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MONTRÉAL.- Une pétition est actuellement en ligne pour s’opposer au projet de loi no10 du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Hébergée sur le site web de l’Assemblée nationale, cette pétition demande le retrait du projet de loi et la tenue de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux. Elle reprend les arguments de la très grande majorité des organisations et des experts qui ont été entendus lors de la commission parlementaire sur le projet de loi no10.

« Ce projet de loi aura pour conséquence de désorganiser le réseau et de mettre en danger la santé de la population. Mais le ministre ne veut rien entendre, il a même prétendu la semaine dernière que personne ne lui avait demandé d’arrêter. Par cette pétition, en une seule journée, plus de 5 000 personnes viennent de lui dire: Docteur Barrette, ARRÊTEZ ! Et ce n’est qu’un début ! », lance Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé.

Un projet de loi qui aurait des conséquences néfastes pour le réseau

Il est rare de voir une telle unanimité pour s’opposer à un projet de loi. Il est vrai que pendant que le ministre ne pense qu’à prendre le contrôle du réseau, rien n’est fait pour s’occuper des réels problèmes.

« Le ministre n’a déposé aucune évaluation, aucun bilan des fusions d’établissements faites en 2004, et des problèmes qui en ont découlé comme le manque d’accès aux services, à un médecin de famille et les décourageantes listes d’attente. Et ses fusions à plus grande échelle ne feront qu’augmenter ces problèmes actuels », déclare Jacques Benoit.

La Coalition invite l’ensemble des organisations du réseau, de même que l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec, à signer cette pétition.

« Que le ministre retire son projet de loi, et qu’il organise une véritable consultation sur la base d’une sérieuse évaluation des 10 ans de fusion des CSSS. Des solutions, il y en aura », conclut Jacques Benoit.

À propos de la Coalition solidarité santé

La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

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SOURCE Coalition Solidarité Santé

Renseignements : Hubert Forcier, Coalition Solidarité Santé, Téléphone : 514 209-3311

Communiqués Réforme Barrette

Montréal. – Le ministre Barrette pourra bien déposer de nouvelles lois ou des amendements à celles qui sont déjà en étude, la Coalition Solidarité Santé considère que tant qu’il n’aura pas évalué sérieusement les fusions des dix dernières années, ni consulté les intervenantes et intervenants qui travaillent quotidiennement dans le système public, il n’apportera aucun remède aux problèmes vécus par la population et par les équipes soignantes sur le terrain.

« Le Dr Barrette préfère appliquer des solutions mécaniques à quelque chose qui ne l’est pas », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Un système public de santé et de services sociaux doit répondre à différentes réalités, c’est pourquoi c’est un système complexe, composé de multiples facettes. Ne pas en tenir compte, c’est comme appliquer le même traitement à toutes les maladies en pensant que ça va fonctionner », ajoute-t-il.

Projet de loi no 20

Le dépôt du PL 20, la semaine dernière, se situe dans la même ligne de pensée mécanique. « Le ministre fait une simple opération mathématique en divisant la population du Québec par le nombre de médecins, et il obtient ainsi le nombre de patients que chaque médecin doit prendre en charge. Voilà, on passe à un autre appel !, ironise M. Benoit. Dans ce projet de loi, où est la première ligne interdisciplinaire qui permettrait à chaque membre de l’équipe de jouer un rôle accru dans les soins et services, délestant du même coup le médecin de tâches pouvant être accomplies par d’autres ? Dans le contexte que va créer ce projet de loi, que vont devenir les services sociaux ? “La détresse, ça ne saigne pas* , mais ça mérite aussi d’être soigné. Où est la prévention ? Encore une fois, tout est médical, curatif. Mais la santé, c’est autre chose que la maladie ! ».

