Catégorie : <span>Documents</span>

Le 12 juin 2021

La situation traîne depuis beaucoup trop longtemps. Le statu quo condamnera la population québécoise à payer de plus en plus cher. Cette situation est injustifiable. Pour le bien-être des Québécois et des Québécoises, le rapport Hoskins ne doit pas rester lettre morte!

Téléchargez la lettre complète ci-dessous.

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Documents Lettres

Analyse, chronique et lettre ouverte Assurance médicaments Lettres

Monsieur le Premier Ministre,

La Coalition solidarité santé, regroupant des dizaines d’organisations citoyennes, communautaires et syndicales du Québec, représentant elles-mêmes des centaines de milliers de personnes, vous demande de contribuer activement à la révision des règles de propriété intellectuelle afin d’assurer l’accès universel aux vaccins contre la COVID-19.

Le virus meurtrier de la COVID-19 ne cesse de faire des victimes partout sur la planète. Une année après le premier cas détecté à Wuhan, nous comptons aujourd’hui près de 2 millions de décès et plus de 92 millions de personnes infectées. La crise sanitaire mondiale toujours hors de contrôle menace plus que jamais l’ensemble des systèmes de santé, voire notre humanité. La Canada doit faire preuve d’un engagement beaucoup plus ferme envers la solidarité mondiale en soutenant ouvertement, et dès maintenant, toute démarche de dérogation aux obligations de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), liés à la COVID-19, pour les pays les moins avancés.

À l’instar de nombreuses organisations du Québec et du Canada, et tel que soulevé par de nombreux pays très inquiets pour leur population respective, notamment l’Inde, l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Eswatini, le Pakistan et le Mozambique, nous craignons que les pouvoirs monopolistiques conférés aux sociétés pharmaceutiques par l’accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les ADPIC ne permettent aux entreprises de réaliser des profits extravagants, au détriment de la vie de millions de personnes, et alors que les travailleuses, les travailleurs et le public font des efforts et des sacrifices, travaillant sans relâche et dans des circonstances extrêmement difficiles, pour nous permettre de surmonter la crise.

Rappelons que sans une telle dérogation, les entreprises pharmaceutiques peuvent empêcher d’autres fabricants de produire des vaccins et des médicaments traitant la COVID-19, ce qui entravera sans contredit l’augmentation de la production. Ces règles de l’OMC, parce qu’elles garantissent aux grandes entreprises pharmaceutiques le monopole du marché et le pouvoir de dicter les prix même aux gouvernements, accaparent les finances publiques nécessaires à une reprise saine et, surtout, mettent en péril notre capacité à assurer l’ensemble des services essentiels de santé.

Aucune règle commerciale ne devrait entraver la production et la distribution des vaccins et des médicaments traitant la COVID-19. Les incitations aux profits créent des résultats pervers en matière de santé publique, permettent de pratiquer des prix abusifs et excluent les pays à faible revenu. Cela doit cesser !

La pandémie de COVID-19 représente la plus grave crise de santé publique et économique de notre vie et le monde ne prospérera pas tant que nous n’aurons pas éradiqué le virus.

Nous vous rappelons qu’une telle dérogation est soutenue par l’Organisation mondiale de la santé, les experts des droits de l’Homme des Nations unies, UNITAID et l’ONUSIDA. Nous vous invitons à prendre connaissance des préoccupations qu’ils ont soulevées au sujet de l’approche actuelle de l’accès aux vaccins soumise aux lois du marché.

Nous serions heureux de discuter plus avant de cette question avec vous ou votre ministère à votre convenance.

Vous remerciant de l’attention portée à la présente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments distingués.

