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Voici une lettre adressée à la Vérificatrice générale par trois ex-cadres du Ministère de la Santé et des Services sociaux, telle que rapportée dans LeDevoir du samedi 23 avril. Nous voulons ainsi faire connaître plus largement encore le contenu de leur missive, de même que recueillir d’autres appuis à leur initiative.

À leur demande, la Coalition recevra les noms des personnes et organismes qui veulent rallier les rangs des appuyeurs dont vous trouverez la liste à la fin de la lettre. Vous pouvez le faire par un message envoyé à cssante@gmail.com .

Jacques Benoit,

Coordonnateur.

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LA SITUATION DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ NOUS INQUIÈTE

Texte collectif*

 

Madame la Vérificatrice générale,

Nous voulons attirer votre attention sur des questions fort préoccupantes pour l’évolution de notre système de santé, questions qui mériteraient, selon nous, des travaux de vérification. En vertu du mandat et des pouvoirs qui sont les vôtres, vous représentez l’institution la plus crédible pour effectuer une lecture neutre et objective de la situation actuelle dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Nous avons associé à notre démarche des personnes qui se sont impliquées activement dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec au cours des dernières décennies comme gestionnaires, professionnels et travailleurs de la santé, représentants des travailleurs ou des bénéficiaires ou comme membres de conseils d’administration. Leurs noms sont annexés à la présente.

Plusieurs raisons sous-tendent nos inquiétudes et motivent la présente démarche. 1- Les évidences scientifiques ne soutiennent pas les effets recherchés par plusieurs des mesures de la réforme en cours, que ce soit la fusion des établissements, la centralisation des pouvoirs dans les mains du ministre ou encore la médicalisation et la privatisation de la fourniture de services. Les évidences scientifiques témoignent souvent d’effets inverses à ceux recherchés. 2- Toutes les instances qui étaient susceptibles de fournir une lecture différente de celle du ministre sur ce qui se passe dans le réseau ont été abolies ou muselées : association d’établissements, conseils d’administration élus ou nommés par la base, équipe de recherche analysant l’impact des changements organisationnels sur les services à la population et sur la performance des organisations ainsi que, tout récemment, le Commissaire à la santé et au bien-être. 3- Le personnel du réseau n’ose plus faire de représentations publiques de peur de subir des représailles. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’aucun des signataires de cette lettre ne travaille actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux. 4- Les médias n’ont plus la même latitude qu’auparavant pour observer ce qui se passe dans les établissements. 5- Les chercheurs ne peuvent plus avoir rapidement accès aux données leur permettant d’apprécier les impacts des changements découlant de la réforme. 6- Plusieurs observations d’un nombre croissant d’acteurs du réseau ne corroborent par les effets déclarés par les autorités politiques. C’est pourquoi nous estimons qu’une vérification des impacts de la transformation majeure que subit le réseau est pertinente.

Si vous partagez nos préoccupations, nous pensons que la vérification pourrait couvrir au moins les trois points suivants : les soins et les services à la population ; l’évolution des budgets et leur répartition ; la charge de travail des employés.

Le premier point, et le plus important, est la prétention des autorités voulant que ces transformations peuvent s’effectuer sans affecter les services à la population. Nous en doutons énormément. Nous craignons que la mise en place de la loi 10 concentre les services à la population dans les régions urbaines au détriment des régions périphériques et éloignées. Certaines missions des CISSS et des CIUSSS, dont celles des services hospitaliers et des services médicaux spécialisés, sont susceptibles d’être avantagées au détriment d’autres missions, dont les services à domicile, la première ligne, la santé publique, la santé mentale, les services aux personnes handicapées et aux jeunes en difficulté. Votre analyse pourrait cibler, avant et après la mise en place de la loi 10, l’évolution de l’importance relative des clientèles selon les différentes missions des CISSS ainsi que leur déploiement selon leur région d’appartenance.