Amendements au PL 10

En début de semaine, le ministre Barrette a déposé 151 pages d’amendements à son PL 10, qui contient 165 articles, en déclarant que ça répondait aux critiques qui avaient été faites en commission parlementaire. « Il n’a apparemment pas tenu compte de la critique qui est revenue le plus souvent, à savoir le rejet de son projet de loi ! Le PL 10 n’a pas sa raison d’être, il est mauvais pour notre système public de Santé et de services sociaux. Ce n’est pas en y changeant quelques détails que le ministre le rendra plus nécessaire. Un plat avarié demeure avarié même si on le nappe de sauce ! », tranche M. Benoit.

Projet de loi 28 

Avec le PL 28, le gouvernement Couillard adopte une façon de faire du gouvernement Harper qui a été amplement dénoncée par l’opposition à Ottawa : les projets de loi mammouths, où on prend prétexte de la mise en œuvre du discours du budget pour passer en douce des éléments qui ont peu de liens avec le sujet. Ainsi, dans le PL 28, on trouve des passages sur l’utilisation des sommes liées à la désassurance d’un service assuré par la RAMQ, sur des services pharmaceutiques et leur rémunération, sur l’inscription d’un médicament à rembourser, sur l’information pouvant être divulguée à propos des ententes avec les compagnies pharmaceutiques, et sur de nouvelles exemptions à l’obligation de publication de la Loi sur les règlements. « C’est une bien mauvaise façon d’obtenir la confiance de la population et du personnel soignant », croit M. Benoit. La Coalition considère que le ministre Barrette aurait tout intérêt à mettre cartes sur table, toutes les cartes, à jouer franc jeu et non à cache-cache avec la population.

« Le ministre Coiteux déclarait, il y a peu, que c’était la fin de la pensée magique. Il semble que le Dr Barrette n’y soit pas assujetti. Ou alors, ses véritables intentions sont différentes de ce qu’il laisse paraître, et c’est la raison de ses cachotteries et de son strip-tease législatif », conclut Jacques Benoit.

À propos de la Coalition solidarité santé

La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

* Mémoire de la Fédération des CRDITED à la commission parlementaire sur le PL 10.

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Renseignements

Jacques Benoit

Coalition Solidarité Santé

Téléphone : 514 442-0577

Communiqués Réforme Barrette

Monsieur le ministre

Madame la ministre,

Messieurs, mesdames les députés,

 

Il y a moins d’un an, le 12 mars dernier, la Coalition solidarité santé tenait à Montréal une assemblée publique intitulée : «Les 10 ans des CSSS: quel bilan?». 

David Levine, ex-PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l’UQO et Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services, nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Nous croyons que le ministre Barrette aurait eu intérêt à procéder à ce type d’exercice d’évaluation des dix ans de fusions d’établissements de santé et de services sociaux: nous sommes fermement convaincus que le contenu de son projet de loi 10 s’en serait grandement ressenti. En effet, pour savoir où aller, il peut être utile de savoir d’où l’on vient. 

Alors, pour que nous en ayons tous et toutes une bonne idée aujourd’hui, nous allons vous partager plusieurs éléments découlant de cette assemblée.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

a) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

b) Perte de proximité des services

c) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

d) Coupures et réductions de services

e) Détérioration des services sociaux

f) Des structures trop grosses et ingérables

g) Recul de la démocratie

h) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

i) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

j) Augmentation de la privatisation.

Ce dernier problème, l’augmentation de la privatisation, c’est le pire des résultats qu’on a vu se développer avec les fusions. On a utilisé les ressources du public au service du privé, contrairement à ce que disait le gouvernement libéral de l’époque.  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

On aurait été en droit de s’attendre à mieux de notre ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, M. Philippe Couillard, dans la défense de notre système public de soins et services.

Et si ce n’était pas le résultat escompté, il est encore temps de faire marche arrière : on ne peut faire la même erreur deux fois, parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur, c’est un choix!

Or, le PL 10 qui nous est présenté, de par des fusions à plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse.