Benoit Racette, coordonnateur
Coalition solidarité santé

c. c. L’Honorable Marc Garneau, ministre des Affaires étrangères
c. c. L’Honorable Patty Hajdu, ministre de la Santé

COVID-19 Lettres Non classé

Le nouveau projet de Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure n’a pas empêché les chantiers de construction des maisons des aînéEs au nombre de 20, mais ressemble encore à “son petit frère”, le projet de Loi 61 . Rappelons que l’opposition a réagit fortement lors de sa première présentation. Par ailleurs, les critiques environnementales demeurent. Tant du porte-parole de la troisième opposition, Sylvain Gaudreau, que de la part de Vincent Marissal : « J’ai des craintes sur ce que le projet de loi ne dit pas! Ce que certains témoins par contre ont vu dans le projet de loi et sont venus nous dire (…) que c’était une façon de tester les limites, notamment en matière d’analyse environnementale pour “aller plus vite” : La Fédération des chambres de commerce nous a dit ça, la Conseil du patronat nous a dit ça, (…) l’Union des municipalités du Québec nous a dit ça (…). Y’a pas mal de monde qui a l’air de penser, et qui ont des intérêts directs dans ce projet, que c’est un test de la machine (…) pour aller plus vite !

À l’instar de beaucoup de groupes, le projet de loi inquiète toujours sur le plan environnemental et aussi, à cause des nombreux projets de développement autoroutiers, comme en témoigne ce regroupement d’acteurs qui n’oeuvrent généralement pas ensemble et le fait cette fois pour l’environnement http://bit.ly/EnvironnementvsPl66Lactualite

Pour prendre connaissance du projet de loi sur lequel il est toujours possible de prendre position et inviter à faire des amendements : https://bit.ly/ASSNATPl66

Changements climatiques Commissions parlementaires Non classé Revue de presse

Lettre ouverte

Le début du déconfinement au Québec signale, timidement, la lente retombée de la poussière qui fût violemment soulevée par la venue de ce virus dont il n’est même plus nécessaire de rappeler le nom.

Cette poussière, elle s’accumulait depuis trop d’années sur un système de santé dont les fondations, autrefois solides, présentaient des fissures dont la profondeur annonçait depuis longtemps l’extrême vulnérabilité de l’édifice. Le grand tremblement causé par ce virus permet maintenant de voir froidement ce que la crasse accumulée recouvrait. Outre les résidences pour aîné.e.s, nous constatons qu’un autre secteur du réseau de la santé montre d’importants signes de décomposition : les services privés de soutien à domicile. 

Avec dépit, nous remarquons que la venue de la crise dans ce secteur engendra chez certain.e.s de nos dirigeant.e.s la consternation, une forme de paralysie ressentie par celui ou celle qui, dépassé.e par les événements, ne sait plus où poser le regard alors que son environnement, qu’il ou elle croyait solide, se désagrège à une vitesse inédite. Devant leurs regards sidérés s’est dressée la figure de celles qui ont maintenu les services offerts par ce secteur depuis trop longtemps ignoré. La force et la détermination de ces préposées étant surhumaines, ils et elles les ont qualifiées d’anges : nos anges gardiens. Ils et elles ont cependant oublié que si les services privés de soutien à domicile possèdent bel et bien des anges, ceux-ci ne sont pas identiques à ceux, invisibles, immatériels et asexués des récits bibliques : les nôtres sont constitués de chair et d’os, ils ont bien souvent des familles et ont un sexe, féminin dans la plupart des cas. 

Le gouvernement a le mérite d’avoir, ces dernières semaines et pour la première fois depuis bien des années, reconnu comme telles celles qui œuvrent dans nos CHSLD. Le drame inhumain qui s’y déroule les obligeait, paradoxalement, à reconnaître finalement à ces travailleuses essentielles le statut d’humain. Malheureusement, celles qui œuvrent dans les domiciles des personnes aînées ou en situation de handicap attendent encore aujourd’hui, près de 3 mois après le début de la crise, que le gouvernement les traite comme tel. Non syndiqués, ces anges de chair prodiguent leurs soins moyennant des taux horaires dépassant rarement les 16 $ de l’heure, alors que leurs collègues des résidences engrangent actuellement presque le double pour, essentiellement, le même travail. Si beaucoup ne sont pas originaires du Canada, elles ne sont pas pour autant descendues du ciel : elles sont issues de l’immigration.

