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SI LE PASSÉ EST GARANT DE L’AVENIR…

(Présentation de Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé)

(Vidéo de l’Assemblée)

Le 1er avril 2015 entrera en vigueur le PROJET DE LOI 10. Dans chacune des régions du Québec, des CSSS seront fusionnés avec d’autres établissements et l’Agence régionale pour créer d’immenses Centres intégrés de Santé et de Services sociaux (CISSS) ou Centres intégrés universitaires de Santé et de Services sociaux (CIUSSS). Des 182 établissements existants, le réseau public de santé et de services sociaux du Québec ne comptera plus que 34 établissements.

Le 1er avril 2015, le ministre de la Santé et des Services sociaux deviendra le principal décideur de toutes questions tant locales, régionales que nationales, il contrôlera tout, tant la prestation que le prestataire des soins et services, il nommera ou démettra toutes personnes responsables. Ainsi, que l’on travaille dans le réseau public de la santé, ou dans le milieu communautaire qui y collabore, ou qu’on soit simplement citoyenne et citoyen du Québec ayant droit à la santé et à des soins et services publics de santé, personne ne sera épargné. Le ministre dit qu’il sabre la bureaucratie, mais dans les faits, il coupe plutôt dans la démocratie.

Le 1er avril 2015, avec l’application du PROJET DE LOI 10, débutera la plus grande entreprise de privatisation du système public de santé et de services sociaux québécois. 

Parce que, comme on dit, « si le passé est garant de l’avenir,… »

Allons voir ce passé pas si lointain. 

Mais avant, nous tenons à vous faire cette mise en garde : toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants ou ayant existé pourrait ne pas être que pure coïncidence.

Nous sommes en 2003. Le 4 avril : élection du Parti Libéral à Québec; premier ministre : Jean Charest; ministre de la Santé désigné: Philippe Couillard.

6 mois plus tard, à l’automne : dépôt par le ministre Couillard du PL 25 qui fusionne les hôpitaux, les CHSLD et les CLSC pour former des Centres de Santé et de Services sociaux (CSSS), et créer les Agences régionales de SSS. Les objectifs poursuivis : améliorer l’accès aux services, diminuer la bureaucratie, faire des économies.

Le 19 décembre: imposition d’un bâillon pour l’adoption du PL 25.

2006, en juin : dépôt par le ministre Couillard du PL 33 permettant trois chirurgies en clinique privée et leur couverture par des assurances privées.

6 mois plus tard, le 13 décembre : imposition d’un bâillon pour l’adoption du PL 33.

2007 : par voie règlementaire, le ministre Couillard permet aux médecins de s’incorporer (DR INC). Ceux et celles qui changeront de statut légal changeront également de statut fiscal, pouvant être reconnus comme entreprise privée, et ayant ainsi accès à des déductions pour entreprises.

En juin 2008 : d’abord le 18, par décret, le ministre Couillard ajoute une cinquantaine de traitements médicaux ou de chirurgies pouvant être réalisées en cliniques privées spécialisées avec couverture d’assurances privées (Vous vous souvenez du PL 33 adopté sous le bâillon en 2006? de trois chirurgies, on passe à 50! Ça s’appelle avoir de la suite dans les idées).

Puis, une semaine plus tard, le 25 juin : toujours par décret, le ministre Couillard réduit de moitié le coût des permis de clinique privée spécialisée, avant de démissionner et de quitter la politique.

Moins de 2 mois plus tard, le 18 août : M. Couillard rejoint Persistence Capital Partners, une société qui se décrit elle-même comme « le seul fonds privé d’investissement au Canada dédié à développer des opportunités d’investissement offrant un fort potentiel de croissance dans le secteur de la santé ». M. Couillard parle d’acquisitions futures, pour PCP, de « cliniques d’imagerie médicale […] ou de cliniques médicales ou de chirurgie, comme la Clinique Rockland ».