Le deuxième point concerne l’allocation et l’utilisation des ressources. La prétention des autorités est que ces transformations permettront d’importantes économies en raison de la taille plus importante des établissements, principalement au chapitre des dépenses d’administration. Là encore, nous en doutons. Les évidences scientifiques démontrent plutôt que des économies sont possibles lorsqu’on fait référence à des établissements de petite et moyenne taille. Au-dessus d’un certain seuil (400-500 lits), les coûts ont tendance à augmenter plutôt qu’à diminuer. De plus, les économies d’échelle sont plus ténues lors de fusions d’établissements de missions différentes comme c’est le cas avec la loi 10. Il en résulte souvent un transfert de ressources vers les établissements qui occupent une position dominante dans la fusion, comme c’est le cas avec les centres hospitaliers. Nous estimons important de vérifier l’évolution des budgets des établissements de santé et de services sociaux avant et après leur fusion selon leur mission et la région à laquelle ils appartiennent, notamment sous l’angle des dépenses administratives et de celles qui concernent les services à la population.

Le troisième point concerne la charge de travail imposée au personnel. Aucune considération n’est accordée par les instances politiques à l’impact de ces transformations et compressions budgétaires sur le fardeau de tâches de ces travailleurs et travailleuses. Or, cet impact est important. S’il est difficile d’en mesurer directement le poids, il existe toutefois des indicateurs qui permettent d’apprécier des conséquences négatives résultant de l’accroissement de la charge de travail. Analyser l’évolution des nombres de départs, de postes non pourvus et des congés de maladie dans les établissements de la santé et des services sociaux, avant et après leur fusion dans les CISSS et les CIUSSS, et ce, selon les missions des établissements et leur région d’appartenance pourrait fournir des réponses.

Nous sommes conscients que cette proposition constitue un travail d’une grande ampleur. Nous la considérons comme justifiée étant donné que la santé et le bien-être sont une préoccupation majeure de la population, qui y consacre annuellement une quantité de ressources très importante.

Sachant que vous êtes préoccupée, comme nous, par les effets produits par les changements en cours dans le réseau de la santé et des services sociaux, nous pensons que vous recevrez notre proposition avec intérêt.

Nous vous remercions, Madame, de l’attention que vous porterez à cette proposition.

 

*Ont signé ce texte:

Paul Lamarche, professeur honoraire, Administration de la santé, Université de Montréal, ex-Sous-ministre associé au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Pierre Joubert, ex-directeur de la recherche et de l’évaluation au MSSS et ex-directeur de la recherche, de la formation et du développement à l’INSPQ.

Marc-André Maranda, ex-directeur du programme de santé publique au MSSS.

 

Liste des personnes qui appuient cette initiative :

Jacques Benoît, coordonnateur, Coalition Solidarité-Santé

Liliane Bertrand, ex-cadre de santé publique au MSSS

Yves Bolduc, président, Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux AGESSS

Camil Bouchard, professeur associé, UQAM

Astrid Brousselle, professeure, Université de Sherbrooke

Annie Carrier, professeure, Université de Sherbrooke

André-Pierre Contandriopoulos, professeur émérite, Université de Montréal

Damien Contandriopoulos, professeur, Université de Montréal

Jean-Claude Deschênes, professeur, ENAP, ex-sous-ministre en titre, Santé et Services sociaux

Michel Gervais, ex-président du CA, Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Yun Jen, présidente de l’Association médicale du Québec

Gérald Larose, professeur invité, UQAM

Diane Lavallée, ex-directrice générale, Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Mélanie Levasseur, professeure, Université de Sherbrooke

Laurent Marcoux, président sortant de l’Association médicale du Québec

Jean-Pierre Ménard, avocat pour la défense des malades

Hélène Morais, ex-présidente, Conseil de la santé et du bien-être

Raynald Pineault, professeur émérite, Université de Montréal

Amélie Quesnel-Vallée, professeure adjointe, Université McGill

Lee Soderstrom, professeur honoraire, Université McGill

Jean Turgeon, professeur associé, ENAP

 

(Tiré de l’édition numérique du Devoir du 23 avril 2016.)