Ce fossé séparant les conditions salariales de ces travailleuses de celles offertes aux autres préposés du réseau a des effets extrêmement néfastes. Il met en danger autant les travailleuses, en les plongeant dans la pauvreté, que les personnes en situation de handicap et aînées desquelles elles s’occupent. La médiocrité des salaires offerts est la cause de pénuries de main-d’œuvre chroniques qui engendrent de nombreuses interruptions de services. Celles-ci peuvent avoir des conséquences désastreuses pour la santé, la sécurité et l’autonomie des bénéficiaires.

De la consternation à l’action

Il existe cependant une lumière au bout de ce tunnel : un moyen est actuellement à la disposition du gouvernement pour corriger rapidement la situation. Le 28 avril dernier, le Syndicat québécois des employés et employées de services (SQEES-FTQ) a demandé officiellement au ministère du Travail de décréter une convention collective pour les employées de ce secteur. Si le ministre décidait d’aller de l’avant dans cette voie, il pourrait relever rapidement et significativement les conditions salariales de ces travailleuses. Une telle mesure aurait le potentiel d’atténuer les difficultés que vivent actuellement, et depuis de nombreuses années, les personnes aînées et en situation de handicap. Or, depuis son dépôt, la demande du SQEES-FTQ est malheureusement demeurée lettre morte. 

Le ministre Jean Boulet, pour ce dossier, semble toujours plongé dans l’état de torpeur provoqué par l’apparition devant ses yeux de ces êtres dont il ne soupçonnait, jusqu’à tout récemment, ni l’existence ni la force. Nous aimerions lui rappeler que, si exceptionnelles qu’elles soient, elles sont néanmoins, comme nous tous et toutes, constituées de chair et, qu’à ce titre, leurs besoins matériels ne peuvent être ignorés plus longtemps. Nous l’enjoignons alors à baisser le regard et à regarder ses mains, qui ont dès maintenant le pouvoir de réaliser ce qu’elles appellent dans leurs prières. 

François Allard, agent de défense des droits chez Ex aequo

Les cosignataires :

  • Karine Boivin, directrice générale de Rêvanous
  • Julie Champagne, directrice générale d’Autisme Montréal
  • Marianne Dupéré, coordonnatrice de Sans Oublier le Sourire (SOS)
  • Patrick Fougeyrollas, conseiller scientifique et aux relations publiques du Réseau international sur le Processus de production du handicap (RIPPH)
  • Mathieu Francoeur, coordonnateur du Mouvement PHAS (Personnes Handicapées pour l’Accès aux Services)
  • Ghislaine Goulet, coordonnatrice du Comité régional pour l’autisme et la déficience intellectuelle (CRADI)
  • Manon Godcher et Sylvie Séguin, administratrices du groupe citoyen Chèque emploi-service réinventé
  • Esteben Harguindeguy, président, Conseil régional FTQ Laurentides-Lanaudière
  • Mathilde Houisse, chargée de projets spéciaux et de l’organisation communautaire pour Parrainage Civique Montréal
  • Marc-Edouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal Métropolitain
  • Harold LeBel, député de Rimouski et porte-parole du Parti Québécois en matière de services sociaux
  • Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de Québec solidaire en matière de travail
  • Manon Loranger, présidente du Réseau de coopération des entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD)
  • Luc Martel, président du Conseil régional FTQ Montérégie
  • Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ)
  • Jennifer Maccarone, députée de Westmount-Saint-Louis et porte-parole du Parti libéral du Québec en matière de famille, de clientèles vivant avec un handicap ou l’autisme, et de droits de la communauté LGBTQ2
  • Anne Plourde, coordonnatrice de la Coalition Solidarité Santé
  • Serge Poulin, directeur général du Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA Montréal)
  • Delphine Ragon, coordonnatrice de Parents pour la déficience intellectuelle (PARDI)
  • Dominique Salgado, directeur général du Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH)
  • Laurent Thivierge, secrétaire général de la Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC-CSQ)
  • Sol Zanetti, député de Jean-Lesage et porte-parole de Québec solidaire en matière de santé et services sociaux
  • Walter Zelaya, directeur général de Moelle épinière et motricité Québec (MEMO-Qc)

Analyse, chronique et lettre ouverte Lettres