Le PL 10 consacre l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Pire encore, le PL nous présente la question d’une gouvernance efficace pour le réseau public de santé et des services sociaux comme un choix de mode de gestion ou un choix de gestionnaires, alors que ce qui importe d’abord, c’est de savoir dans quel cadre va s’opérer cette gestion : quelles orientations, quelles valeurs serviront de guide. Ce sont ces valeurs et orientations qui vont guider tout le travail et les choix qui se feront dans la gestion et dans la prestation des soins et services. 

Et si nous visons une réelle amélioration dans la gouvernance, c’est là qu’il faut débuter. 

Par exemple?

  • Par le respect des principes de la Loi canadienne sur la santé, soit la gestion publique, l’universalité, la transférabilité, l’intégralité et l’accessibilité, de même que l’interdiction de surfacturation et d’imposition de frais modérateurs;
  • Par la propriété publique de la prestation des soins et services sociaux et de santé, y incluant celle de tous les soins personnels intimes (comme les Activités de la vie quotidienne – AVQ); 
  • Par l’étanchéité absolue entre la pratique des médecins participants et celle des médecins non participants;

 

Et par encore d’autre valeurs et orientation.

Mais alors que dire d’un projet de loi qui ne représente, suivant les dires du ministre, qu’un morceau du puzzle?… 

Alors pour savoir à quoi ressemblera notre système de santé quand tous les morceaux du puzzle seront en place, il nous faut aborder certaines des pièces manquantes.

 

Le financement à l’activité : ce mode de financement est l’instrument budgétaire par lequel va se poursuivre la sous-traitance, la privatisation, et le développement du système privé de soins et services amorcé par les fusions de 2003 et qui se poursuivra avec le PL 10.

Parce que… Quand on établit un prix pour chaque chose, qu’on met en concurrence les prestataires et leurs services, que le moins cher devient le meilleur, qu’on vise le volume plutôt que la qualité, quand le patient est vu comme un «revenu », ce n’est plus de la santé, c’est un marché!

Le financement à l’activité ne fait qu’augmenter les coûts administratifs et la bureaucratie qui doit contrôler la saisie et la gestion des données, tout en n’apportant aucune nouvelle ressource dans les services. 

Ce type de financement a été appliqué au Royaume-Uni il y a déjà plus d’une décennie. Ce mode de financement a été accompagné d’un accroissement du recours au privé pour la prestation des soins, en invoquant le “libre choix du patient”. 

L’Association des consultants du Service national de la santé au Royaume-Uni (NHSCA) adressait une lettre à l’Association médicale canadienne en 2005 pour la dissuader d’emprunter cette voie au Canada. Leur lettre soulève nombre de problèmes qui découlent de cette orientation, des problèmes dont on se tient loin quand on veut maintenir et développer un système public de santé et de services sociaux. 

 

Les supercliniques : alors que nos constats sur le terrain amènent à dire qu’il y a recul de la première ligne et que

l’organisation et le développement d’équipes multi devrait être visés prioritairement, le ministre va ouvrir des supercliniques composées de soins et services spécialisés ne répondant en rien à cet objectif identifié comme prioritaire depuis plus de 40 ans.

« Dans ces supercliniques, les usagers pourront « payer » avec leur carte d’assurance-maladie! »… Cette phrase prononcée à plusieurs reprises par le ministre, et par le premier ministre, en campagne électorale et depuis lors, ne nous rassure pas du tout sur les orientations de « marché » à long terme du gouvernement; en effet, quand est-ce qu’on a entendu par le passé qu’en CLSC ou à l’hôpital, nous pouvions « payer » avec notre carte d’assurance maladie? Si le financement est axé sur le patient et suit le patient, la carte d’assurance maladie jouera un rôle clé.   Et le jour où le gouvernement diminuera les budgets, et le panier de services couverts, on remplacera la carte d’assurance maladie par la carte de crédit?

