Catégorie : <span>Services publics</span>

Un billet de Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé, 12 juin 2014.

Le ministre des finances, M. Leitao a annoncé aujourd’hui la mise sur pied de la commission qui aura pour mandat de se pencher sur la fiscalité québécoise « pour accroître l’efficacité, l’équité et la compétitivité du régime fiscal. »

Nous savions déjà que cette commission serait présidée par M. Luc Godbout, directeur du Département de fiscalité à l’Université de Sherbrooke, et co-auteur du rapport Godbout-Montmarquette.  On se rappellera que c’est sur la base des conclusions exagérées de ce rapport que le premier ministre Couillard a déclaré que nous n’avions plus les moyens de nos programmes sociaux, et enclenché un processus de démantèlement de nos services publics, principalement ceux qui contribuent à une redistribution, même insuffisante, de la richesse. 

Le premier outil de ce démantèlement, ce fut le budget Leitao, avec ses compressions annoncées il y a à peine une semaine. Sous l’appellation de « contrôle des dépenses » mais sous la forme d’une réduction importante de l’augmentation des coûts de système, ses compressions auront des effets réels et concrets sur les services directs à la population, puisque cette augmentation ne sert pas à développer de nouveaux services mais essentiellement à respecter les engagements déjà pris par le gouvernement et à compenser l’inflation et la croissance démographique de la population desservie. 

Le deuxième outil de déconstruction a été annoncé hier avec la Commission de révision permanente des programmes, présidée par Madame Lucienne Robillard « qui a assumé divers portefeuilles dans le dernier gouvernement de Robert Bourassa, dont celui de l’Éducation, et qui, passée au gouvernement fédéral en 1995, a occupé, entre autres fonctions, celle de présidente du Conseil du Trésor. » Lucienne Robillard sera « épaulée par quatre personnes, dont deux économistes : Claude Montmarquette », (co-auteur du rapport ci-haut mentionné avec Godbout), « et Robert Gagné, de HEC Montréal, dont les dernières études ont alimenté la série «Le Québec dans le rouge » des journaux de Québecor. Deux ex-administratrices d’État, Michèle Bourget et Mireille Fillion, complètent le tableau. » 

Cette commission, qui « doit présenter au président du Conseil du trésor ses premières recommandations dès le mois d’octobre », a un « objectif de réduire de 3,2 milliards les dépenses de programmes de l’État […] pour l’exercice 2015-2016, l’année du retour à l’équilibre budgétaire. »

La commission sur la fiscalité annoncée aujourd’hui complète l’arsenal utilisé par le gouvernement pour poursuivre le travail de démolition du secteur public et de privatisation de nos services publics amorcé en 2003 par un autre gouvernement libéral où siégeait notre premier ministre actuel, M. Couillard, comme ministre de la santé. Son rôle est de s’attaquer au financement de nos services publics et de nos droits.

À titre de président de cette commission, M. Godbout sera secondé par plusieurs personnes. Les titres de certaines n’obligent pas à des présentations plus approfondies. Nous nous sommes donc concentrés sur celles qui nous semblaient moins connues:

  • Mme Dana Ades-Landy, vice-présidente à La Banque de Nouvelle-Écosse;
  • M. Pierre-Carl Michaud, professeur agrégé au Département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal; 
  • M. Luc Villeneuve, président de Deloitte – Québec; 

 

Après ces brèves présentations, nous croyons pouvoir affirmer que tous les joueurs jouent pour la même équipe.

Et que pour la poursuite du démantèlement et de la déconstruction de nos services publics et de nos droits, la table est maintenant mise…

Analyse, chronique et lettre ouverte Services publics

 

Montréal. – La Coalition solidarité santé tient à rappeler à la population qu’au Québec, les services publics sociaux et de santé sont financés par le biais des impôts progressifs aux individus et aux entreprises, et que le mode de financement n’est pas lié au lieu de la prestation.

La Coalition réagit à la parution d’un sondage Léger pour le compte du Regroupement provincial des comités d’usagers montrant que 44% des québécois seraient prêts à payer davantage pour des services de santé et de maintien à domicile.  

Pour la Coalition solidarité santé, les soins et services à domicile font partie du réseau public de services sociaux et de santé. Le fait de changer le lieu de leur prestation ne change pas la nature ni l’objet de la prestation, mais vise à utiliser l’endroit le plus adéquat pour les personnes ayant besoin de l’aide. Pour cette raison, la Coalition considère que les soins et services à domicile doivent faire l’objet de la même couverture que ceux prodigués dans les institutions du réseau public, et être financés de la même façon.

« Il est pour le moins curieux que le sondage ne fasse aucune allusion à la part des entreprises quand il demande qui devrait assumer les coûts », se questionne Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. 

Pour la Coalition, tous les soins et services déterminés par les besoins, parce que ce sont des services sociaux et de santé, doivent être gratuits à l’usage (aucune tarification) pour tous et toutes, et financés comme c’est le cas actuellement via des impôts progressifs aux individus et aux entreprises.

La Coalition rappelle que la gratuité à l’usage favorise l’intégration et la continuité des soins et services tout en allégeant sensiblement leur gestion administrative et financière. Des services publics sociaux et de santé permettent un meilleur contrôle de la qualité, en assurant une plus grande sécurité aux personnes bénéficiaires et aux personnes prestataires.

