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Montréal – Cinq associations de défense des droits et de justice sociale ont uni leur voix, aujourd’hui, pour dénoncer la facturation médicale illégale observée dans certaines cliniques médicales. Ces associations, qui regroupent à la fois des médecins et des dizaines de milliers d’usagers du réseau de la santé, s’inscrivent dans la foulée d’un recours collectif contre le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), la RAMQ et plusieurs cliniques médicales. 

Médecins québécois pour le régime public (MQRP) dénonce une nouvelle fois la multiplication des frais facturés aux patients. « Cette pratique atteint aujourd’hui des proportions inégalées. Nos patients se font facturer de plus en plus de frais lors des visites médicales, au-delà des rares exceptions permises par la loi » a affirmé la Dre Isabelle Leblanc, présidente de MQRP. «Vulnérables face aux difficultés d’accès, les patients sont mal placés pour refuser de payer des sommes souvent élevées. Pourtant, tout ce qui est médicalement requis doit être accessible gratuitement. C’est le fondement même de notre régime public d’assurance maladie! Il est inacceptable que le Collège des médecins du Québec et la RAMQ ne sanctionnent pas ces pratiques illégales en dépit des nombreuses plaintes reçues. MQRP appuie donc sans réserve le recours collectif contre les frais accessoires », ajoute la Dre Leblanc.

De son côté, le président de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) déplore que les personnes aînées soient prises en otage par certains médecins. « Il est souvent difficile de départager les frais qui sont légaux ou légitimes, et ceux qui ne le sont pas. Dans le doute, trop de personnes aînées se taisent et ramassent la facture. Aussi, dans un contexte où l’accès à un médecin devient de plus en plus difficile et les délais d’attente pour une consultation avec les spécialistes s’allongent, elles hésitent à s’opposer au paiement de frais réclamés lors d’une consultation, surtout si on leur présente comme étant inévitable », a souligné Pierre-Paul Côté. L’AREQ tient donc à dénoncer publiquement cette situation et elle invite ses membres à s’inscrire massivement au recours collectif.

« Nous croyons que les frais abusifs chargés par certains médecins ne doivent pas être un frein à l’accessibilité des services médicaux», estime Geneviève Dorval, du Comité de lutte en santé de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles. « Malheureusement, il est courant que des patients, incapables d’assumer des coûts supplémentaires, soient privés de soins pourtant médicalement requis et couverts par le régime public. Afin de démontrer l’ampleur de ces pratiques injustifiées, la Clinique mettra en place un registre des frais abusifs qui sera disponible dès janvier 2015 et pour lequel nous solliciterons les témoignages de la population.»  

Pour la Coalition Solidarité Santé, « cette surfacturation ne protège pas notre système public de soins de santé et de services sociaux : elle vient créer deux catégories de malades et de soignés : l’une qui aura les moyens de se payer les soins et services, et l’autre qui ne les aura pas. Et la catégorie qui ne les aura pas, non seulement ne pourra se soigner, mais peut-être verra son état se détériorer, et, son cas s’aggravant, coûtera plus cher au système public pour lui donner les soins nécessaires », souligne Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. Celui-ci en conclut que la surfacturation des frais accessoires, tout comme le PL 10, n’ont qu’une seule raison d’exister : faire de la santé une occasion d’affaire, pour les « vraies affaires».

Rappelons que jeudi dernier, le cabinet d’avocats Grenier Verbauwhede Avocats a annoncé que 17 autres cliniques étaient ajoutées à une requête pour autoriser l’exercice d’un recours collectif contre le MSSS, la RAMQ et des cliniques, suite à la facturation médicale illégale qui se pratiquait dans ces cliniques. En tout, depuis le dépôt du recours collectif, une cinquantaine de cliniques ont été ajoutées à la demande de patients victimes de surfacturation en clinique médicale. La requête a été déposée par le cabinet d’avocats au nom de M. Philippe Léveillé et d’autres patients.

 

À propos

Les organismes réunis dans le cadre de cette sortie publique sont : l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), qui regroupe plus de 56 000 personnes aînées partout sur le territoire québécois; Médecins québécois pour le régime public (MQRP), un regroupement de médecins de diverses régions du Québec : généralistes, spécialistes, médecins de santé publique, universitaires et médecins en formation; la Coalition Solidarité Santé, regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses; le Conseil pour la protection des malades, un organisme privé, sans but lucratif, voué depuis 40 ans à la protection et à la défense des droits des usagers du réseau de la santé; et la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, un organisme de santé contrôlé par les citoyens et citoyennes dont l’objectif est d’organiser des services préventifs et curatifs et de regrouper les citoyens et citoyennes autour des questions de santé afin d’améliorer les conditions de santé à court et à long terme.

