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RÉFORME BARRETTE.

Le 25 septembre 2014, le ministre de la santé et des services sociaux M. Gaétan Barrette déposait le Projet de loi 10 modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales.

Dans les jours qui ont suivi, la Coalition a réagi par communiqué de presse.

Ce projet de loi porte bien son nom puisqu’il vient modifier considérablement l’ensemble du réseau public de soins et services de santé et de services sociaux au Québec, en centralisant dans les mains du ministre presque tous les pouvoirs de décisions tant au niveau des nominations des membres des conseils d’administration des nouveaux établissements et de leurs Directeurs généraux, qu’au niveau des personnes physiques ou morales pouvant rendre les soins et services ainsi que des façons de rendre ces services.

Une commission parlementaire a été appelée pour entendre toutes les personnes et organisations désirant s’exprimer à ce sujet.

Une pétition pour le retrait du PL 10 a pu être signée en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. La Coalition a émis un communiqué à cet effet. On peut consulter et utiliser un bref argumentaire en six points contre le projet de loi.

Les regroupements communautaires en santé et services sociaux de Montréal ont émis un avis pour le maintien d’une cohérence régionale dans le cadre du PL 10.

Le 1er décembre 2014, le ministre a déposé les amendements suivants au PL 10.

Le 4 février 2015, la Coalition solidarité santé, en conférence de presse, appelait les députés libéraux à ne pas voter de bâillon pour l’adoption du PL 10, à rappeler le ministre à l’ordre pour qu’il retire son projet de loi et tienne de véritables consultations sur le réseau public de santé et de services sociaux.

Le 7 février 2015, l’Assemblée nationale adoptait, sous le bâillon, la Loi 10.

COLLOQUE SUR LES EFFETS DE LA RÉFORME DE LA LOI 10 – AVANT SON ENTRÉE EN VIGUEUR! – Séminaire spécial du 26 janvier 2015 – Institut de Recherche en Santé Publique de l’Université de Montréal – Avec François Béland, Damien Contandriopoulos, Réjean Hébert, Paul Lamarche.

Revue médiatique sur le PL 10 et les consultations publiques.

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On ne peut faire la même erreur deux fois,

parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur,

c’est un choix!

 

(Voici le sommaire du mémoire)

Il y a moins d’un an, le 12 mars dernier, la Coalition solidarité santé tenait à Montréal, et en webdiffusion, une assemblée publique intitulée : « Les 10 ans des CSSS: quel bilan?». 

MM. David Levine, ex PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l’UQO et Madame Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services, nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

a) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

b) Perte de proximité des services

c) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

d) Coupures et réductions de services

e) Détérioration des services sociaux

f) Des structures trop grosses et ingérables

g) Recul de la démocratie

h) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

i) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

j) Augmentation de la privatisation.

Le pire résultat qu’on a vu se développer avec les fusions, c’est la privatisation des soins et services. On a utilisé les ressources du public au service du privé.  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

Et le PL 10 qui nous est présenté, de par des fusions à plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse.

Le PL 10 consacre l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Pire encore, le PL nous présente l’obtention d’une gouvernance efficace pour le réseau public de santé et des services sociaux comme un choix de mode de gestion (très hiérarchisé au surplus), sans tenir compte que ce choix s’appliquera dans le cadre de valeurs et d’orientations portées par le système public lui-même. Ces valeurs et orientations sont ce qu’il y a de plus fondamental parce que ce sont elles qui gouvernent tout le travail et les choix qui se feront tant dans la détermination du ou des modes de gestion que dans la prestation des soins et services.

Mais alors que dire d’un projet de loi qui ne représente, suivant les dires du ministre, qu’un morceau du puzzle?… 

Alors pour savoir à quoi ressemblera notre système de santé quand tous les morceaux du puzzle seront en place, il nous faut aborder les pièces manquantes.

Le financement à l’activité a été appliqué au Royaume-Uni il y a déjà plus d’une décennie. Ce mode de financement a été accompagné d’un accroissement du recours au privé pour la prestation des soins, en invoquant le “libre choix du patient”. Le financement à l’activité, où est établi un coût pour chaque acte posé, ne fait qu’augmenter les coûts administratifs et la bureaucratie qui doit contrôler la saisie et la gestion des données, tout en n’apportant aucune nouvelle ressource dans les services. 

Avec les supercliniques, nous sommes encore plus loin d’un redéploiement des services sociaux pour travailler en amont et développer une réelle politique de santé. Nous sommes plutôt dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes. 

