent que l’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le prix des médicaments de 20 % à 40 %. Seulement au Québec, on parle d’économies de l’ordre de 1 à 3 milliards de dollars par année.

Le prochain gouvernement fédéral devra viser un partenariat avec les provinces, afin de s’assurer du respect des compétences provinciales. Toutefois, les faits démontrent clairement que le régime hybride qui existe au Québec est loin de satisfaire les besoins de santé – et budgétaires – de la population. Dans ce contexte, la table doit être mise pour que les réformes améliorent le sort des Québécoises et des Québécois, et non pas seulement celui des citoyennes et citoyens des autres provinces au Canada. Un régime entièrement public et universel diminuerait les coûts tant pour les gouvernements, les travailleuses et les travailleurs que pour les employeurs. Le Québec et le reste du Canada ne peuvent se priver d’une telle opportunité. Voilà pourquoi nous demandons à tous les partis politiques fédéraux de se prononcer clairement sur cet enjeu.

Signataires:

  • Jacques Létourneau, président de la CSN
  • Daniel Boyer, président de la FTQ
  • Sonia Éthier, présidente de la CSQ
  • Nancy Bédard, présidente de la FIQ
  • Carolle Dubé, présidente de l’APTS
  • Luc Vachon, président de la CSD
  • Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
  • François Décary-Gilardeau, président, Union des consommateurs
  • Anne Plourde, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé

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 ALBUM PHOTOS

Le 13 novembre 2018, 14 organisations québécoises intervenant en matière de droit à la santé et aux services sociaux ont rencontré M. Dainius Pūras, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, dans le cadre de sa visite au Canada. La rencontre a été organisée par la Ligue des droits et libertés, l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec et la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles. Les organisations présentes étaient : Accésss ; Agidd-Smq; COCQ-SIDA; Coalition Solidarité Santé; COPHAN; Fédération du Québec pour le planning des naissances; Ligue des Droits et Libertés; Médecins québécois pour le régime public ; Rocajq Jeunesse ; Regroupement des organismes ESPACE du Québec ; Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec ; Regroupement Naissance-Renaissance; Réseau Solidarité Itinérance du Québec; Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires & bénévoles.

Voici le texte intégral de la présentation qu’a faite à cette rencontre le coordonnateur de la Coalition solidarité santé, Jacques Benoit, suivi des documents qu’il a remis en appui à sa présentation.

La Coalition solidarité santé regroupe une trentaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses, et défend depuis 1991 le système public de soins de santé et de services sociaux (SSS) et le droit à la santé pour toute la population.

Aujourd’hui, nous vous présentons trois dossiers ayant un effet « domino » négatif sur notre droit à la santé.

Premier dossier: le recul de l’accès aux soins et services publics, un recul provoqué et grandissant forçant la population à recourir au privé pour trouver réponse à ses besoins.

Depuis le début des années ’90, sous le perpétuel prétexte des finances publiques déficientes, nos gouvernements successifs à Québec ont imposé au réseau public SSS nombre de réorganisations qui, chaque fois, marquèrent un recul d’accessibilité, voire une perte de soins et services.

– En 1992 le gouvernement libéral avec sa loi 120, créait des instances de décisions régionales, mais cette décentralisation lui servit à régionaliser des compressions budgétaires, créant des listes d’attente pour des soins et services.  Il en profita pour désinstitutionnaliser plusieurs services sociaux publics, mais sans jamais fournir en retour les ressources promises aux milieux.

– En 1996, ce fut le virage ambulatoire du gouvernement péquiste avec réduction des durées de séjours d’hospitalisation, fermeture d’hôpitaux, mise à la retraite massive de personnel, permettant ainsi de nouvelles compressions budgétaires. Les services à domicile promis n’ont jamais suffisamment suivi, mais les listes d’attente pour ces services : oui !