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Renseignements :  

Dominic Provost, 

Conseiller en communication – AREQ

Cell. : 418 929-4082

Courriel : provost.dominic@csq.qc.net 

Communiqués

Monsieur le ministre

Madame la ministre,

Messieurs, mesdames les députés,

 

Il y a moins d’un an, le 12 mars dernier, la Coalition solidarité santé tenait à Montréal une assemblée publique intitulée : «Les 10 ans des CSSS: quel bilan?». 

David Levine, ex-PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l’UQO et Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services, nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Nous croyons que le ministre Barrette aurait eu intérêt à procéder à ce type d’exercice d’évaluation des dix ans de fusions d’établissements de santé et de services sociaux: nous sommes fermement convaincus que le contenu de son projet de loi 10 s’en serait grandement ressenti. En effet, pour savoir où aller, il peut être utile de savoir d’où l’on vient. 

Alors, pour que nous en ayons tous et toutes une bonne idée aujourd’hui, nous allons vous partager plusieurs éléments découlant de cette assemblée.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

a) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

b) Perte de proximité des services

c) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

d) Coupures et réductions de services

e) Détérioration des services sociaux

f) Des structures trop grosses et ingérables

g) Recul de la démocratie

h) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

i) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

j) Augmentation de la privatisation.

Ce dernier problème, l’augmentation de la privatisation, c’est le pire des résultats qu’on a vu se développer avec les fusions. On a utilisé les ressources du public au service du privé, contrairement à ce que disait le gouvernement libéral de l’époque.  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

On aurait été en droit de s’attendre à mieux de notre ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, M. Philippe Couillard, dans la défense de notre système public de soins et services.

Et si ce n’était pas le résultat escompté, il est encore temps de faire marche arrière : on ne peut faire la même erreur deux fois, parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur, c’est un choix!

Or, le PL 10 qui nous est présenté, de par des fusions à plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse.

Le PL 10 consacre l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Pire encore, le PL nous présente la question d’une gouvernance efficace pour le réseau public de santé et des services sociaux comme un choix de mode de gestion ou un choix de gestionnaires, alors que ce qui importe d’abord, c’est de savoir dans quel cadre va s’opérer cette gestion : quelles orientations, quelles valeurs serviront de guide. Ce sont ces valeurs et orientations qui vont guider tout le travail et les choix qui se feront dans la gestion et dans la prestation des soins et services. 

Et si nous visons une réelle amélioration dans la gouvernance, c’est là qu’il faut débuter. 

Par exemple?

  • Par le respect des principes de la Loi canadienne sur la santé, soit la gestion publique, l’universalité, la transférabilité, l’intégralité et l’accessibilité, de même que l’interdiction de surfacturation et d’imposition de frais modérateurs;
  • Par la propriété publique de la prestation des soins et services sociaux et de santé, y incluant celle de tous les soins personnels intimes (comme les Activités de la vie quotidienne – AVQ); 
  • Par l’étanchéité absolue entre la pratique des médecins participants et celle des médecins non participants;

 

Et par encore d’autre valeurs et orientation.

Mais alors que dire d’un projet de loi qui ne représente, suivant les dires du ministre, qu’un morceau du puzzle?… 

Alors pour savoir à quoi ressemblera notre système de santé quand tous les morceaux du puzzle seront en place, il nous faut aborder certaines des pièces manquantes.

 

Le financement à l’activité : ce mode de financement est l’instrument budgétaire par lequel va se poursuivre la sous-traitance, la privatisation, et le développement du système privé de soins et services amorcé par les fusions de 2003 et qui se poursuivra avec le PL 10.

Parce que… Quand on établit un prix pour chaque chose, qu’on met en concurrence les prestataires et leurs services, que le moins cher devient le meilleur, qu’on vise le volume plutôt que la qualité, quand le patient est vu comme un «revenu », ce n’est plus de la santé, c’est un marché!

Le financement à l’activité ne fait qu’augmenter les coûts administratifs et la bureaucratie qui doit contrôler la saisie et la gestion des données, tout en n’apportant aucune nouvelle ressource dans les services. 

Ce type de financement a été appliqué au Royaume-Uni il y a déjà plus d’une décennie. Ce mode de financement a été accompagné d’un accroissement du recours au privé pour la prestation des soins, en invoquant le “libre choix du patient”. 

L’Association des consultants du Service national de la santé au Royaume-Uni (NHSCA) adressait une lettre à l’Association médicale canadienne en 2005 pour la dissuader d’emprunter cette voie au Canada. Leur lettre soulève nombre de problèmes qui découlent de cette orientation, des problèmes dont on se tient loin quand on veut maintenir et développer un système public de santé et de services sociaux. 

