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« Être premier ministre du Québec, c’est être capable de prendre les bonnes décisions pour tout le monde… » – Jean Charest, message publicitaire pré-électoral. 
 
« Un premier ministre qui a les deux mains sur le volant mais qui ne voit pas les milliers de personnes dans la rue est dangereux !»- Un citoyen manifestant.
 
Un bref document qui rappelle “les bonnes décisions pour tout le monde” du gouvernement Charest de 2003 à 2012, principalement en santé et services sociaux. Avec la collaboration de l’Union des consommateurs et de la Centrale des syndicats du Québec.
 
À lire, relire et surtout, se souvenir!

Documents Privatisation Lean

Monsieur le Commissaire,
J’ai assisté le 30 mai dernier à une rencontre organisée par vos services intitulée « Faites entendre votre voix : devrait-on prendre moins de médicaments pour participer à la réduction des dépenses en santé? »
 
Présenté comme un débat public, s’inscrivant dans différentes activités de consultation relatives au médicament, ce débat ouvert à tous proposait une table ronde où échangeaient six intervenants actifs dans l’univers du médicament :

  • Deux représentants des consommateurs de médicaments, i.e. les malades ou leur association;
  • Une représentante du Collège des médecins du Québec;
  • Une prof de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal;
  • Une économiste et docteure en administration de la santé;
  • Et un représentant des compagnies pharmaceutiques.

En me rendant sur place, je me demandais pourquoi votre thème contenait deux questions: « devrait-on prendre moins de médicaments », et « que devrait-on faire pour la réduction des dépenses publiques ». Déjà, prises séparément, celles-ci auraient eu de quoi meubler plus d’une soirée de discussion.
 
Par exemple, pour la première,  devrait-on prendre moins de médicaments, la  réponse vient aisément : oui, toujours le moins possible de médicaments. Les médicaments, c’est curatif, ils  sont là quand on n’a rien d’autre pour soigner la maladie. Et pour en prendre le moins possible:

  • il faut  aller du côté préventif, c’est-à-dire améliorer les conditions de vie, qui sont les conditions de santé : un revenu décent, un logement convenable, une saine alimentation, un environnement sain, de bonnes habitudes de vie, bref, toutes conditions permettant de rester en bonne santé;
  • il faut aussi cesser de tout médicamenter : la santé mentale, par exemple, est très dépendante de facteurs sociaux et, conséquemment, ne se soigne pas qu’avec des médicaments; ou encore l’exemple de la prescription de Ritalin chez les enfants un peu turbulents qui soulève beaucoup d’opposition;
  • il ne faut pas non plus permettre la publicité sur des médicaments : l’objectif de la publicité n’est pas d’informer sur le comment ne pas être malade, mais de vendre plus de médicament.

On le voit bien, juste avec cette question, nous aurions pu avoir un excellent débat.
 
Que devrait-on faire pour la réduction des dépenses publiques aurait également pu soulever son lot de questions différentes qui sont toutes reliées aux dépenses publiques. Mais si vous vouliez, M. le Commissaire, ne vous attarder qu’au chapitre du coût des médicaments, pourquoi en avoir traité que sous le chapeau de la trop grande consommation? Bien avant la surconsommation, les principaux problèmes du coût des médicaments sont plutôt l’organisation du régime hybride en place depuis 1996 au Québec, ainsi que les politiques de soutien à l’industrie pharmaceutique par des brevets qui durent 15 ans, de même que la politique de prix démesurément trop onéreuse pratiquée par les pharmaceutiques elles-mêmes.
 
J’avoue également avoir été surpris qu’un représentant de cette industrie pharmaceutique soit sur le panel de présentateurs pour nous expliquer en quoi ça coûte cher de produire un médicament, pourquoi ils les vendent si chers, leurs codes d’éthique et d’autorégulation! J’avais l’impression d’entendre le loup nous expliquer le meilleur système de sécurité pour la bergerie!
 
J’aurais plutôt souhaité voir sur ce panel Marc-André Gagnon, professeur à l’université de Carleton et chercheur pour l’Université Harvard, qui a produit en 2010 une étude solide argumentant pour un régime universellement public d’assurance médicament (RUPAM). Son étude propose 3 solutions différentes ayant pour base un RUPAM, seul ou accompagné d’autres mesures. Les résultats, pour le Canada, seraient des économies annuelles de 3 G$ dans le cas du seul RUPAM, de 4,5G$ si accompagné de quelques mesures modérées, et de 10,7G$ si on abrogeait tous les privilèges consentis aux pharmaceutiques. Pour le seul Québec, on parle d’économies pouvant se situer entre 1 et 3 G$ par année.
 
M. le Commissaire, si vous voulez vraiment, permettre aux citoyennes et citoyens d’être mieux informés, de comprendre les enjeux, les divers points de vue, et de pouvoir à la fois questionner et en discuter, il faut mettre sur la table les différentes solutions qui sont préconisées et s’assurer de la présence des bonnes personnes pour les présenter.
 