 

Le Bull’info – plus qu’une revue de presse –  du 24 avril 2016 

 

 

 

Analyse, chronique et lettre ouverte

BULL'INFO Revue de presse

RÉFORME BARRETTE.

26 novembre 2014: dépôt par le ministre Leitao du Projet de loi 28.

20 avril 2015: adoption de la Loi 28 sous le bâillon.  La Coalition a émis un communiqué de presse à cet effet.

Cette loi qu’on peut qualifier de mammouth, dans la mesure où elle s’adresse à plusieurs questions sans liens entre elles, contient une section sur des mesures relatives à la santé. On a surtout entendu parler de cette section en rapport avec les pharmaciens et les services offerts par eux, de même que la rémunération qui s’y rattache.

Mais un article plus important encore débute cette section de la loi:

CHAPITRE VII

MESURES RELATIVES À LA SANTÉ

SECTION I

Utilisation des sommes liées à la désassurance d’un service assuré

LOI SUR L’ASSURANCE MALADIE

182. La Loi sur l’assurance maladie (chapitre A-29) est modifiée par l’insertion, après l’article 19.1, du suivant :

« 19.2. Malgré toute stipulation d’une entente visée à l’article 19, lorsqu’un service fourni par un professionnel de la santé cesse d’être un service assuré, toute somme prévue pour le financement de la rémunération de ce professionnel à l’égard d’un tel service est, à ce moment, exclue de la rémunération convenue avec l’organisme représentatif concerné. » ”

Cet article dit bien ce qu’il annonce: une désassurance à venir de services.

La preuve de cette volonté de désassurance se trouve dans un autre projet de loi, le PL 20, qui désassure partiellement la procréation assistée en restreignant les cas où les médecins seront rémunérés, comme indiqué dans l’article 182.

Consultations particulères: Commission parlementaire des finances publiques.

Voici également un survol de ce qu’on a pu retrouver dans les médias à propos du PL 28.

1. COUPES PRÉVUES DE 130 M$ SUR LES HONORAIRES DES PHARMACIENS : LES PATIENTS SUBIRONT LES CONSÉQUENCES – «Si ça se réalise intégralement, ça va être catastrophique. Honnêtement c’est trop gros pour être vrai. J’ai encore de la misère à saisir l’ampleur. Tous les pharmaciens sont sous le choc.» Jean Thiffault, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, réagit sur le projet de loi 28, déposé hier matin par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. La surprise reste en travers de la gorge des pharmaciens propriétaires, visés par des coupures prévues de 130 M$ dans leurs honoraires. M. Thiffault prédit un impact majeur pour la clientèle, qui en assumera une bonne partie des conséquences…

2. BAISSE PRÉVUE DES HONORAIRES DES PHARMACIENS – Le gouvernement Couillard veut réduire de 14 % les honoraires payés aux pharmaciens pour donner des services aux personnes couvertes par l’assurance médicament publique. Cette baisse représente un montant variant entre 155 et 177 millions $ selon la version gouvernementale ou celle de l’Association des pharmaciens propriétaires…

3. LES PHARMACIENS PEUVENT AUSSI COLLABORER – Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a récemment annoncé que Québec réduira les honoraires des pharmaciens. Selon les estimations, de 155 à 177 millions de dollars seront amputés de leur enveloppe. Bien que la plupart des pharmaciens soient outrés par cette nouvelle, il reste qu’en définitive, ces annonces sont justifiées et comportent plusieurs aspects positifs…

4. DES RÉDUCTIONS DE SERVICES SONT APPRÉHENDÉES – Vos relations avec votre pharmacien de quartier pourraient changer. Vous pourriez vous heurter à une porte close le soir ou la fin de semaine. La résidence pour aînés pourrait avoir de la difficulté à faire préparer les piluliers de ses locataires. Et quand vous tenterez de faire renouveler une prescription en vertu des nouveaux pouvoirs accordés au pharmacien, il pourrait vous diriger… vers une clinique…