Toujours en 2008, en décembre : devant une assemblée d’assureurs, le nouveau partner Couillard plaide pour le privé en santé, expliquant qu’on devrait «autoriser l’ouverture de plus de cliniques privées associées, permettre aux médecins québécois de pratiquer dans le privé et autoriser les Québécois à contracter des assurances privées pour des actes couverts par le régime public ». Il ajoute qu’«il n’y a rien de scandaleux à ce qu’on fasse des profits dans le secteur de la santé» et que « l’une des réalisations dont il [était] le plus fier en cinq ans passés à la tête du ministère de la Santé, c’est l’entente [de sous-traitance pour des chirurgies] conclue avec [la clinique médicale privée] Rockland MD ».

En 2010, un rapport d’évaluation du MSSS fait état qu’après six ans de fusion des CSSS, il n’y a pas d’amélioration d’accès aux services, que la surcharge de travail observée au début chez les gestionnaires est toujours aussi importante sinon plus, que la distance entre les installations complexifie la gestion, que la structure organisationnelle n’est pas encore totalement stabilisée, que les membres du personnel se sentent isolés et peu soutenus, que dans plusieurs CSSS, la stabilité de l’organisation n’est pas encore gagnée et qu’il y a un sentiment de confusion à savoir qui relève de qui et qui fait quoi.

De plus, presque tous les sites ont eu recours à des consultants ou à des firmes extérieures privées pour certains dossiers tel le soutien des cadres intermédiaires dans la gestion du changement ou la rédaction de documents stratégiques. 

Je le rappelle : cette évaluation est faite six ans après des fusions qui ont réunies sous une seule administration de CSSS en moyenne une dizaine d’établissements, et jusqu’à 18 pour le plus gros, celui de Laval.

Il y a un an presque jour pour jour, le 12 Mars 2014, la Coalition solidarité santé tenait ici même au Centre St-Pierre une assemblée publique pour faire le bilan de 10 ans des CSSS.  Les panélistes étaient David Levine, ex-PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau de la santé et chercheur associé à l’UQO et Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services. 

Ces personnes nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, panélistes inclus, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

1) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

2) Perte de proximité des services

3) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

4) Coupures et réductions de services

5) Détérioration des services sociaux

6) Des structures trop grosses et ingérables

7) Recul de la démocratie

8) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

9) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

10) Augmentation de la privatisation.

Dix problèmes pour dix ans de fusions.

Le dernier problème, l’augmentation de la privatisation, c’est le pire des résultats qu’on a vu se développer avec les fusions. On a utilisé les ressources du public au service du privé, contrairement à ce que disait le gouvernement libéral de l’époque (son slogan était « le privé au service du public »).  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

En 10 ans, les budgets de la santé ont doublé, et le nombre de cadres a augmenté de 30%.

Et le PL 10 que nous a présenté le ministre Barrette, de par ses fusions à beaucoup plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse. Alors, si ce n’est pas le résultat escompté, il est encore temps de faire marche arrière : on ne peut faire la même erreur deux fois, parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur, c’est un choix!

D’ailleurs, deux organismes qui ont appuyé le PL 10 nous laissent croire que ce n’est pas une erreur. 

D’abord, la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui écrivait lors de la commission parlementaire : 

« …le secteur public doit envisager, de façon pragmatique, des alliances avec le privé,… La Fédération signale aussi que la sous-traitance dans la production d’un service public ou d’une de ses composantes peut être aussi bien livrée par une entité publique [que] par une entreprise privée, une coopérative ou une OSBL. De plus, d’un point de vue de développement économique, les entreprises peuvent profiter des marchés publics pour prendre de l’expansion. Dans les fonctions susceptibles de faire l’objet d’une sous-traitance concurrentielle, la Fédération indique notamment les fonctions auxiliaires (comme l’entretien ménager ou les services informatiques), les chirurgies d’un jour ou encore l’hébergement et les soins de longue durée pour personnes âgées. »

Elle ajoutait également que : 

« La modification de l’organisation et de la gouvernance du système de santé […] s’insère dans la révision générale de la fiscalité et des programmes de l’État, à laquelle la FCCQ participe activement. Tel que mentionné dans son mémoire présenté aux commissions Godbout et Robillard, la FCCQ rappelle que l’exercice de fond que le gouvernement du Québec est en train de mener doit s’inscrire dans une réflexion plus large sur les rapports entre l’État et les entreprises. L’État peut en fait être un état-percepteur, à travers la fiscalité des sociétés; un état-soutien, à travers les programmes et mesures d’aide aux entreprises; ou encore un état-acheteur, à travers le choix des modes de production et de fourniture des services publics.