Avec les supercliniques, nous sommes encore plus loin d’un redéploiement des services sociaux pour travailler en amont et développer une réelle politique de santé. Nous sommes plutôt dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes. Le public au service du privé.

 

Enfin, on ne voudrait pas oublier l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe qui, comme tous les accords de libre-échange, comporte sa section marchés publics, section dans laquelle les gouvernements s’engagent à ouvrir au marché, donc à la sous-traitance et à la privatisation, les services publics, y compris en santé et services sociaux. Mais nous ne savons pas encore, comparativement au ministre et à son gouvernement, les liens qui pourraient unir plus intimement l’AÉCG et le PL 10.

 

Nous l’avons dit maintes et maintes fois : la santé n’est pas une occasion d’affaires. 

 

Monsieur le ministre, 

Madame la ministre,

Messieurs, Mesdames les députés,

C’est pour toutes ces raisons que nous rejetons le PL 10.

 

Merci.

Allocutions et discours Documents Réforme Barrette

On ne peut faire la même erreur deux fois,

parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur,

c’est un choix!

 

(Voici le sommaire du mémoire)

Il y a moins d’un an, le 12 mars dernier, la Coalition solidarité santé tenait à Montréal, et en webdiffusion, une assemblée publique intitulée : « Les 10 ans des CSSS: quel bilan?». 

MM. David Levine, ex PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l’UQO et Madame Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services, nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

a) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

b) Perte de proximité des services

c) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

d) Coupures et réductions de services

e) Détérioration des services sociaux

f) Des structures trop grosses et ingérables

g) Recul de la démocratie

h) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

i) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

j) Augmentation de la privatisation.

Le pire résultat qu’on a vu se développer avec les fusions, c’est la privatisation des soins et services. On a utilisé les ressources du public au service du privé.  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

Et le PL 10 qui nous est présenté, de par des fusions à plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse.

Le PL 10 consacre l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Pire encore, le PL nous présente l’obtention d’une gouvernance efficace pour le réseau public de santé et des services sociaux comme un choix de mode de gestion (très hiérarchisé au surplus), sans tenir compte que ce choix s’appliquera dans le cadre de valeurs et d’orientations portées par le système public lui-même. Ces valeurs et orientations sont ce qu’il y a de plus fondamental parce que ce sont elles qui gouvernent tout le travail et les choix qui se feront tant dans la détermination du ou des modes de gestion que dans la prestation des soins et services.

Mais alors que dire d’un projet de loi qui ne représente, suivant les dires du ministre, qu’un morceau du puzzle?… 

Alors pour savoir à quoi ressemblera notre système de santé quand tous les morceaux du puzzle seront en place, il nous faut aborder les pièces manquantes.

Le financement à l’activité a été appliqué au Royaume-Uni il y a déjà plus d’une décennie. Ce mode de financement a été accompagné d’un accroissement du recours au privé pour la prestation des soins, en invoquant le “libre choix du patient”. Le financement à l’activité, où est établi un coût pour chaque acte posé, ne fait qu’augmenter les coûts administratifs et la bureaucratie qui doit contrôler la saisie et la gestion des données, tout en n’apportant aucune nouvelle ressource dans les services. 

Avec les supercliniques, nous sommes encore plus loin d’un redéploiement des services sociaux pour travailler en amont et développer une réelle politique de santé. Nous sommes plutôt dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes. 

L’Accord économique et commercial global (AECG), comme tous les accords de libre-échange, comporte sa section marchés publics dans laquelle les gouvernements s’engagent à ouvrir au marché, donc à la sous-traitance et à la privatisation, les services publics, y compris en santé et services sociaux. Mais nous ne savons pas encore, comparativement au ministre et à son gouvernement, les liens qui pourraient unir plus intimement l’AÉCG et le PL 10.

Nous l’avons dit maintes et maintes fois : la santé n’est pas une occasion d’affaires. 

Et c’est pour toutes ces raisons que nous rejetons le PL 10.

 

Documents Mémoires Réforme Barrette