 

Les supercliniques : alors que nos constats sur le terrain amènent à dire qu’il y a recul de la première ligne et que

l’organisation et le développement d’équipes multi devrait être visés prioritairement, le ministre va ouvrir des supercliniques composées de soins et services spécialisés ne répondant en rien à cet objectif identifié comme prioritaire depuis plus de 40 ans.

« Dans ces supercliniques, les usagers pourront « payer » avec leur carte d’assurance-maladie! »… Cette phrase prononcée à plusieurs reprises par le ministre, et par le premier ministre, en campagne électorale et depuis lors, ne nous rassure pas du tout sur les orientations de « marché » à long terme du gouvernement; en effet, quand est-ce qu’on a entendu par le passé qu’en CLSC ou à l’hôpital, nous pouvions « payer » avec notre carte d’assurance maladie? Si le financement est axé sur le patient et suit le patient, la carte d’assurance maladie jouera un rôle clé.   Et le jour où le gouvernement diminuera les budgets, et le panier de services couverts, on remplacera la carte d’assurance maladie par la carte de crédit?

Avec les supercliniques, nous sommes encore plus loin d’un redéploiement des services sociaux pour travailler en amont et développer une réelle politique de santé. Nous sommes plutôt dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes. Le public au service du privé.

 

Enfin, on ne voudrait pas oublier l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe qui, comme tous les accords de libre-échange, comporte sa section marchés publics, section dans laquelle les gouvernements s’engagent à ouvrir au marché, donc à la sous-traitance et à la privatisation, les services publics, y compris en santé et services sociaux. Mais nous ne savons pas encore, comparativement au ministre et à son gouvernement, les liens qui pourraient unir plus intimement l’AÉCG et le PL 10.

 

Nous l’avons dit maintes et maintes fois : la santé n’est pas une occasion d’affaires. 

 

Monsieur le ministre, 

Madame la ministre,

Messieurs, Mesdames les députés,

C’est pour toutes ces raisons que nous rejetons le PL 10.

 

Merci.

Allocutions et discours Documents Réforme Barrette

On ne peut faire la même erreur deux fois,

parce que la deuxième fois, ce n’est plus une erreur,

c’est un choix!

 

(Voici le sommaire du mémoire)

Il y a moins d’un an, le 12 mars dernier, la Coalition solidarité santé tenait à Montréal, et en webdiffusion, une assemblée publique intitulée : « Les 10 ans des CSSS: quel bilan?». 

MM. David Levine, ex PDG de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de Montréal, André-Pierre Contandriopoulos, professeur et chercheur à l’Université de Montréal, René Lachapelle, ex-organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l’UQO et Madame Johanne Archambault, ex-responsable de l’Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services, nous ont fait part de leur évaluation respective des fusions d’établissements, et des résultats obtenus au regard des attentes.

Pour toutes les personnes présentes à l’assemblée, les fusions de 2004 n’ont pas rempli les promesses faites. Au contraire, elles ont plutôt causé les problèmes suivants :

a) Augmentation du pouvoir des médecins au détriment de la première ligne

b) Perte de proximité des services

c) Peu (ou pas) d’intégration ni de continuité des services, approche populationnelle trop complexe

d) Coupures et réductions de services

e) Détérioration des services sociaux

f) Des structures trop grosses et ingérables

g) Recul de la démocratie

h) Impact négatif sur le personnel et les relations de travail

i) Une gestion inappropriée: la Nouvelle gestion publique

j) Augmentation de la privatisation.

Le pire résultat qu’on a vu se développer avec les fusions, c’est la privatisation des soins et services. On a utilisé les ressources du public au service du privé.  On a ainsi sous-traité des services d’entretien, de buanderie, d’alimentation, de fournitures médicales, des services à domicile, des chirurgies, des agences de personnel, et on a utilisé des PPP pour des hôpitaux, dans l’hébergement, etc. 

En dix ans, la sous-traitance, la privatisation, l’économie-socialisation, la communautarisation et les PPP ont pris place et sont mieux implantés partout dans notre système public de santé et de services sociaux. 

Et le PL 10 qui nous est présenté, de par des fusions à plus grande échelle encore, ne fera qu’amplifier tous ces problèmes, privatisation incluse.

Le PL 10 consacre l’omnipotence du ministre et de son ministère, ce qui revient à dire que l’on consacre l’éloignement des milieux, le déracinement, et la méconnaissance des complexités du terrain. C’est la recette parfaite pour augmenter l’inefficacité, les erreurs et le gaspillage, sans diminuer les budgets consacrés à l’administration.