L’autre organisation ayant appuyé le PL 10, l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP), ajoutait ce conseil: 

Le modèle de gestion proposé par le projet de loi 10 […] est bien rodé dans le secteur privé où il porte le nom de «gouvernance stratégique » ou « gouvernance interne ». Toutefois, ce modèle de gestion est rare et méconnu dans le secteur public. Il faudra donc devenir clair et explicite quant à son fonctionnement et fournir aux dirigeants des CISSS la formation appropriée. »

Devrions-nous ajouter que le PL 10 consacre également l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Mais revenons à notre voyage dans le temps. 

En avril 2014, le 7 avril plus précisément : élection du Parti Libéral à Québec; premier ministre : Philippe Couillard; ministre de la SSS : Gaétan Barrette.

À l’automne (6 mois plus tard –encore?) : dépôt par le ministre Barrette du Projet de loi 10 fusionnant tous les établissements, les CSSS et l’Agence régionale SSS d’une même région (sauf exception) pour former d’immenses Centres Intégrés de Santé et de Services sociaux (CISSS) ou Centres Intégrés Universitaires de Santé et de Services sociaux (CIUSSS). Objectifs : Améliorer l’accès aux services, diminuer la bureaucratie, faire des économies!

7 février 2015: imposition d’un bâillon pour adopter le PL 10.

Et en février, Radio-Canada annonçait qu’après 7 années de DR INC, 45 % des 22 500 médecins du Québec (près de 10 250) sont incorporés, ce qui fait perdre plus de 150 M$ d’impôts aux gouvernements.

Alors, que devrions-nous prévoir pour les années à venir?

Vous l’avais-je dit au début?… Si le passé est garant de l’avenir,… je vous laisse prédire la suite.

Avant de terminer, j’aimerais encore dire…

Lors de l’étude article par article en commission parlementaire, Françoise David a proposé un amendement: biffer à l’article 1 les objectifs du projet de loi 10, parce que ce n’est pas vrai que le PL 10 va simplifier l’accès aux services, améliorer la qualité et accroître l’efficience. 

Bien qu’incapable d’identifier un article qui y concourrait, qui en parlait ou expliquait comment cela allait se faire, bref, qui démontrait l’adéquation entre les objectifs de son PL et les moyens qu’il contient, le ministre s’est dit convaincu que « l’ensemble de sa réforme » allait atteindre ces objectifs et, par conséquent, l’amendement fut rejeté. 

Le ministre l’avait pourtant dit lui-même très clairement lors de notre passage en commission parlementaire : 

« J’l’ai dit cent fois en trois semaines : le projet de loi 10, en termes d’accès à la première ligne, c’est pas ça qui va régler ça, c’est autre chose. Le «autre chose» est en train de se discuter et on verra bien où c’est que ça va finir. J’l’ai dit, là. J’peux pas être plus clair que ça : ne reprochez pas au projet de loi 10 de ne pas s’adresser à l’accès alors qu’il n’est pas fait, le projet de loi, pour s’adresser à l’accès.”

Ça m’apparaît pourtant essentiel et fondamental : le ministre contredisait son propre projet de loi!  

Et en ce qui me concerne, ça ressemble drôlement à quelque chose…

D’ailleurs, sur le site du SPVM , on trouve cette définition :

« La fraude consiste à mener malhonnêtement le public ou une personne à encourir une perte financière, à se départir d’un bien ou à fournir un service à la suite d’une tromperie, d’un mensonge, d’un abus de confiance ou de tout autre moyen semblable.

Comment différencier un VOL d’une FRAUDE?

