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Montréal.- La Coalition solidarité santé s’inquiète grandement des effets du budget Leitao déposé aujourd’hui, et du retour en arrière qu’il annonce pour la population du Québec au regard de l’accessibilité pour toutes et tous à des services publics sociaux et de santé.

Le ministre Leitao prévoit que les budgets de la Santé augmenteront de 2,4% pour l’année qui vient. La Coalition rappelle qu’un autre ministre des finances libéral, Raymond Bachand, avait évalué le pourcentage nécessaire au maintien du niveau de services à 5,6%. 

« Ce que promet le ministre Leitao, ce n’est même pas la moitié du nécessaire pour maintenir le niveau de services de l’an dernier, qui ne maintenait pas lui non plus le niveau de l’année précédente! », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. «Continuer de couper en santé, comme le fait ce gouvernement, c’est manquer de cœur!», déclare-t-il.

Solidarité santé explique que toute réduction de services publics nous ramène de plus en plus à l’époque où le droit à des soins et services de santé relevait de la capacité financière des individus. « Ce gouvernement n’a pas à cœur le bien-être de sa population, il n’en a que pour les Bombardiers de ce monde, c’est ça, ses vraies affaires », s’indigne encore Jacques Benoit.

La Coalition insiste sur le fait que le ministre Leitao et son gouvernement avaient pourtant l’occasion de démontrer le sérieux de leur discours sur les finances publiques en économisant à terme d’UN à TROIS milliards de dollars par année par un régime entièrement public d’assurance médicaments. 

« Le ministère des Finances aura beau nous refuser l’entrée au huis clos comme il l’a fait aujourd’hui, il ne peut ignorer les 5 600 lettres citoyennes qui lui sont parvenues au cours des derniers mois pour lui indiquer qu’il y a un remède aux coupures », clame M. Benoit. « Que le budget n’en tienne pas compte permet de douter amplement de la rigueur budgétaire dans laquelle se drape ce gouvernement », dit-il encore.

La Coalition mentionne au passage que la bonne nouvelle de l’abolition de la taxe santé est ternie par le fait qu’aucune nouvelle source de financement ne la remplacera, ce qui aura pour effet de baisser les revenus de l’État. 

« Le premier ministre Couillard a déclaré en janvier que son gouvernement continuerait de dépenser toujours moins que ses revenus », rappelle M. Benoit.  « On avance par en arrière », laisse-t-il tomber, ajoutant « et ce sont les personnes malades et démunies, celles que M. Couillard disait avoir à cœur, qui feront les frais de ce manque de compassion! »

 

À propos de la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ

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Renseignements :  

Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé : 514-442-0577

 

Communiqués Financement

“Dans le cadre de la commission parlementaire sur le Projet de loi 81, Loi visant à réduire le coût de certains médicaments couverts par le régime général d’assurance médicaments en permettant le recours à une procédure d’appel d’offres, nous désirons transmettre ce mémoire, qui résume ce que nous aurions dit aux membres de la Commission s’il avait été possible de nous présenter à la date assignée.”

 

Documents Mémoires

Consultation publique préalable à l’élaboration

du troisième plan d’action gouvernemental en matière de

lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale au Québec

 

 

 

 

 

 

 

Commissions parlementaires Documents

RÉFORME BARRETTE

28 novembre 2014: dépôt par la ministre Barrette du Projet de loi.

18 mars 2015: Dépôt du projet de règlement Orientations réglementaires concernant l’application de la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée

20 mai 2015: L’Assemblée nationale adoptait le principe du Projet de loi 20 favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée.

25 mai 2015: Le ministre Barrette et le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec tiennent une conférence de presse pendant laquelle ils signent une entente de principe sur des engagements de résultats pour les médecins omnipraticiens, écartant du même coup qu’ils soient soumis aux quotas et pénalités du PL 20. La COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ a réagi à cette annonce par communiqué de presse.

10 novembre 2015: adoption de la loi 20.

Suivant les dires du ministre Barrette, ce PL va régler la question de l’accès à un médecin de famille.

Mais est-ce d’un médecin de famille dont nous avons tous et toutes besoin, ou plutôt d’avoir accès au bon soin, au bon service par le bon professionnel au bon moment?

Pour la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ, le système québécois de santé et de services sociaux doit reposer sur une vision globale incluant une approche sociale de la santé et du bien-être, laquelle englobe les déterminants sociaux de la santé, dont les conditions socio-économiques, le développement de la petite enfance, l’éducation et l’environnement.

C’est pourquoi nous privilégions une approche intégrée basée sur la prévention plutôt que sur une approche strictement curative. C’est aussi pourquoi nous demeurons critiques à l’égard de la surmédicalisation des phénomènes normaux de la vie et favorisons des interventions interdisciplinaires faisant appel à une diversité d’approches de soins et de services.