5. LES PHARMACIENS-PROPRIÉTAIRES DE LA RÉGION EN COLÈRE – Une pétition circule dans les pharmacies de la région pour dénoncer les intentions du gouvernement du Québec de réduire de 177 millions de dollars les honoraires versés aux pharmaciens…

6. PROJET DE LOI 28: QUÉBEC TIENT MORDICUS À ÉCONOMISER – IL Y A D’AUTRES AVENUES D’ÉCONOMIE QUE LA RÉDUCTION DES HONORAIRES, PLAIDENT LES PHARMACIENS – Le ministre des Finances Carlos Leitão a besoin des économies prévues au projet de loi 28, notamment en ce qui a trait aux honoraires des pharmaciens, pour remettre le Québec sur la « voie de la prospérité ». Mais c’est à son collègue de la Santé, Gaétan Barrette, de négocier les modalités, a-t-il répondu aux pharmaciens qui prédisent des diminutions de services pour les patients…

7. QUÉBEC MAINTIENT SES COUPES MALGRÉ LA GROGNE DES PHARMACIENS – Malgré les hauts cris des pharmaciens, le gouvernement Couillard a l’intention ferme de réduire leurs honoraires pour économiser 133 millions de dollars. Il balaie d’un revers de main le spectre d’une baisse des services que brandit l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP)…

8. LE PARI SANTÉ DU DOCTEUR BARRETTE – On dit souvent qu’un gouvernement, c’est comme un grand navire de croisière : il faut beaucoup de temps pour effectuer des virages. De tous les ministres du gouvernement Couillard, c’est à Gaétan Barrette qu’on a demandé les virages les plus importants. Mais contrairement au capitaine d’un navire océanique, le docteur Barrette pilote ses changements comme s’il était aux commandes d’un contre-torpilleur. Les virages sont raides et risqués…

9. COUPES AUX PHARMACIES: DES FRAIS ACCESSOIRES POURRAIENT ÊTRE IMPOSÉS – Des pharmaciens pourraient être tentés d’imposer des frais accessoires, comme le font certaines cliniques médicales, afin de compenser les coupes de 177 millions $ que veut imposer le ministre de la Santé, le Dr Gaétan Barrette, aux pharmaciens propriétaires…

10. PROJET DE LOI 28 : UNE VISION POLITIQUE SEXISTE ET CONTRAIRE AUX VALEURS LIBÉRALES – La Fédération des femmes du Québec présente un mémoire aujourd’hui dans le cadre des consultations sur le projet de loi 28. Le mémoire dénonce la vision politique qui guide ce projet de loi, parce qu’elle maintient, reproduit et renforcent les inégalités vécues par les femmes. « Nous accusons le gouvernement de ne pas respecter les valeurs de liberté et de justice sociale qui fondent, en principe, l’action de tout gouvernement libéral», affirme Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec…

11. TARIFICATION DES SERVICES DE GARDE ET MODIFICATIONS À L’ASSURANCE MÉDICAMENT OU COMMENT FAIRE RÉGRESSER LE QUÉBEC – Dans le cadre des audiences de la Commission des finances publiques, la CSN et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont dénoncé le manque de transparence du gouvernement Couillard qui profite de sa majorité pour modifier à tout vent une multitude de lois sans tenir de véritable débat…

12. LE PROJET DE LOI 28 DÉNONCÉ – Des pharmaciens propriétaires de l’Outaouais dénoncent les coupures prévues dans le projet de loi 28, et affirment que certains d’entre eux seront contraints de réduire leurs heures d’ouverture, voire même de fermer leurs portes…

13. PROJET DE LOI 28: DES FEMMES SOLLICITENT LE DÉPUTÉ – Les modifications pressenties au projet de Loi 28 qui touchent notamment le Pacte fiscal et la gouvernance municipale préoccupent les représentantes du Centre de femmes de Shawinigan qui se sont réunies vendredi midi au bureau du député de Saint-Maurice Pierre Giguère…

