Catégorie : <span>Analyse, chronique et lettre ouverte</span>

RÉFORME BARRETTE.

Ces supercliniques, dont on connaît encore peu de choses, soulèvent leur lot d’interrogations.

  • Alors que nos constats sur le terrain amènent à dire qu’il y a recul de la première ligne et que l’organisation et le développement d’équipes multi devrait être visés prioritairement, le ministre nous propose des supercliniques composées de soins et services spécialisés ne répondant en rien à cet objectif identifié prioritaire depuis plus de 40 ans;
  • La nature privée ou publique de ces nouvelles supercliniques ne semble pas inquiéter le ministre, ce qui nous laisse croire que l’option privée ne sera pas écartée, au contraire, et que des fonds publics serviront à nouveau, comme lors des fusions précédentes,  à développer le privé;
  • « Dans ces supercliniques, les usagers pourront « payer » avec leur carte d’assurance-maladie! »… Cette phrase prononcée à plusieurs reprises par le ministre, et par le premier ministre, depuis l’annonce des supercliniques, donne les orientations de « marché » à long terme de ce projet; en effet, quand avons-nous entendu par le passé qu’en CLSC ou à l’hôpital, nous pouvions « payer » avec notre carte d’assurance maladie? Si le financement est axé sur le patient et suit le patient, la carte d’assurance maladie jouera un rôle clé, en attendant le jour où le gouvernement désassurera et révisera le panier de services couverts. Alors, nous pourrons payer aussi avec «d’autres» cartes.
  • Avec ces supercliniques, nous sommes dans le développement d’une politique active de soutien financier pour consolider et développer le pouvoir de la médecine privée, principalement celle des médecins spécialistes.
  • Pourrait-on penser qu’une telle politique de soutien financier a aidé à faire passer un étalement des augmentations de salaire promises aux médecins?…

Certains voient les supercliniques comme de plus gros GMF. Selon le ministre Barrette, “les CLSC ont échoué dans leur mandat d’offrir des services de première ligne. C’est la raison qui le pousse à se tourner plutôt vers les groupes de médecins de famille (GMF) pour offrir des services de proximité en forçant le transfert des professionnels vers les GMF”.

Voici quatre documents: les deux premiers faisant un rappel historique sur les liens entre cabinets privés/CLSC et CLSC/GMF, un autre évaluant les GMF et le dernier, s’en inspirant pour une analyse d’une possible superclinique à l’Hôtel-Dieu:

25 avril 2016: Le ministre Barrette annonce la mise en œuvre des super-cliniques. Il rend publics les documents suivants:

Meilleur accès aux soins de première ligne, communiqué du ministre de la Santé et des Services sociaux.

Programme de désignation réseau pour les groupes de médecine de famille

Super-cliniques: fiche technique

Super-cliniques: présentation

Formulaire de demande de désignation réseau pour les groupes de médecine de famille

Formulaire de demande d’évaluation du nombre de consultations pour une désignation réseau

Ci-dessous une revue médiatique à propos des supercliniques.

1. LES PREMIÈRES SUPERCLINIQUES SERONT ANNONCÉES AVANT L’ÉTÉ – Le gouvernement Couillard appliquera son engagement électoral de mettre en place 50 supercliniques pour améliorer l’accès à un médecin de famille. Les premières annonces seront faites d’ici l’été…

2. BARRETTE VERRAIT BIEN UNE SUPERCLINIQUE À L’HÔTEL-DIEU DE QUÉBEC – S’il n’entend pas conserver de services hospitaliers à L’Hôtel-Dieu de Québec, le ministre Gaétan Barrette verrait par contre d’un bon oeil une superclinique s’y installer…

3. SUPER CLINIQUE: LE MAIRE PRÊT À ACCÉLÉRER LA VENTE DU TERRAIN – Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, affirme être prêt à s’entendre de gré à gré pour accélérer la vente du terrain à l’angle des boulevards Saint-Raymond et Cité-des-Jeunes sur lequel un groupe de médecins projette de construire une super clinique…