– Dans les années 2000, ce furent deux vagues de fusions d’établissements du réseau public québécois par des gouvernements libéraux : en 2005 et en 2015. Chaque fois, on nous a répété vouloir améliorer l’accès aux services, en mettant le patient au cœur du système, mais c’était pour mieux nous faire oublier que le citoyen, lui, ne serait plus à la tête du système public. En effet, ces deux vagues de fusions ont réduit le nombre d’établissements de plus de 430 qu’il était à environ 180 en 2005, puis à 34 mégaétablissements en 2015, réduisant d’autant chaque fois le nombre de Conseils d’administration (C.A.) où siégeaient des représentant.e.s des milieux citoyens, pour leur privilégier dorénavant des C.A. où la majorité des membres est nommée par le ministre.

En 2014, dix ans après les premières fusions, il n’y avait eu aucune amélioration d’accès aux services, mais plutôt une augmentation de la privatisation : sous-traitance des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, de services à domicile, de chirurgies, utilisation  d’agences de personnel, de Partenariats-Publics-Privés pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

Et les fusions à plus grande échelle de 2015, largement contestées par la majorité des milieux, n’ont en rien corrigé la situation. Au contraire, elles ont plutôt MacDonalisé notre réseau public. 

Deuxième dossier : l’assurance médicaments. Créée au Québec à la suite du virage ambulatoire en 1997, elle devait rendre plus accessibles les médicaments et réaliser des économies substantielles dans les finances publiques.

Or la création de ce régime hybride privé-public où 56 % des assuré.e.s le sont dans des milliers de régimes privés différents, et 44 % au seul régime public, a plutôt limité le pouvoir du  gouvernement de négocier et de contrôler le prix des médicaments, et favorisé les profits des sociétés pharmaceutiques et des compagnies d’assurance, tout en créant le poste de dépenses publiques le plus inflationniste qui a fait exploser les coûts du système de santé.

Actuellement, les Québécois paient pour leurs médicaments 30% de PLUS que dans la moyenne des autres pays développés; 12 % de la population ne peut payer ses ordonnances, faute de moyens, et si deux clients entrent dans la même pharmacie pour les mêmes médicaments, ils peuvent ressortir avec deux factures différentes, selon qu’ils sont assurés au public ou au privé.

Pourtant, un régime entièrement public, jumelé à des appels d’offres, permettrait d’économiser jusqu’à 3 milliards de $ annuellement dans les finances publiques. 

Mais nos gouvernements piétinent plutôt d’agir, parce que le problème de finances publiques que cela crée leur permet de justifier leur sous-financement du réseau public de SSS, sous-financement qui réduit l’accès aux soins et services et force la population à se tourner vers le privé pour trouver réponse à ses besoins.

Au moment où le gouvernement canadien réfléchit à mettre sur pied une assurance pancanadienne, nous l’enjoignons de ne pas écouter les lobbys pour un régime hybride privé-public comme au Québec. Surtout si le gouvernement du Canada veut conserver tous ses pouvoirs face aux multinationales pharmaceutiques, des pouvoirs qui ne cessent de rétrécir suite aux accords de libre-échange.

Troisième dossier : le réchauffement climatique. L’appel de 15 000 scientifiques il y a un an d’agir promptement pour inverser le réchauffement climatique nous interpelle d’autant. L’été dernier, le Québec a connu des épisodes de canicule record, qui ont causé une centaine de morts. Et les années qui viennent seront pires encore.

Antonio Gutterez, secrétaire général de l’ONU, déclarait il y a peu qu’il ne reste que deux ans aux États pour mettre en place les mesures qui nous éviteront les conséquences désastreuses qui nous attendent si on ne fait rien.

Notre premier ministre Trudeau paraît bien à l’international, mais continue ici de subventionner largement les pétrolières, de soutenir l’exploitation des sables bitumineux, achetant même  un oléoduc pour en faciliter l’exportation.

Quant au nouveau gouvernement québécois, il n’a aucun plan de transition énergétique, n’ayant jamais eu quelque vision à ce sujet du temps qu’il était dans l’opposition.