14. LES PHARMACIENS CONTESTENT LES COUPURES – Les coupures de 177 M$ sur les honoraires des pharmaciens pourraient coûter près de 100 000 $ par pharmacien propriétaire s’ils veulent maintenir le service des piluliers aux personnes âgées…

15. MILLIONNAIRES, LES PHARMACIENS PROPRIÉTAIRES ? – Faire ses études en pharmacie. Devenir pharmacien propriétaire. Travailler très dur. Bien gérer ses affaires. Ne pas compter ses heures. Et au bout d’une demi-douzaine d’années, devenir millionnaire…

16. EN COLÈRE CONTRE LE PROJET DE LOI 28, LES PHARMACIENS POSTENT LEUR SARRAU AU MINISTRE BARRETTE – Furieux contre le projet de loi 28 qui pourrait affecter leur rémunération, quelque 250 pharmaciens ont posté leur sarrau au ministre de la Santé Dr Barrette…

17. LA HAUSSE DES FRAIS DE GARDE RETARDÉE – Les parents ont un sursis jusqu’à l’adoption de la loi 28…

18. TARIFS DE GARDERIE: QUÉBEC POURRAIT RECOURIR À UN SECOND BÂILLON LÉGISLATIF – À moins d’un revirement de situation qui semblait plutôt improbable mardi encore, le gouvernement de Philippe Couillard recourra bientôt à la procédure exceptionnelle du bâillon législatif pour une deuxième fois depuis le début de l’année…

19. LES GARDERIES PUBLIQUES DÉSERTÉES – Les conséquences de la loi 28 sont déjà visibles dans la région avant même son adoption. Le Regroupement des Centres de la Petite Enfance du Saguenay-Lac-Saint-Jean confirme que des parents qui disposent d’un revenu moyen à élevé ont déjà déserté les garderies publiques…

20. UN BÂILLON VENDREDI POUR ADOPTER LE PROJET DE LOI 28 – La rumeur courait depuis un moment, mais le scénario se précise alors que les partis d’opposition s’opposent avec vigueur à l’adoption du projet de loi 28. Rappelons que celui-ci concerne principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014 et qu’il vise le retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016…

21. UN BÂILLON POUR LES TARIFS DE GARDERIE – L’adoption par bâillon de la modulation du tarif des services de garde subventionnés fait de moins en moins de doute. Lundi, des sources gouvernemen-tales évoquaient la journée de vendredi pour recourir à cette procédure législative accélérée…

22. LE CHOIX DU PLQ D’IMPOSER LE BÂILLON EN DÉRANGE PLUSIEURS – Bien des élus habitués de prendre place sur les banquettes de l’opposition à l’Assemblée nationale regagneront fort probablement le Salon bleu à reculons, lundi, puisque le gouvernement imposera de nouveau le bâillon pour favoriser l’adoption d’un projet de loi…

23. BÂILLON POUR LE PROJET DE LOI No28, OU COMMENT FORCER L’ADOPTION DE LA DÉSASSURANCE EN SANTÉ – La Coalition Solidarité Santé dénonce l’hypocrisie du gouvernement Couillard, qui a caché, dans son projet de loi no28, adopté hier sous le bâillon, son intention de désassurer des soins et services sociaux et de santé. Ce deuxième projet de loi adopté sous le bâillon en moins de deux mois et demi en est un mammouth, traitant de tellement de questions différentes qu’il est difficile même pour les parlementaires d’en saisir tous les tenants et aboutissants…

24. BÂILLON SUR LE PROJET DE LOI 28: UNE DEUXIÈME ATTAQUE À LA DÉMOCRATIE EN MOINS DE TROIS MOIS – La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce vivement l’utilisation par le gouvernement Couillard d’un deuxième bâillon en moins de trois mois pour forcer l’adoption du projet de loi 28. Cela est d’autant plus injustifié qu’il n’y a aucune urgence à imposer cette loi mammouth qui va affecter des dizaines de lois dans autant de domaines. La CSN constate que le gouvernement de Philippe Couillard emprunte les pires stratégies du gouvernement Harper pour bafouer la démocratie et faire avancer son agenda d’austérité au détriment de l’ensemble de la population…