4. UNE «SUPERCLINIQUE» OUVRIRA DANS SAINT-NICOLAS – Les 6000 patients qui sont sans médecin de famille dans la partie ouest de la Rive-Sud auront une nouvelle possibilité d’avoir un docteur…

5. COMPLEXE SANTÉ DE 16 MILLIONS$ DANS LE SECTEUR SAINT-NICOLAS – Des promoteurs privés investissent 16 millions $ dans la construction d’un complexe santé dans le secteur Saint-Nicolas qui abritera au début de 2016 une première clinique réseau, à l’ouest des ponts…

6. LE DOSSIER DE LA SUPER-CLINIQUE RÉGLÉ D’ICI LA FIN DE L’ANNÉE – Le conseil municipal de Gatineau devrait normalement se pencher sur la vente du terrain au coin de St-Raymond et Cité-des-Jeunes pour le projet de super-clinique d’ici la fin de 2015.

7. UN HÔPITAL DÉTOURNERAIT DES PATIENTS VERS UNE CLINIQUE PRIVÉE – L’hôpital de Montréal pour enfants détournerait des milliers de patients vers une clinique privée située à proximité de l’établissement de santé. On demanderait aux parents de payer pour ces services médicaux, qui étaient couverts par l’assurance médicale avant le déménagement des activités vers le Centre de santé universitaire de McGill (CUSM), selon The Gazette…

8. MONTREAL CHILDREN’S DIVERTS OUTPATIENTS TO NEW PRIVATE CLINIC – The Montreal Children’s Hospital is diverting thousands of patients to a nearby private clinic and asking parents to now pay a range of fees for medical services that used to be covered under medicare at the hospital’s old downtown address…

9. LES INFIRMIÈRES S’INQUIÈTENT DU SORT DU CENTRE CLOUTIER-DU RIVAGE – Les membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires du Coeur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ) veulent être fixés sur l’avenir du Centre Cloutier-du Rivage, situé dans le secteur Cap-de-la-Madeleine.

10. DES SUPERCLINIQUES AU QUÉBEC EN 2016? – Avant son élection, le Parti libéral du Québec avait promis de mettre en place 50 supercliniques pour améliorer l’accès à un médecin de famille. Près de deux ans plus tard, pas de nouvelle. Les annonces ont été retardées, mais voilà qu’on apprend qu’il pourrait y en avoir une bientôt. Un cadeau de Noël ?…

11. PAS DE SUPER-CLINIQUE, MAIS… DIT LE DR BARRETTE – Le ministre Barrette a, à toutes fins utiles, enterré l’idée d’une super-clinique médicale à Mont-Tremblant, lors d’une visite dans la région vendredi dernier (20 novembre)…

12. FUTURE SUPER CLINIQUE DANS LEBOURGNEUF – Alors que plusieurs cliniques médicales de quartier sont menacées, à Québec, une super clinique doit ouvrir ses portes dans 18 mois environ dans le secteur Lebourgneuf, a appris Le Journal…

13. UNE DES DEUX URGENCES MÉDICALES EST EN SURSIS – Les jours de la salle d’urgence du site Cloutier-Durivage dans le secteur Cap-de-la-Madeleine sont comptés. La direction régionale de la santé a confirmé à TVA-Trois-Rivières que l’établissement ne sera pas qualifié pour être converti en superclinique…

14. SUPER-CLINIQUES: PROCHAIN COPINAGE LIBÉRAL? – Le régime libéral s’apprête à octroyer 50 licences de super-cliniques privées. Or, le processus d’octroi de ces machines à imprimer de l’argent est loin d’être transparent et rappelle l’octroi des permis de garderies aux amis du Parti libéral dans les années 2000.