La présence ou l’absence de consentement demeure le critère permettant de distinguer le VOL de la FRAUDE. Ainsi,

– il y aura VOL lorsqu’une personne s’empare d’un bien sans le consentement  de la victime.

– il y aura FRAUDE lorsqu’une personne s’approprie un bien, un service ou de l’argent avec le consentement de la victime, mais que ce consentement a été obtenu par tromperie ou ruse ou tout autre moyen malhonnête. »

Alors, selon vous, pourrait-on dire que…

… Le ministre mène malhonnêtement la population du Québec à encourir une perte financière, à se départir d’un bien (comme le réseau public de SSS pour le privatiser)?

… Que de par l’omnipotence qu’il se donne avec son PL, il s’approprie tous les services publics sociaux et de santé, avec le consentement de la victime (la population, l’Assemblée nationale), mais que ce consentement est obtenu par tromperie ou ruse ou tout autre moyen malhonnête (comme sa seule parole, son instinct, sa conviction personnelle,… et à l’encontre de tout ce qui se fait, se dit, s’écrit, s’étudie et s’enseigne partout dans le monde)?

D’après vous, pourrait-on porter une accusation?…

 

Merci de votre attention.

Allocutions et discours Documents Événements et actions Privatisation Lean

 

Monsieur le Premier Ministre du Québec,

Nous sommes un mouvement concerté d’acteurs du progrès social. Des organismes de la société civile, des associations étudiantes et des organisations syndicales qui vous lancent un message clair : « Pour préserver la société québécoise de la destruction, nous refusons l’austérité! »

PARCE QUE nous défendons l’accessibilité et la qualité des services à la population dans la santé, les services publics et l’éducation pour assurer une plus grande justice sociale et une redistribution de la richesse;

PARCE QUE l’égalité passe par la non-discrimination, la non-violence et par l’autonomie économique des femmes; 

PARCE QUE le gouvernement doit avoir le courage d’aller chercher de nouveaux revenus;

PARCE QUE d’autres choix sont possibles comme ceux de lutter contre les paradis fiscaux et d’imposer justement les grandes entreprises et les banques;

PARCE QUE nous avons à cœur le développement économique du Québec et la création d’emplois;

PARCE QU’une qualité de vie décente passe par des programmes soutenant les personnes en situation de pauvreté;

PARCE QUE nous croyons que la concertation est une clé fondamentale du développement des régions;

PARCE QUE nous voulons protéger l’environnement;

PARCE QU’un pays fou de ses enfants propose une politique familiale accessible et respectueuse des parents et des enfants. 

 

Nous unissons nos voix pour refuser l’austérité :

NOUS REFUSONS le démantèlement de l’État social au Québec.

NOUS REFUSONS le transfert des responsabilités sociales de l’État vers le secteur privé.

NOUS REFUSONS les coupes draconiennes dans le financement des groupes communautaires.

NOUS REFUSONS la dévitalisation des régions. 

NOUS REFUSONS l’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, et la dégradation de leurs conditions de travail.

NOUS REFUSONS les coupes inadmissibles dans les services publics et les programmes sociaux. 

NOUS REFUSONS les mesures d’austérité qui engendreront des milliers de pertes d’emplois. 

NOUS REFUSONS les restrictions budgétaires qui font grimper le taux de chômage et la pauvreté.

NOUS REFUSONS une hausse des tarifs des services publics.

NOUS REFUSONS les politiques qui visent uniquement une rentabilité à court terme au détriment de l’environnement et du développement. 

NOUS REFUSONS l’analyse des finances publiques que par la seule colonne des dépenses sans regarder du côté des revenus possibles.

 

En somme, Monsieur le Premier Ministre, nous clamons haut et fort que : 

NOUS VOULONS un gouvernement d’abord au service de la population et non des grandes compagnies.

NOUS VOULONS un Québec où tous et toutes ont droit à une qualité de vie, et ce, indépendamment de leurs revenus.

NOUS VOULONS une société juste, égalitaire, démocratique et soucieuse des besoins de la collectivité.