25. PROJET DE LOI 28: LE «MAMMOUTH» EN UNE BOUCHÉE – L’adage veut que l’on mange l’éléphant une cuillerée à la fois. Mais le projet de loi «mammouth» du ministre Carlos Leitão a été forcé dans la gorge de l’opposition en une seule bouchée…

26. LA CSN DÉNONCE L’AGISSEMENT DU GOUVERNEMENT COUILLARD – Lundi matin, des représentants du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches CSN souligneront, de façon symbolique, l’imposition d’un bâillon parlementaire par le gouvernement Couillard pour faire adopter le projet de loi 28…

27. BÂILLON POUR LE PROJET DE LOI 28 : DES SYNDIQUÉS MANIFESTENT À QUÉBEC – Des centaines de représentants syndicaux ont manifesté vendredi matin devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le bâillon que s’apprête à imposer le gouvernement Couillard, lundi, pour faire adopter le projet de loi 28, dont certaines dispositions visent le retour à l’équilibre budgétaire…

28. PROJET DE LOI 28: LES LIBÉRAUX ACCUSÉS DE SE «HARPERISER» – Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont accusé lundi le gouvernement libéral de « harperiser » la vie politique québécoise en coupant court aux débats parlementaires à coups de bâillons et de projets de loi « mammouth »…

29. LA DÉMOCRATIE EXISTE AUSSI APRÈS LES ÉLECTIONS… – En 1992, le gouvernement libéral avait fait adopter 28 projets de loi d’un seul coup grâce à une suspension des règles parlementaires. Surnommée la « grosse Bertha » en référence au canon allemand, cette affaire avait suscité un tollé. Le Barreau du Québec avait condamné le geste. Ce souvenir devrait nous servir de référence pour mesurer la santé de notre démocratie : serions-nous de moins en moins sensibles aux reculs démocratiques ?…

30. UN BÂILLON BIEN COMMODE POUR LE GOUVERNEMENT COUILLARD – Il y des surprises dans le projet de loi 28 qui feraient grincer des dents les députés et les électeurs si on leur donnait un minimum de temps pour le digérer. Le gouvernement Couillard termine la session parlementaire avec un bâillon, évoquant toutes sortes de prétextes pour dissimuler ses réelles intentions…

31. LE MAMMOUTH LIBÉRAL DÉCORTIQUÉ – Le projet de loi 28 met dans la même marmite des hausses de tarifs, des investissements publics, des dépenses, etc. Il y a même des dispositions fixant les tarifs des permis… pour les matériaux de rembourrage !…

32. QUÉBEC DOIT CONFIER PLUS DE RESPONSABILITÉS AUX PHARMACIENS – Québec a beau avoir accordé de nouvelles responsabilités aux pharmaciens, il ne va pas assez loin dans cette réforme pour améliorer l’accès aux soins, juge l’Institut économique de Montréal dans une nouvelle étude…

33. PROJET DE LOI 28: TROP TÔT POUR DIRE SI JEAN COUTU AIDERA SES PHARMACIENS – Le Groupe Jean Coutu (TSX:PJC.A) estime qu’il est encore trop tôt pour dire si l’entreprise offrira un coup de pouce à ses pharmaciens afin d’absorber certains effets découlant du projet de loi 28 qui sabrera dans la rémunération de ces derniers… http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/sante-pharmaceutique-et-biotechnologies/projet-de-loi-28-trop-tot-pour-dire-si-jean-coutu-aidera-ses-pharmaciens/578389

34. DES PHARMACIES EN GRÈVE SYMBOLIQUE – Une grève symbolique doit avoir lieu dans de nombreuses pharmacies du Québec ce lundi en réaction aux compressions prévues par la loi 28 adoptée sous bâillon par le gouvernement Couillard en avril dernier…