Pire encore, le PL nous présente l’obtention d’une gouvernance efficace pour le réseau public de santé et des services sociaux comme un choix de mode de gestion (très hiérarchisé au surplus), sans tenir compte que ce choix s’appliquera dans le cadre de valeurs et d’orientations portées par le système public lui-même. Ces valeurs et orientations sont ce qu’il y a de plus fondamental parce que ce sont elles qui gouvernent tout le travail et les choix qui se feront tant dans la détermination du ou des modes de gestion que dans la prestation des soins et services.

Mais alors que dire d’un projet de loi qui ne représente, suivant les dires du ministre, qu’un morceau du puzzle?… 

Alors pour savoir à quoi ressemblera notre système de santé quand tous les morceaux du puzzle seront en place, il nous faut aborder les pièces manquantes.

Le financement à l’activité a été appliqué au Royaume-Uni il y a déjà plus d’une décennie. Ce mode de financement a été accompagné d’un accroissement du recours au privé pour la prestation des soins, en invoquant le “libre choix du patient”. Le financement à l’activité, où est établi un coût pour chaque acte posé, ne fait qu’augmenter les coûts administratifs et la bureaucratie qui doit contrôler la saisie et la gestion des données, tout en n’apportant aucune nouvelle ressource dans les services. 

Avec les supercliniques, nous sommes encore plus loin d’un redéploiement des services sociaux pour travailler en amont et développer une réelle politique de santé. Nous sommes plutôt dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes. 

L’Accord économique et commercial global (AECG), comme tous les accords de libre-échange, comporte sa section marchés publics dans laquelle les gouvernements s’engagent à ouvrir au marché, donc à la sous-traitance et à la privatisation, les services publics, y compris en santé et services sociaux. Mais nous ne savons pas encore, comparativement au ministre et à son gouvernement, les liens qui pourraient unir plus intimement l’AÉCG et le PL 10.

Nous l’avons dit maintes et maintes fois : la santé n’est pas une occasion d’affaires. 

Et c’est pour toutes ces raisons que nous rejetons le PL 10.

 

Documents Mémoires Réforme Barrette

Ce midi, le DG du CHUM prononce une conférence intitulée « Le CHUM, un projet de société à réussir tous ensemble. » 

J’ai cherché dans le dictionnaire le mot « projet ». J’ai trouvé des synonymes qui me semblaient plus appropriés pour les PPP. Je vous les donne : spéculation, calcul, préméditation, machination, conspiration, complot,… Je ne sais pas pour vous autres mais, pour moi, ces mots-là conviennent définitivement mieux pour décrire ce que sont réellement les projets en PPP du CHUM et du CUSM : des complots pour s’emparer de notre bien public.

On pourrait en dire autant pour décrire l’exercice auquel on est soumis depuis l’élection de ce nouveau gouvernement. 

Ça a débuté avec Messieurs Godbout et Montmarquette qui nous ont fabriqué de toutes pièces un rapport sur les finances publiques affirmant que si rien n’était fait, le Québec s’en allait dans un mur avec un déficit anticipé de 3,7 milliards $!

Depuis ce moment, le gouvernement a tout fait pour nous faire gober, à toute la population, que nous devions changer notre façon de faire pour ne pas hypothéquer les générations futures.

Pourtant, toutes les coupures qu’ils font depuis ce temps-là mettent en danger le présent de notre système public: coupures de budget, coupures de postes, coupures de services,… Ils sont même allés jusqu’à vouloir couper l’allocation de 4.30$ par jour des déficients intellectuels. Même s’ils ont fini par retirer ce geste ignoble, ils en ont quand même profité pour nous dire que rien n’est à l’abri du couperet. Rien?…

Non, pas rien : les CHUs en PPP n’ont même pas mérité l’attention des Godbout-Montmarquette, encore moins des Coiteux-Leitao, et pas du tout des Barrette-Couillard.

Pourtant, ces deux CHUs, qui devaient coûter 2 milliards et demi $ en 2005, vont nous coûter 2 fois et demi plus cher : près de 7 millliards $! Ça, c’est 4 milliards et demi de plus dans les poches des plus riches de notre société, c’est 4 milliards et demi à des petits amis du régime, pis c’est un milliard de fois le 4.30$ par jour aux déficients intellectuels! C’est plus que le déficit anticipé pour lequel ils n’arrêtent pas de couper. Mais surtout, c’est un trou sans fond qui va avaler tout notre bien commun pendant des années! Faut arrêter ça!