Mais la société civile se mobilise : des marches citoyennes dans plusieurs villes ont eu lieu samedi dernier, dont celle de Montréal avec 50 000 personnes. Un pacte pour la transition a ramassé en une semaine 178 000 signatures en ligne. Et  des groupes de citoyen.ne.s s’organisent dans toutes les régions du Québec autour d’une déclaration d’urgence climatique  réclamant de leurs élu.e.s municipaux qu’ils prennent acte de cette réalité, de ses impacts importants sur tous les aspects de la vie, exigeant des mesures immédiates à leur niveau et qu’ils fassent pression auprès des paliers supérieurs de gouvernement pour que soient posés des gestes concrets et immédiats pour inverser le réchauffement climatique.

Ce mouvement est la preuve concrète que si la maladie peut être affaire de docteurs, la santé, elle, est une affaire citoyenne, une question de démocratie. Parce que le droit à la santé, c’est d’abord et avant tout le droit à la survie.  

Merci.

Le communiqué de presse de la Coalition: NATIONS UNIES : LA COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ TÉMOIGNE DU DROIT À LA SANTÉ DES QUÉBÉCOIS.E.S

 

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La campagne « Le remède aux coupures » se poursuit toujours, et pour supporter le travail et faciliter la compréhension et la diffusion de notre revendication, nous lançons un dépliant informatif expliquant simplement notre campagne et invitant à y participer.

Ce dépliant est conçu pour diffusion large dès maintenant dans tous nos groupes, regroupements et événements, et dans tous les lieux possibles.

 

À un mois du budget provincial, c’est l’occasion de rappeler au gouvernement qu’en rendant 100 % public notre régime d’assurance médicaments, il pourrait améliorer l’accès aux médicaments tout en économisant jusqu’à 3 G$ par année, de quoi financer plus adéquatement nos services publics et nos programmes sociaux, sans que ça nous coûte plus cher.

 

De plus, en cette année électorale, tout parti politique qui propose de former le prochain gouvernement et qui se dit préoccupé des finances publiques ne peut ignorer cet état de fait, et ses impacts importants. Alors n’hésitez pas à utiliser ce dépliant pour interpeller vos candidat.e.s avant, pendant et après les élections. 

 

Vous pouvez télécharger la maquette de votre choix (couleur, noir & blanc ou Web) selon l’utilisation souhaitée.

 

Chaque organisation  peut en imprimer la quantité désirée, en couleur ou en noir et blanc. Mais nous vous invitons à vous mettre à plusieurs et à partager les coûts d’une impression couleur : le résultat sera plus attirant pour l’œil, favorisera sa diffusion et augmentera ses possibles retombées.

 

Quelques idées d’utilisations possibles :

 

  • Diffusez dans tous vos réseaux (famille, ami.e.s, voisinage, etc.), à tous vos usagers et usagères, membres ou groupes-membres, employé.e.s, bénévoles et partenaires, dans vos communications, vos activités, vos instances, vos événements;

 

  • Glissez le dépliant dans les pochettes de documents que vous utilisez;

 

  • Placez-le en évidence sur la page d’accueil votre site WEB;

 

  • Annoncez-le une fois par semaine sur vos médias sociaux (Facebook, Twitter, etc);

 

  • Proposez à des groupes, cliniques, bureaux et petits commerces d’en laisser en dépôt dans leur présentoir ou sur leur comptoir, à la vue et à la disposition de leur clientèle;

 

  • Faites une activité de distribution collective (dans des lieux et événements publics : centres commerciaux, terminus, gares et stations de métro, rassemblements, manifestations, ventes de trottoir, etc.);

 

  • Organisez une distribution porte-à-porte dans une résidence, sur une rue, dans un quartier, etc.; avec l’arrivée sous peu du printemps, c’est une activité physique de santé toute désignée!

 

C’est votre soutien et votre participation qui feront que cette campagne portera ses fruits, et que nous réussirons.

 

Bâtissons notre mouvement, participons au changement, faisons la différence!

 

Affirmons largement que LE REMÈDE AUX COUPURES, ÇA EXISTE!

 

ET ON L’A!

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