15. CLOUTIER-DU RIVAGE: DIVERGENCE AU SUJET DE LA SUPERCLINIQUE – Le Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux de la Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) a deux projets de supercliniques dans ses cartons et la conversion du centre Cloutier-du Rivage n’en fait pas partie. Le député de Champlain ainsi que le cabinet du ministre de la Santé ont toutefois affirmé que cette décision revient au ministre Gaétan Barrette et non à la direction du CIUSSS…

16. UNE SUPER-CLINIQUE, PAS À CLOUTIER-DU RIVAGE – Le président-directeur général du réseau de la santé de la région, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, souhaite qu’un projet de super-clinique se réalise ailleurs qu’à Cloutier-du Rivage…

17. SUPERCLINIQUE À SHERBROOKE : « TROP TÔT POUR SE PRONONCER » – Devant un projet autant « hypothétique » qu’« embryonnaire », des élus du secteur de Rock Forest-Saint-Élie-Deauville ne s’emballent pas d’emblée devant la possibilité qu’une superclinique soit érigée près de l’autoroute 410…

18. PAS DE SUPERCLINIQUE POUR LA MRC DE MASKINONGÉ – Contrairement à d’autres secteurs de la région, la MRC de Maskinongé ne devrait pas obtenir de superclinique sur son territoire…

19. LES SUPERCLINIQUES, UNE BRÈCHE QUI PROFITE AU PRIVÉ – Depuis longtemps, nous souhaitons une solution au débordement des urgences. Une solution qui permettra aux patients malades d’être vus dans un lieu approprié et dans un délai respectable.

20. QUÉBEC ATROPHIE LES CLSC: LE MINISTÈRE FORCE LE TRANSFERT DES PROFESSIONNELS VERS LES GROUPES DE MÉDECINE DE FAMILLE – Québec s’apprête à transférer une partie des activités des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF). En effet, dans les prochaines semaines, les centres intégrés de santé et de services sociaux se verront amputés d’une bonne partie de leurs professionnels, qui seront transférés dans les GMF du territoire. Et ce, aux frais des établissements de santé…

21. CLSC ET GMF: LE PROCESSUS EST BIEN AMORCÉ DANS LA RÉGION – Même si le gouvernement du Québec vient tout juste de demander aux CIUSSS de déplacer des professionnels de CLSC vers les Groupes de médecine familiale (GMF), ce n’est pas d’hier que le Saguenay-Lac-Saint-Jean a amorcé le processus. Et selon les personnes impliquées dans le dossier, les effets semblent davantage positifs que négatifs…

22. LES CLSC? UN ÉCHEC, SELON BARRETTE – Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, estime que les CLSC ont échoué dans leur mandat d’offrir des services de première ligne. C’est la raison qui le pousse à se tourner plutôt vers les groupes de médecins de famille (GMF) pour offrir des services de proximité en forçant le transfert des professionnels vers les GMF, comme le révélait Le Devoir jeudi…

23. CLSC: TUER LA VACHE SACRÉE SANS LE DIRE! – Le diagnostic du docteur Barrette, basé sur des fondements biaisés, est sans équivoque en statuant que les CLSC sont un échec. Il n’a pas tout à fait tort, mais il omet de dire que les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas voulu en faire un véritable succès, car ils refusaient d’affronter les puissants médecins sur le front de leur rémunération…

24. LE MINISTRE DE LA SANTÉ GAÉTAN BARRETTE PREND EN MAIN L’AVENIR DE CLOUTIER-DU RIVAGE – Radio-Canada a appris que le Dr Pierre Martin a rencontré le ministre de la Santé Gaétan Barrette en compagnie du député de Champlain Pierre-Michel Auger pour faire avancer le projet de clinique réseau dans les locaux du Centre Cloutier-du Rivage, à Trois-Rivières. La rencontre a eu lieu à la mi-mars…