 

OUI, NOUS AVONS LES MOYENS!

 

Signataires

Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

Alternatives

Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)

Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)

Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE)

Au bas de l’échelle

Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics

Coalition solidarité santé

Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Centre international de solidarité ouvrière (CISO)

Collectif pour un Québec sans pauvreté

Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN)

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC)

Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)

Fédération des femmes du Québec (FFQ)

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)

Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)

Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)

Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA)

Ligue des droits et libertés (LDL)

L’R des centres de femmes du Québec

Médecins québécois pour le régime public (MQRP)

Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)

Nature Québec

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ)

Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles

Table nationale des Corporations de développement communautaire (TNCDC)

Union des consommateurs

Analyse, chronique et lettre ouverte Financement Privatisation Lean

Ce midi, le DG du CHUM prononce une conférence intitulée « Le CHUM, un projet de société à réussir tous ensemble. » 

J’ai cherché dans le dictionnaire le mot « projet ». J’ai trouvé des synonymes qui me semblaient plus appropriés pour les PPP. Je vous les donne : spéculation, calcul, préméditation, machination, conspiration, complot,… Je ne sais pas pour vous autres mais, pour moi, ces mots-là conviennent définitivement mieux pour décrire ce que sont réellement les projets en PPP du CHUM et du CUSM : des complots pour s’emparer de notre bien public.

On pourrait en dire autant pour décrire l’exercice auquel on est soumis depuis l’élection de ce nouveau gouvernement. 

Ça a débuté avec Messieurs Godbout et Montmarquette qui nous ont fabriqué de toutes pièces un rapport sur les finances publiques affirmant que si rien n’était fait, le Québec s’en allait dans un mur avec un déficit anticipé de 3,7 milliards $!

Depuis ce moment, le gouvernement a tout fait pour nous faire gober, à toute la population, que nous devions changer notre façon de faire pour ne pas hypothéquer les générations futures.

Pourtant, toutes les coupures qu’ils font depuis ce temps-là mettent en danger le présent de notre système public: coupures de budget, coupures de postes, coupures de services,… Ils sont même allés jusqu’à vouloir couper l’allocation de 4.30$ par jour des déficients intellectuels. Même s’ils ont fini par retirer ce geste ignoble, ils en ont quand même profité pour nous dire que rien n’est à l’abri du couperet. Rien?…

Non, pas rien : les CHUs en PPP n’ont même pas mérité l’attention des Godbout-Montmarquette, encore moins des Coiteux-Leitao, et pas du tout des Barrette-Couillard.

Pourtant, ces deux CHUs, qui devaient coûter 2 milliards et demi $ en 2005, vont nous coûter 2 fois et demi plus cher : près de 7 millliards $! Ça, c’est 4 milliards et demi de plus dans les poches des plus riches de notre société, c’est 4 milliards et demi à des petits amis du régime, pis c’est un milliard de fois le 4.30$ par jour aux déficients intellectuels! C’est plus que le déficit anticipé pour lequel ils n’arrêtent pas de couper. Mais surtout, c’est un trou sans fond qui va avaler tout notre bien commun pendant des années! Faut arrêter ça!

Dans son discours inaugural le 21 mai dernier, le premier ministre Couillard disait que son « gouvernement [allait être] le premier gouvernement véritablement ouvert de l’histoire du Québec ». 

Il a dit que « les citoyens ont le droit de savoir. C’est leur maison. C’est leur argent. »

Il a dit que « le meilleur remède à l’obscurité, c’est la lumière, la transparence. »

Il a dit qu’« il faut que la transparence soit la plus entière possible et qu’elle ne trouve comme limite que la protection de la vie privée. »

Il a dit vouloir « que les Québécois sachent ce qu’il en coûte, qu’il s’agisse de construction, de services professionnels, d’investissements, de dépenses de déplacement, d’activités de formation ou de ressourcement. »

Il a dit que « les renseignements sur les coûts et les échéanciers des projets doivent être divulgués de façon proactive. »

Et il a dit qu’il allait « réviser les lois et les règlements qui touchent l’accès à l’information, la divulgation des informations relatives aux contrats, aux dépenses et aux engagements de l’État et de ses représentants. »

Ben Monsieur le premier ministre, aujourd’hui on est ici pour vous dire qu’on attend juste ça, les informations relatives aux contrats, aux dépenses et aux engagements de l’État et de ses représentants dans les PPP des CHUs.