Or, pour avoir accès au bon soin, au bon service, au bon professionnel, cela nécessite une première ligne, composée d’équipes multidisciplinaires, qui fait appel aux diverses compétences (*) et à leur complémentarité, redonne la place qui leur revient aux services sociaux, facilite l’intégration des services, favorise une vision globale et sociale de la santé, et contribue davantage à une politique de santé et non seulement de soins de la maladie.

Mais le PL 20 du ministre Barrette réduit la santé à une vision médicale. Il traduit une vision curative de la santé. On y trouve rien pour la prévention ni pour une première ligne multidisciplinaire.

Services de première ligne

Ces services de première ligne doivent être basés sur la prévention et la prise en charge continue des personnes, particulièrement celles atteintes de maladies chroniques. En ce sens, pour la COALITION,  une réflexion sur le mode de rémunération des médecins s’impose.

Pourquoi?  Parce que la rémunération à l’acte des médecins encourage la quantité, le volume de services, au détriment de la qualité. Elle invite au surtraitement et à la surmédicalisation. Elle n’est pas adaptée à la lourdeur des cas, et décourage la prise en charge des cas plus lourds; elle ne soutient pas le travail de prévention. Elle augmente l’administration, la bureaucratie et les coûts de gestion par la RAMQ; elle n’incite pas à une planification des horaires de soins et services, les temps d’attente étant non rémunérés. Elle maintient le statut d’entreprise privée ou de travailleur autonome des médecins; elle nuit à la constitution et au travail d’une équipe multidisciplinaire de première ligne, ne favorisant pas la mise en œuvre des ordonnances collectives. Enfin, elle ouvre la porte à la facturation (et la surfacturation) de frais accessoires et elle permet l’incorporation des médecins (DR INC), facilitant l’évasion fiscale, ce qui, en ces temps où tout le monde doit faire sa part, est inadmissible!

Non seulement le PL 20 ne remet pas en question ce mode de rémunération des médecins, mais les quotas qu’il impose ne vont que le renforcer.  Ces quotas, avec obligation de rendement sous peine de diminution salariale pouvant aller jusqu’à 30%, laissent déjà entrevoir leurs effets néfastes:

Une diminution des services médicaux :

Les femmes médecins travaillant à demi-temps pendant leur congé de maternité, tout comme les médecins plus âgés avec une préretraite, ne le feront plus pour cause de diminution de revenus. D’autres ne voulant pas voir leur pratique contrôlée par des quotas, parce que cela porte atteinte à la qualité de leur travail, se désaffilient de la RAMQ pour pratiquer au privé, avant même l’adoption du PL.

Une augmentation des coûts :

Les médecins étant payés à l’acte, s’ils voient plus de patient.e.s., il en résultera une augmentation de la rémunération versée par la RAMQ, en plus des coûts administratifs de gestion reliés aux contrôles de ces quotas. Et le ministre Barrette le sait très bien, lui qui a déclaré que les quotas n’auront pas d’effets budgétaires “cette année” !

Une désassurance et une privatisation des soins et services :

Si les coûts augmentent, il est peu probable que le gouvernement ajoute des argents frais. On assistera plutôt à une révision du panier de services assurés, une révision qui forcera le recours au privé pour des services et soins auparavant couverts.

Cette question de la désassurance est d’ailleurs incluse dans le PL 20 quand il supprime partiellement de la couverture la procréation assistée, en écartant de façon discriminatoire certaines catégories de population, comme les couples autres qu’hétérosexuels.

Le PL 20 s’attaque à la spécificité des femmes : il ne tient nullement compte de la féminisation de la profession médicale, ni d’une première ligne multidisciplinaire où les autres compétences professionnelles sont occupées majoritairement par des femmes, pas plus qu’il ne considère les besoins spécifiques des femmes en termes de soins et services, réduisant du même coup pour elles l’accessibilité.

La COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ réclame que dans l’élaboration des programmes, des politiques et des services, le réseau public de santé et de services sociaux tiennent compte de la spécificité des femmes en tant qu’usagères principales des soins et des services, en tant que proches aidantes dont elles constituent 75 % de l’apport et en tant que travailleuses constituant 80 % de la main-d’oeuvre.

De plus, la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ s’oppose à toute marchandisation des services sociaux et de santé, à toute privatisation active ou passive du système québécois de santé et à toute mesure qui aurait pour effet d’instaurer un système à deux vitesses.

En fait : tout ce à quoi le ministre Barrette et son gouvernement se sont attelés depuis leur élection!

(*) Une omnipraticienne estimait à 40% de sa pratique ce qui relevait de l’intervention ou du suivi psychologique, et qui aurait pu être assumé par un psychologue d’une équipe multi.

Voici des hyperliens menant à des compléments d’information.

Commission parlementaire: consultations particuières et auditions publiques..

Mémoires déposés à la commission.

Revue médiatique à propos du PL 20.

Revue médiatique sur l’entente entre la FMOQ et le ministre Barrette.