25. DISCUSSIONS EN COURS POUR L’AVENIR DU CENTRE CLOUTIER-DU RIVAGE– L’avenir du centre Cloutier-du Rivage pourrait se préciser prochainement. Une rencontre a eu lieu à la mi-mars entre le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et le Dr Pierre Martin, président de l’Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie…

26. 50 SUPER-CLINIQUES D’ICI LA FIN 2018 – Le gouvernement Couillard va de l’avant avec sa promesse électorale et vise l’implantation de 50 super-cliniques au Québec d’ici la fin 2018. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, y voit la réponse tant attendue au désengorgement des urgences, mais la Fédération des médecins omnipraticiens ne partage pas son enthousiasme…

27. SUPER-CLINIQUES: LE PLAN DÉVOILÉ – Ouvrir ses portes 12 heures par jour et sept jours sur sept. Offrir un minimum de 20 000 consultations par année, dont plusieurs dans un service sans rendez-vous. Donner accès à un centre de prélèvements public. Les 50 super-cliniques qui verront le jour d’ici 2018 au Québec devront respecter une série de critères précis pour obtenir leur financement, a annoncé lundi après-midi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette…

28. SUPER-CLINIQUES: BARRETTE DÉVOILE LE PROGRAMME – Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a présenté lundi le programme qui doit mener à la création de super-cliniques pour les soins de première ligne, et son objectif est d’en voir 50 au Québec d’ici 2018…

29. QUÉBEC FINANCERA 50 SUPER-CLINIQUES D’ICI 2018 POUR DÉSENGORGER LES URGENCES – Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé lundi que Québec financerait dès le 28 avril la création de super-cliniques, dans l’objectif qu’une cinquantaine soient ouvertes d’ici la fin de 2018…

30. LES OMNIPRATICIENS SONT SCEPTIQUES – Le gouvernement du Québec annonce un changement majeur pour désengorger les urgences des hôpitaux en mettant sur pied 50 supercliniques d’ici deux ans. Un modèle qui ne plaît pas complètement aux médecins omnipraticiens…

31. SUPER-CLINIQUES: DR BRETON EMBRASSE LES OBJECTIFS, MAIS PAS LES MOYENS – Le président de l’Association des médecins omnipraticiens de Laval, Dr Michel Breton, ne voit pas l’utilité d’imposer aux super-cliniques d’ouvrir 12 heures par jour les samedis et dimanches…

32. LA MAURICIE AURA SES SUPERCLINIQUES – Pour faciliter l’accès aux soins de santé, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé lundi son intention de mettre sur pied 50 supercliniques d’ici deux ans. Trois-Rivières en aurait trois et une verrait le jour à Shawinigan…

33. SIX SUPER-CLINIQUES DESSERVIRONT LA MAURICIE ET LE CENTRE-DU-QUÉBEC – Ouvrir ses portes 12 heures par jour et sept jours sur sept. Offrir un minimum de 20 000 consultations par année, dont plusieurs dans un service sans rendez-vous. Donner accès à un centre de prélèvements public…

34. SUPERCLINIQUE : UN OBJECTIF RÉALISTE POUR L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE? – Une superclinique pourrait être créée en Abitibi-Témiscamingue selon de Centre intégré de la santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT)…

35. SUPERCLINIQUE: PAS DE PROJET SUR LA TABLE À GRANBY – La municipalité de Granby est pressentie pour accueillir une des 50 supercliniques qui doivent voir le jour à travers le Québec d’ici 2018. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, prévoit que 32 de ces établissements seront implantés dès cette année. Or, contrairement à une dizaine de villes ciblées où des projets sont en branle, aucun médecin d’ici n’a pris la balle au bond jusqu’à maintenant…

36. L’ARRIVÉE DES SUPERCLINIQUES AMÈNE SON LOT D’INQUIÉTUDES AU CENTRE-DU-QUÉBEC ET EN ESTRIE – La création des supercliniques annoncée en début de semaine par le ministre de la Santé Gaétan Barette suscite son lot de réactions à Drummondville. Si certains veulent donner la chance au coureur, d’autres estiment que le modèle n’amènera absolument rien de positif au Centre-du-Québec…