Pis plus vite vous allez nous les donner, plus vite on va économiser, pis plus vite on protégera non seulement les générations futures, mais on pourra prendre soin des personnes et de nos familles dans le présent.

M. Couillard, il est plus que temps, pour vous et votre gouvernement, que vos bottines suivent vos babines!

Merci!

 

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Depuis longtemps, le personnel impliqué dans les soins et services de santé a cherché à améliorer la réalisation et la qualité du travail, permettant ainsi une amélioration de la qualité des soins et services à la population. La plupart du temps, ce sont des comités paritaires (patronal-syndical) qui ont analysé et mis en place diverses propositions visant cet objectif d’amélioration des services.

Dans les dernières décennies, nos gouvernements ont répété ad nauseam que le budget de la santé ne cessait d’enfler et que nous n’en avions plus les moyens. Avec ce prétexte, ils ont fait pleuvoir des coupures de budgets à répétition sur le réseau public de services sociaux et de santé. Dans ce contexte, l’amélioration des soins et services a fait place à un nouvel objectif : celui de « faire plus avec moins », qui entraîna une réduction des services et de l’accessibilité à ces services.

Plus récemment sous le gouvernement Charest, un ministre des services sociaux et de la santé, le Dr Yves Bolduc, se fit le fervent promoteur d’une méthode de gestion appelée l’approche TOYOTA (ou LEAN management).  Ce mode de gestion prône une amélioration continue des services, en visant « l’élimination des gaspillages… pour rationaliser et améliorer les processus de production de biens ou de services. » Issue du secteur manufacturier, où règne une chaîne de montage ou de production, cette philosophie y était pourtant déjà critiquée pour ses effets dévastateurs sur le personnel qui se retrouvait plus souvent qu’autrement à rogner sur ses conditions de travail, « source de gaspillage de temps et d’énergies », pour « améliorer les processus de production ».

Le ministre Bolduc encouragea tout de même le développement de projets pilote où on se mit à appliquer mécaniquement aux services sociaux et de santé cette façon de gérer la « chaîne de montage et de production » de services et de soins. Des contrats de gestion entre des CSSS et des firmes privées furent signés, causant une dégradation de la qualité des services à la population et des conditions de travail du personnel, mais permettant de justifier les coupures et les compressions de budget et de personnel à l’ordre du jour dans le réseau. En dépit des nombreuses protestations et dénonciations par le personnel  touché, les contrats impliquant des firmes privées se sont poursuivis.

À son arrivée en poste à l’automne 2012, le nouveau ministre Réjean Hébert s’est dit préoccupé de l’opposition grandissante et des critiques soulevées par le personnel, mais aucun contre-ordre n’a été donné aux établissements. On a plutôt assisté à l’apparition d’une nouvelle dénomination : l’optimisation des services, qui n’a fait que changer l’appellation d’un même système de gestion. Et les problèmes sont demeurés et perdurent.

C’est dans ce contexte que la Coalition solidarité santé a décidé de prendre position sur les projets d’amélioration du travail (appelés « optimisation » des services*, Lean, méthode Toyota, etc.)

Le document de la position de la Coalition solidarité santé “Sur les projets d’amélioration de l’organisation du travail (appelés “optimisation des services”, Lean, méthode Toyota, etc.)”

Le communiqué de presse de la Coalition

La Nouvelle gestion publique: le LEAN – conférence d’Angelo Soarès

Nouvelle gestion publique: son effet dans les services publics, par Philippe Hurteau de l’IRIS

Le LEAN et le général de l’armée LEANiste Ipetsakochvit! (sketch)

Analyse, chronique et lettre ouverte Privatisation Lean