J’ose espérer, M. le Commissaire, que vous corrigerez le tir pour les prochaines soirées débat que vous tiendrez sur le sujet, que vous vous assurerez que les solutions sérieuses préconisées par des chercheurs reconnus soient mises en débat, et que des représentants non pertinents cèdent leur place sur le panel d’invités.
 
Comprenons-nous bien, M. le Commissaire : je ne dis pas qu’il faut exterminer les loups! Mais de là à leur confier ma santé…
 
Jacques Benoit
Coordonnateur de la Coalition solidarité santé

Documents Lettres

Nous désirons, par la présente, signifier notre appui à l’instauration d’un régime public universel d’assurance médicaments au Québec.

Depuis déjà nombre d’années, le gouvernement du Québec répète que les coûts de la santé ne cessent d’augmenter et que nous devrons faire des choix comme citoyennes et citoyens.

En tant que gouvernement responsable qui s’assure à la fois de prendre soin de toute sa population, en ne laissant personne pour compte, il est de votre devoir de faire les meilleurs choix permettant que chaque sou public investi rapporte son poids en soins, en services et en biens à la population.

Cela signifie aussi que vous devez regarder les faits, tous les faits, et conséquemment, prendre les décisions qui vont dans le sens du bien commun public.

Le coût des médicaments fait partie de ces problèmes récurrents auxquels nos gouvernements ont refusé de s’attaquer depuis le début du projet de loi sur l’assurance médicament en 1997.

Quels sont les faits?

Les dépenses et le coût des médicaments explosent, tant dans le régime public que dans les régimes privés.  À cet égard, les chiffres sont éloquents :

  • les dépenses en médicaments et en services pharmaceutiques de la RAMQ représentent le deuxième poste de dépenses le plus  important après celui des services médicaux;
  • de plus, alors que, de 1996 à 2005, le taux de croissance annuel du produit intérieur brut (PIB) était de 4,9 %, le taux de croissance des dépenses du Ministère de la Santé (MSSS) était plutôt, lui, de 5,5 % et celui du programme des services pharmaceutiques et des médicaments de la RAMQ de… 14,1 %;
  • le coût de la prime du régime public a bondi de  242 % en 12 ans,  le régime devant absorber une  croissance des dépenses de l’ordre de 8 % par an; 
  • dans les régimes privés d’assurance collective, la croissance des coûts est, quant à elle, de 10 % à 15 %.

 

Le résultat de tout cela est que les Québécois défraient 38% de plus que la moyenne des pays de l’OCDE pour leurs médicaments. Ça suffit, ça a assez duré.

Il est plus que temps que votre gouvernement cesse de jouer à l’autruche, et qu’il s’attaque aux véritables problèmes du système public de santé.

Aussi, afin d’assurer un contrôle des coûts et la pérennité du régime universel, nous revendiquons :

  • que la Politique du médicament soit améliorée afin, entre autres, de prévoir des mesures de contrôle du coût des médicaments et l’abolition de certains des privilèges accordés aux pharmaceutiques;

  • qu’une politique d’achat de médicaments soit adoptée;

  • que le gouvernement reconnaisse que la thérapie médicamenteuse fait partie intégrante du système de santé;


  • et qu’un encadrement serré des pratiques de promotion et de marketing de l’industrie pharmaceutique soit effectué.

 

En 2003, l’aspirant premier ministre Charest et son parti se disaient prêts à améliorer le système de santé « dès le lendemain des élections » (entrevue à Radio-Canada).

Au même moment, tous les intervenant-e-s de la santé s’entendaient pour dire que le geste le plus significatif à poser pour, à la fois, contrôler des coûts, dégager des ressources et les réinvestir aux bons endroits, était de mettre rapidement fin au régime hybride actuel d’assurance médicaments pour le remplacer par un régime public universel, pour le bien-être de tous les Québécois.

5 ans de ministériat Couillard et 3 ans de Bolduc n’ont toujours pas suffi à trouver le temps de régler ce problème aussi évident que le nez au milieu du visage.

Huit ans au total, et nous attendons toujours l’instauration de ce régime public universel d’assurance médicaments au Québec.

Nous sommes même prêts à vous rencontrer pour faire une fois de plus avec vous le tour de la question.

Attendant impatiemment votre réponse,

 

Jacques Benoit, coordonnateur

Pour la Coalition solidarité santé.

 

(Voir aussi les documents ci-dessous)

Assurance médicaments Documents Lettres

Assurance médicaments Documents

La Coalition Solidarité Santé a publié un document informatif soulevant les principales questions autour de l’informatisation du réseau de la santé et des services sociaux au Québec appelé aussi le Dossier de santé du Québec (DSQ). Au-delà des dépassements de coûts préoccupants, des enjeux existent autour entre autres du respect de la confidentialité.

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