37. LE MONDE SELON GAÉTAN BARRETTE (ET SEULEMENT GAÉTAN BARRETTE) – Gaétan Barrette est en train de s’ériger toute une tour d’ivoire. Une tour de laquelle il pourra regarder le reste du monde de très haut et, à son sommet, aucune critique ne saurait l’atteindre. Tout récemment, il a construit un nouvel étage à sa tour en balayant du revers de la main l’idée même1 que la Vérificatrice générale du Québec puisse se pencher sur les impacts de sa réforme qui chamboule tout notre système de santé et de services sociaux…

38. LES MÉDECINS POUR LES SUPERCLINIQUES, MAIS LES HORAIRES DU WEEK-END NE LEUR PLAISENT PAS – Pendant que les médecins omnipraticiens s’opposent à l’ouverture des cliniques 12 heures par jour les fins de semaine, les infirmières sont déçues du peu de place qui est faite aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) dans le réseau des supercliniques annoncé par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lundi…

39. LA SOLUTION? – À peine confirmée, l’implantation d’ici la fin de 2018 de 50 super-cliniques dans la province suscite des réserves de la part de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec(FIQ)…

40. UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION – L’arrivée des nouvelles super-cliniques du ministre Gaétan Barrette désengorgera enfin les urgences de l’Outaouais. Est-ce que la majorité des patients aura pour autant un meilleur accès aux soins de santé? Il faudra voir…

41. SUPER-CLINIQUES POUR SUPER-PATIENTS – Gaétan Barrette devrait se garder une petite gêne en parlant du réseau de quelque 50 super-cliniques dont il veut doter le Québec d’ici la fin 2018. Chat échaudé craint l’eau froide et les Québécois, cibles de nombreuses promesses en santé depuis 20 ans, sont sceptiques… avec raison…

42. COUPER DANS LES CLSC – À quoi servent encore les CLSC de nos villes? lors de leur création, ils devaient être les portes d’entrée du système de santé. Le gouvernement leur a aussi donné le mandat d’assurer des services post-hospitaliers à domicile pour réduire les coûts d’hospitalisation…

43. DES BÉMOLS À PROPOS DES SUPERCLINIQUES: AVANT DE PROLONGER LES HEURES, IL FAUT D’ABORD PLUS DE MÉDECINS, SELON LE PRÉSIDENT DE BONJOUR-SANTÉ – Les supercliniques auront beau prolonger leurs heures d’ouverture, s’il n’y a pas davantage de médecins, on ne fera que déplacer les problèmes d’accès aux consultations, estime le président de Bonjour-santé, Benoît Brunel…

44. UNE SUPERCLINIQUE OU UN GMF POUR LA CLINIQUE PLATEAU MARQUETTE? – Le déménagement de la clinique médicale Plateau Marquette (CMPM) sur le site de l’ancien centre de distribution de BRP, à l’intersection de l’autoroute 410 et de la rue King Ouest, n’est pas conditionnel à la création d’une superclinique. Le regroupement de plusieurs services de santé au même endroit pourrait toutefois créer le contexte idéal pour convaincre le ministère de la Santé qu’il s’agit du bon endroit pour ladite superclinique…

45. LES SUPERCLINIQUES ET LA «BOBOLOGIE» – Les supercliniques programmées par le ministre de la Santé sont qualifiées de cliniques de «bobologie» par Damien Contandriopoulos, chercheur à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.Quand on se compare, on s’ambitionne…

46. POURQUOI PAS LES CLSC ? – Je me demande quelles sont les véritables motivations du ministre de la Santé pour vouloir ouvrir à tout prix ses 50 supercliniques. Pourquoi ne pas simplement se servir des établissements déjà existants que sont les CLSC?…