L’Accord économique et commercial global (AECG), comme tous les accords de libre-échange, comporte sa section marchés publics dans laquelle les gouvernements s’engagent à ouvrir au marché, donc à la sous-traitance et à la privatisation, les services publics, y compris en santé et services sociaux. Mais nous ne savons pas encore, comparativement au ministre et à son gouvernement, les liens qui pourraient unir plus intimement l’AÉCG et le PL 10.

Nous l’avons dit maintes et maintes fois : la santé n’est pas une occasion d’affaires. 

Et c’est pour toutes ces raisons que nous rejetons le PL 10.

 

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Pour nous, comme pour d’autres, le projet de loi 25 est un projet de loi issu de nulle part et qui ne mènera nulle part puisqu’il fait table rase des acquis du système québécois pour leur substituer des solutions préfabriquées dans des officines ministérielles. Il met de l’avant des solutions pour le moins controversées et il ignore les larges consensus sociaux.
 
Il semble que le Ministre ait trouvé une mécanique qui générera plus de problèmes qu’elle n’en solutionnera que alors que les problèmes connus et les solutions tout aussi connues du réseau sont marginalisés. Si l’objectif poursuivi par le projet de loi 25 est le réseautage des intervenants-terrain, pourquoi est-ce que ce sont les conseils d’administration qu’on fusionne ? Pourquoi n’a-t-on pas tout simplement mis en place des moyens réalistes pour faire en sorte que ces intervenants puissent échanger ?
 
Pour toutes les raisons énumérées dans les quelques pages de ce mémoire, nous demandons au gouvernement québécois de retirer le projet de loi 25 et d’initier, avec les citoyenNEs du Québec et les travailleurs et les travailleuses du réseau de la santé, un débat réellement démocratique sur l’ensemble des intentions ministérielles et les solutions à mettre de l’avant pour améliorer la quantité, la qualité et la continuité des services offerts à la population.
 
Si le ministre avait fait un processus de consultation large, c’est cette demande qu’il aurait entendue partout comme en témoigne la longue liste des appuis reçus par la Coalition Solidarité Santé au cours des derniers jours. Il n’est pas trop tard pour faire marche arrière. Comme le disaient les sages québécois, tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait. Pour cela, il faut retirer le Projet de loi 25 et refaire le processus comme il aurait dû se faire. C’est que ce vous demande les nombreux signataires en appui à la Déclaration commune de la Coalition Solidarité Santé.

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Nous nous permettrons, pour conclure, de faire une appréciation générale du projet de loi 38. Vous aurez sans doute compris que la Coalition Solidarité Santé ne rejette pas d’emblée l’institution d’un commissariat à la santé et au bien-être au Québec. Par ailleurs, il est évident que nous ne sommes pas disposés à sacrifier le Conseil de la santé et du bien-être pour ce faire.  Il est tout aussi manifeste que le projet de loi devra être bonifié substantiellement  si le gouvernement veut effectivement aller de l’avant. C’est pourquoi nous nous permettons d’y aller d’une proposition globale.

À l’heure actuelle, les fonctions et responsabilités du Commissaire sont trop larges ; les possibilités qu’il soit à la fois juge et partie, trop grandes, sa distance face au ministre de la Santé et des Services sociaux trop réduite, la participation démocratique trop aléatoire, la charte non définie, la notion de droit trop mal cernée, les ressources financières trop anorexiques pour que la proposition ministérielle soit acceptable dans sa forme actuelle. Nous invitons donc le ministre de la Santé et des Services sociaux à corriger ces tares législatives avant de procéder. 
 
Nous savons que le gouvernement souhaitait adopter ce projet de loi avant la fin de la présente session parlementaire, mais il serait mal avisé de procéder avec précipitation en faisant fi des commentaires et des recommandations émis dans le présent mémoire et dans bien d’autres, nous en sommes persuadés. 
 
Le Commissaire à la santé et au bien-être doit être crédible pour la population québécoise et pour les acteurs de ce réseau s’il veut s’acquitter correctement de son mandat. Or, rien dans le présent projet de loi n’assure qu’il bénéficiera, a priori, d’un préjugé favorable. La crédibilité de la fonction ne peut reposer uniquement sur les personnes qui occuperont ce poste ; c’est au ministre et à son gouvernement de lui assurer préalablement un cadre législatif satisfaisant.

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