Dans son discours inaugural le 21 mai dernier, le premier ministre Couillard disait que son « gouvernement [allait être] le premier gouvernement véritablement ouvert de l’histoire du Québec ». 

Il a dit que « les citoyens ont le droit de savoir. C’est leur maison. C’est leur argent. »

Il a dit que « le meilleur remède à l’obscurité, c’est la lumière, la transparence. »

Il a dit qu’« il faut que la transparence soit la plus entière possible et qu’elle ne trouve comme limite que la protection de la vie privée. »

Il a dit vouloir « que les Québécois sachent ce qu’il en coûte, qu’il s’agisse de construction, de services professionnels, d’investissements, de dépenses de déplacement, d’activités de formation ou de ressourcement. »

Il a dit que « les renseignements sur les coûts et les échéanciers des projets doivent être divulgués de façon proactive. »

Et il a dit qu’il allait « réviser les lois et les règlements qui touchent l’accès à l’information, la divulgation des informations relatives aux contrats, aux dépenses et aux engagements de l’État et de ses représentants. »

Ben Monsieur le premier ministre, aujourd’hui on est ici pour vous dire qu’on attend juste ça, les informations relatives aux contrats, aux dépenses et aux engagements de l’État et de ses représentants dans les PPP des CHUs.

Pis plus vite vous allez nous les donner, plus vite on va économiser, pis plus vite on protégera non seulement les générations futures, mais on pourra prendre soin des personnes et de nos familles dans le présent.

M. Couillard, il est plus que temps, pour vous et votre gouvernement, que vos bottines suivent vos babines!

Merci!

 

Allocutions et discours Documents Privatisation Lean

Montréal.- La Coalition solidarité santé se désole que le Projet de loi 10 déposé la semaine dernière par le ministre de la Santé et des Services Sociaux, le Dr Barrette, ne serve que le ministre lui-même et son gouvernement, sans répondre aux besoins de la population. Selon la Coalition, le PL 10 ne diminuera pas les listes d’attente, pas plus qu’il ne renforcera les services de première ligne ni ne fournira un médecin de famille à ceux et celles qui n’en ont pas.

Pour Solidarité santé, malgré toutes les belles promesses et déclarations faites depuis plus de 6 mois, force est de constater que prendre soin de la population et des plus démunis arrive loin derrière les coupures de budget et l’atteinte du déficit zéro dans les priorités de ce gouvernement.

« Sur le terrain, ce qu’on voit, c’est des coupures de personnel : des infirmières, des travailleurs sociaux, des préposé-e-s aux bénéficiaires, et des coupures dans les budgets de santé mentale, dans les services aux personnes âgées… Alors qu’on arrête de dire qu’on ne coupe pas dans les services! », déclare Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition.

Dans les entrevues qu’il a données, le ministre Barrette a laissé entendre que le PL 10 n’est qu’un morceau du puzzle visant à reformater le système public de santé. D’autres morceaux s’ajouteront dans les prochains mois, dont le financement axé sur les patients, qui a pourtant été décrié pour les mauvais travers qu’il a causés au système public du Royaume-Uni, et les super-cliniques promises en campagne électorale, dont le ministre n’a pas voulu dire si elles seront publiques ou privées.

De plus, la Coalition constate qu’avec son PL, le ministre ne fait pas qu’abolir les Agences de la Santé et des Services Sociaux, il abolit également ce qui restait de lieux de représentation permettant aux citoyennes et citoyens de s’exprimer sur leur système de santé. Au moment où le ministre dit vouloir changer la « culture » du système, la population est en droit de craindre ce recul de la démocratie. « Si on ajoute que le premier ministre était jusqu’à tout récemment à l’emploi de PCP, une entreprise qui se présente elle-même comme expérimentée dans les fusions, acquisitions, investissements et opportunités d’affaires en santé, ça ne laisse présager rien de bon pour notre système public de santé », note encore Jacques Benoit.

Enfin, en étant encore plus éloignées des réalités de la population de leur territoire, les administrations des nouveaux établissements à naître prioriseront l’aspect médicalo-hospitalier aux dépens des services sociaux qui reculeront encore sur l’ensemble du territoire québécois. « C’est comme ça qu’on en arrive à des décisions comme abolir l’allocation de 4.30$ par jour à des déficients intellectuels, sous prétexte de saine gestion », de conclure M. Benoit.

À propos de la Coalition solidarité santé.

La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.

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Source : Coalition solidarité santé

Renseignements: Jacques Benoit, coordonnateur : 514-442-0577

www.cssante.com

www.facebook.com/CoalitionSolidariteSante

Voir aussi Commission parlementaire sur le PL 10.

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