35. LE MONOLOGUE AUSTÈRE DU GOUVERNEMENT COUILLARD – Les pharmaciens propriétaires sont des professionnels de la santé, mais aussi des gens d’affaires conscients de la nécessité de participer à l’effort collectif d’assainissement des finances publiques. Ils contribuent grandement et quotidiennement aux soins de première ligne et sont des acteurs souvent discrets, mais très efficaces dans la gestion des soins de santé. Par leur travail avec leurs patients, ils font économiser temps et argent au système de santé, tant par leur contact personnalisé que par le triage des patients qui se présentent devant eux avec des problèmes de santé…

36. REPRISE DU DIALOGUE ENTRE LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET LES PHARMACIENS PROPRIÉTAIRES – L’Association des pharmaciens propriétaires du Québec (AQPP) a finalement reçu en fin d’après-midi vendredi une proposition du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, à la suite de l’avis de différend qu’elle a déposé le 13 avril…

37. ARBITRAGE RÉCLAMÉ PAR LES PHARMACIENS – L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a confié, lundi, au conseil d’arbitrage l’avis de différend signifié au ministre Gaétan Barrette et à la Régie de l’assurance-maladie du Québec, il y a un mois…

Commissions parlementaires Documents

 

Montréal. – La Coalition Solidarité Santé appuie le recours judiciaire intenté par le Réseau FADOQ et des patients contre le gouvernement du Canada pour faire cesser la pratique illégale des frais accessoires telle que tolérée et légalisée par le gouvernement du Québec.

La Coalition rappelle que le ministre Barrette a rendu légaux ces frais accessoires par un amendement qu’il a déposé lors de l’étude, article par article, du projet de loi no 20 en commission parlementaire. Mais il l’a fait une fois la consultation publique terminée.

Cela n’a pas empêché plusieurs organismes de se prononcer à de nombreuses reprises contre ces frais accessoires. Solidarité Santé rappelle qu’à chaque fois, les organisations ont fortement souligné qu’agir ainsi contrevenait à la loi canadienne de la santé. Cependant, ils n’ont jamais perçu d’écoute de la part du ministre ni de son gouvernement. 

Pour Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition, il n’est pas étonnant que les opposants fassent maintenant appel aux tribunaux pour que le gouvernement fédéral fasse respecter sa propre loi. 

« Jusqu’où faut-il aller pour que le ministre Barrette entende raison?, demande-t-il. Devant autant de fermeture, il est plus que normal que l’opposition monte d’un cran. »

La Coalition insiste pour dire que les frais accessoires ne sont pas une question accessoire. « Ils sont le symbole de ce que le ministre tente de faire avec notre réseau public de santé et services sociaux depuis deux ans, poursuit Jacques Benoit. Les frais accessoires, c’est de la tarification, c’est l’établissement d’un marché de la santé, c’est l’ouverture du système public de santé au marché. »

Pour la Coalition, le fait qu’une source ait laissé entendre hier que le ministre voudrait maintenant interdire les frais accessoires témoigne qu’il cherche à démonter la contestation qui ne cesse de grandir face à tous ses projets de loi et réformes. 

« Le ministre nous a montré qu’il a plus d’un tour dans son sac, ajoute Jacques Benoit. Cet apparent recul ne doit pas nous faire relâcher notre surveillance et notre opposition.»

C’est la raison pour laquelle la Coalition encourage les initiateurs du recours à ne pas abandonner leur action et à maintenir la pression.

« C’est au ministre Barrette de prouver ses prétendues bonnes intentions en interdisant clairement, maintenant et une fois pour toutes, les frais accessoires », conclut M. Benoit.

 

À propos de la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ

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Renseignements :  

Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé : 514-442-0577

 

Communiqués

Montréal.- Pour la Coalition solidarité santé, la population du Québec n’a aucune raison de fêter en ce vendredi 1er avril, jour marquant le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales.

« Le ministre aura beau répéter que tout va bien, au ras des pâquerettes, ce ne sont que compressions, coupures et non-remplacement de personnel, diminution de services et réduction d’accessibilité », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.