 

À propos de la Coalition solidarité santé.

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

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Source : Coalition solidarité santé

Renseignements: Jacques Benoit, coordonnateur : 514-442-0577

 

Communiqués Services publics

Pour en savoir plus, lire le mémoire

Documents Mémoires Services publics

La volonté du ministre Couillard de fermer des milliers de lits en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) dans l’ensemble des régions du Québec s’inscrit d’emblée, pour la Coalition Solidarité Santé, dans la stratégie gouvernementale de privatisation des services publics. Cette orientation ne sera pas sans conséquences sur les conditions de vie des aîné-es en perte d’autonomie, des familles et des proches aidants.

La Coalition partage l’avis du Conseil des aînés du Québec : « On constate clairement par ailleurs un délestage de la prestation des services, de même qu’une partie du financement du secteur public, vers les secteurs privé et communautaire. Le réseau public n’accueille plus que les personnes à faible revenu ou celles qui présentent une perte d’autonomie très importante. L’accès aux services de longue durée est donc devenu tributaire de la capacité de payer de la personne âgée en perte d’autonomie ». En fait, le gouvernement québécois est en train de répéter les mêmes erreurs qu’au moment de la désinstitutionnalisation en santé mentale et du virage ambulatoire.

Pour la population du Québec, la fermeture de milliers de places en CHSLD signifie la désassurance de certains services publics aux personnes âgées. En effet, certains services gratuits offerts en CHSLD devront maintenant être assumés par les personnes qui seront hébergées dans les résidences privées ou qui devront demeurer plus longtemps à domicile malgré une perte d’autonomie grandissante.

Cette nouvelle réalité pave aussi la voie à la mise en place, par les compagnies d’assurance, de couvertures spécifiques contre la perte d’autonomie et la dépendance qui ne seront accessibles qu’aux personnes aux revenus plus élevés.

La Coalition Solidarité Santé croit fermement que le gouvernement du Québec devrait chercher des solutions publiques pour améliorer la quantité et la qualité des services offerts aux personnes en perte d’autonomie au lieu de sabrer dans le financement des services publics pour favoriser le développement de l’hébergement privé. Dans ce sens, la Coalition s’oppose à la fermeture de lits en CHSLD dans la région de Montréal et en particulier du Centre Jacques-Viger. La Coalition exige du Ministre Couillard de vraies solutions qui favorisent la consolidation des places existantes et le développement de nouvelles ressources publiques adaptées aux besoins des personnes aînées.

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Pour information : Robert Théoret, coordonnateur de la Coalition Solidarité Santé, (514) 825-1448

 

Communiqués Services publics

La Coalition Solidarité Santé souligne aujourd’hui ses 20 ans d’existence ! Dans le cadre d’un événement conférence à la fois festif et réflexif, la Coalition rend publiques une version réactualisée de son manifeste pour la sauvegarde du système public de santé et de services sociaux, de même qu’une 3e capsule vidéo traitant de la privatisation croissante de nos soins et services. La porte-parole de la Coalition, Monica Dunn réitère « qu’une vigilance soutenue au maintien et au développement de notre système public est aujourd’hui plus que nécessaire !».

Active depuis maintenant 20 ans, la Coalition Solidarité Santé regroupe aujourd’hui près de soixante organisations syndicales, communautaires et citoyennes. En 1991, ce sont treize organisations qui unissaient leur force pour combattre la volonté du ministre libéral de l’époque, Marc-Yvan Côté, d’imposer un ticket modérateur dans le réseau de la santé ! Depuis sa fondation, la Coalition n’a jamais cessé de promouvoir et de défendre le droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise et ce, sans égard au statut ou au revenu. Malgré des moyens limités, elle a mené de front multiples actions de mobilisation, des débats, des analyses, des mémoires, tout en assurant une présence médiatique sur la place publique. « Seule organisation entièrement vouée à la défense et à la promotion du système public, nous avons toujours réaffirmé la nécessité de son caractère public assujetti à des principes d’universalité, d’accessibilité et de gratuité », rappelle Monica Dunn.

Dans les dernières années, le gouvernement du Québec a mis en place de nombreuses politiques affaiblissant le caractère public de notre système. « Depuis la fusion des établissements, les services sociaux sont plus que jamais les parents pauvres du réseau. L’orientation gouvernementale de transférer au secteur privé le développement de soins et d’hébergement de longue durée n’est aucunement de nature à favoriser une qualité de soins pour nos aînés. Il favorise également le secteur privé pour l’accès aux examens diagnostiques et aux chirurgies d’un jour accentuant ainsi les inégalités sociales. Finalement, l’imposition récente d’une contribution santé affectera davantage les familles moins nanties », plaide Monica Dunn.

Pour la Coalition, des solutions publiques plus économiques existent : « renforcer les soins et les services à domicile, développer des centres ambulatoires publics et contrôler le coût des médicaments seraient des avenues gagnantes pour la sauvegarde de notre système public », conclut la coordonnatrice.

La Coalition Solidarité Santé invite toute la population à diffuser largement le Manifeste renouvelé et la capsule vidéo pour exprimer son attachement au système public de santé et de services sociaux.

Source : Monica Dunn
Téléphone : 514-442-0577
Courriel : cssante@gmail.com
Facebook : http://www.facebook.com/CoalitionSolidariteSante

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