Revue médiatique sur la rémunération des médecins.

Analyse, chronique et lettre ouverte Réforme Barrette

Montréal. – La Coalition Solidarité Santé dénonce le colloque « Santé au pluriel » de HEC Montréal comme étant une entreprise pour favoriser la sous-traitance et la privatisation du réseau public québécois de services sociaux et de santé.

Alors que les nouveaux établissements CISSS et CIUSSS peinent à boucler leur budget et coupent leurs services, les directions de ces établissements se sont fait dire ce matin par des entreprises privées et même par un sous-ministre de la Santé que la solution à leurs problèmes se trouve dans la sous-traitance et la privatisation des soins et services.

« On voit enfin à quoi servent les fusions-régionalisations du ministre Barrette : ouvrir au marché nos soins et services publics de santé », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.

Il cite le mémoire de la Fédération des Chambres de commerce (FCCQ) sur le Projet de loi no 10 : « Les entreprises peuvent profiter des marchés publics pour prendre de l’expansion […] dans les fonctions susceptibles de faire l’objet d’une sous-traitance concurrentielle… » Il ajoute : « Pas étonnant que la FCCQ fasse partie des organisateurs de l’événement d’aujourd’hui, avec le Conseil des entreprises privées en santé et en mieux-être (CEPSEM). »

M. Benoit rappelle que le ministre Barrette avait déclaré en commission parlementaire sur la loi no 10 : « Bien des gens […] viendront nous dire que c’est un projet qui favorise la privatisation! Y’a rien là-dedans, là, qui vient favoriser la privatisation. »

La Coalition Solidarité Santé avait pourtant fait le bilan des premières fusions de 2004 qui avaient créé les CSSS. Le principal problème qui en avait résulté était l’augmentation de la privatisation.

Pour la Coalition, la loi no 10, en fusionnant à plus grande échelle encore, ne pouvait qu’empirer cette situation. « Faire la même erreur deux fois en toute connaissance de cause, ce n’est plus une erreur, c’est un choix : le choix d’un ministre et de son gouvernement », continue M. Benoit.

De plus, tenant compte du fait que la loi no 10 a ramené tous les nouveaux établissements CISSS et CIUSSS sous la surveillance du Commissaire au lobbyisme du Québec, la Coalition Solidarité Santé aimerait bien savoir si ce colloque était couvert par la loi sur le lobbyisme. 

Au sens de la présente loi, sont couvertes « toutes les communications orales ou écrites avec un titulaire d’une charge publique en vue d’influencer ou […] comme étant susceptibles d’influencer la prise de décisions relativement à l’élaboration, à la présentation, à la modification ou au rejet d’une proposition législative ou réglementaire, d’une résolution, d’une orientation, d’un programme ou d’un plan d’action… »

M. Benoit explique : « Le colloque a voulu convaincre les PDG en leur répétant à plusieurs reprises que “la population est prête à ça” (le privé). On leur a montré que depuis 1981, les dépenses privées en santé ont augmenté sensiblement, en passant sous silence que ce n’était pas un choix. Désassurance de certains soins et services, déficit zéro de Lucien Bouchard, fermeture de SEPT hôpitaux, virage ambulatoire et mise à la retraite de 18 000 employées et employés des soins et services ont forcé la population à recourir au privé. Et le gouvernement actuel poursuit dans la même veine depuis son arrivée avec son austérité et ses coupes de budget », fulmine M. Benoit.

La Coalition Solidarité Santé rappelle également que le privé, parce que son objectif premier est le profit, offrira toujours des services en quantité et de qualité moindres, ou avec du personnel réduit, moins qualifié ou sous-payé, et/ou à un coût plus élevé que le public. Les coûts supplémentaires liés à ce profit, en plus de ne permettre aucune économie au Trésor public, ne se traduisent pas en de meilleurs services aux personnes.

La Coalition en veut pour preuve le rapport de 2011 de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), cité par la Vérificatrice générale, qui qualifiait les marchés publics « d’un des principaux domaines à risque » de gaspillage de fonds publics, de malversations et de corruption, vu « l’étroite interaction des intervenants publics et privés ».

« Le colloque de ce matin ressemblait drôlement à ça : une étroite interaction d’intervenants publics et privés, compare M. Benoit. Même le dernier point à l’ordre du jour était libellé Lunch réseautage. Sans doute une façon pour les organisateurs de mettre une dernière Touch à la rencontre! », ironise-t-il.

Pour régler leurs problèmes de budget, la Coalition Solidarité Santé conseille plutôt aux gestionnaires du réseau public d’appuyer la mise en place d’une assurance médicaments 100 % publique qui permettrait d’économiser de un à trois milliards de dollars annuellement, lesquels pourraient être réinvestis dans les établissements.

« Le remède aux coupures, ça existe! », conclut M. Benoit. 

À propos de la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ

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Renseignements :  

Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé : 514-442-0577

 

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