La Coalition rappelle que malgré que le projet de loi ait été critiqué, décrié et rejeté en commission parlementaire par la grande majorité des personnes, organisations et associations professionnelles oeuvrant dans le domaine de la santé et des services sociaux, y compris des chercheurs réputés, le ministre Barrette et son gouvernement en avait forcé l’adoption par un bâillon le 7 février 2015.

Les perdants

Pour Solidarité santé, ce sont les usagères et usagers ainsi que leurs proches qui en subissent les contrecoups: coupures dans les menus des CHSLD, dans l’aide à domicile, dans les bains, augmentation des listes d’attente, etc.

« Les directions d’établissements parlent d’harmonisation des services et des soins, mais ce qu’ils harmonisent et normalisent, ce sont les compressions dans les services et les soins! », se révolte Jacques Benoit. « Et le personnel est pressé comme un citron, au point d’y laisser sa santé », ajoute-t-il.

La Coalition déplore que la population ne puisse plus se fier aux gestionnaires du réseau public pour défendre et faire valoir ses besoins.  « Le Projet de loi (PL) 10 a permis que le ministre nomme ou démette tous les PDG et leurs adjoints. Dans ces conditions, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils fassent quelques critiques ou revendications que ce soit », fait remarquer M. Benoit.

La Coalition établit au passage un lien direct entre la dégradation de la capacité du système public à répondre aux besoins et l’abolition du Commissaire à la santé et au bien-être. « Sans  cette institution indépendante pour évaluer les impacts de ses réformes, le ministre Barrette aura les coudées franches pour affirmer que tout va bien et continuer son entreprise de démolition de notre réseau public », fulmine M. Benoit. « Comme citoyens québécois, nous sommes tous perdants », indique-t-il.

Les gagnants

La Coalition dénonce le fait que les réformes forcent la population à se tourner vers le privé pour obtenir les services dont elle a besoin. Solidarité santé rappelle qu’en commission parlementaire sur le PL 10, le ministre disait qu’il n’y avait rien dans son PL pour la privatisation.

« Pourtant, depuis quelques mois, les gens d’affaires, les chambres de commerce et les sous-ministres s’activent ensemble dans des colloques pour convaincre les gestionnaires du réseau de chercher les solutions du côté privé », fait encore remarquer M. Benoit, citant au passage le Colloque santé au pluriel du 4 février dernier, et le débat public deux semaines plus tard sur les coopératives de santé et le système public.

« Et c’est sans compter les petits-déjeuners conférences du Conseil des entreprises en santé et mieux-être (CEPSEM), et le Sommet sur la santé organisé par Les Affaires les 14-15 juin prochains qui s’adresse aux gestionnaires des CISSS et des entreprises privées », ajoute encore M. Benoit. « Finalement, il n’y avait peut-être rien dans le PL du ministre pour la privatisation, mais à voir ces gens-là s’activer partout sur le terrain et à tous les niveaux, il n’y avait sûrement rien contre non plus! » indique-t-il. « Ce sont eux, les vrais gagnants des réformes », affirme-t-il.

À cet égard, l’ordre donné par le ministre de transfert de travailleuses et travailleurs sociaux des CLSC publics vers les GMF privés montre bien, selon la Coalition, que le ministre encourage cette privatisation des soins et services. « En agissant ainsi, il donne l’exemple aux gestionnaires qu’ils peuvent même mettre des ressources publiques sous contrôle privé », se désespère M. Benoit.

La santé est un droit

En ce premier anniversaire du PL 10, la Coalition désire rappeler au ministre Barrette que son rôle n’est pas de servir les intérêts privés  mais bien de s’occuper de la santé de la population, et que cela passe par la défense et la protection du système public de services sociaux et de santé que les Québécois ont mis près d’un demi-siècle à bâtir.

« On l’a déjà dit et on ne le dira jamais assez : la santé, c’est un droit, ce n’est pas une occasion d’affaires! » termine M. Benoit.

À propos de la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ

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Renseignements :

Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé : 514-442-0577

Communiqués Réforme Barrette