47. L’ARGENT DU PUBLIC AU SERVICE DU PRIVÉ… – Le ministre de la Santé n’a jamais eu l’aval de la population! Le Syndicat des employé(es) du CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes – CSN a tenu aujourd’hui une manifestation afin de dénoncer l’annonce faite par le ministre de la Santé quant à la création de 50 super-cliniques d’ici 2018. Une centaine de travailleuses et travailleurs se sont rassemblés devant le CLSC J.O. Chénier pour informer la population sur les dangers de cette nouvelle réforme…

48. TIRS GROUPÉS CONTRE LES GMF DANS LES SUPER-CLINIQUES – Des membres du Centre Intégré de santé et des services sociaux de Chaudières Appalaches (CISSS) ont froidement accueilli, jeudi soir, l’installation de groupes de médecins de famille (GMF) au sein des futures «super-cliniques» de Lévis…

49. LA CLINIQUE QUI FAIT RÊVER BARRETTE – En annonçant la création d’un réseau de 50 supercliniques, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a dit s’être inspiré d’une « miniurgence » pédiatrique de Gatineau pour forger son modèle. Nous l’avons visitée…

50. LES SOINS MÉDICAUX HUMANISÉS – L’expérience rapportée dans La Presse+ de dimanche dernier, « La clinique qui fait rêver Barrette », est une réussite sur le plan médical, mais aussi un accomplissement remarquable sur le plan social…

51. SUPERCLINIQUES BOUDÉES PAR LES MÉDECINS: DÉSAVEU POUR BARRETTE, DIT KHADIR – Le député de Québec solidaire (QS) Amir Khadir estime que le refus des médecins de participer aux supercliniques est un «désaveu majeur pour le ministre Barrette»…

52. LES MÉDECINS DE FAMILLE BOUDENT LES SUPERCLINIQUES – Le projet de super-cliniques du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ne suscite pas l’enthousiasme chez les médecins de famille du Québec. Jusqu’à maintenant, une vingtaine de cliniques ont contacté le ministère de la Santé pour obtenir des détails sur l’obtention de ce statut, mais aucune n’est encore engagée officiellement dans le processus. Et au moins trois polycliniques majeures, qui étaient des candidates pressenties pour devenir des super-cliniques, refusent pour l’instant d’embarquer dans le projet, estimant que les exigences sont trop importantes, a appris La Presse…

53. BARRETTE SE DIT DÉÇU PAR LES OMNIPRATICIENS – Les médecins omnipraticiens manquent à leurs responsabilités en refusant de travailler davantage les fins de semaine, a déploré le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, mercredi, en leur demandant de redescendre de leur «orbite»…

54. SUPERCLINIQUES: LE COMMISSAIRE À LA SANTÉ RESTE SCEPTIQUE – Le commissaire à la santé et au bien-être Robert Salois croit comme le ministre Gaétan Barrette que les médecins devraient prolonger leurs horaires de travail la fin de semaine pour réduire les délais d’attente à l’urgence. Or il n’est pas pour autant gagné au modèle des supercliniques…

55. SEULES UNE QUINZAINE DE SUPERCLINIQUES SONT ADMISSIBLES – Sur les 20 cliniques qui ont manifesté un intérêt pour devenir des supercliniques, seulement 15 sont admissibles, ce qui éloigne encore davantage le ministre Gaétan Barrette de son objectif d’en ouvrir 50 d’ici 2018…

56. LA MÉDECINE DE FIN DE SEMAINE – Pourquoi les omnipraticiens seraient-ils tenus d’offrir une telle disponibilité, alors que ce ne serait pas le cas pour le reste du réseau ? Les futures supercliniques font les manchettes actuellement, ce qui donne l’occasion au ministre Barrette de rappeler à ces « paresseux » omnipraticiens que la population s’attend à pouvoir consulter un médecin au moment où elle le souhaite, y compris les soirs de fin de semaine…

57. SANTÉ: D’AUTRES PROPOSITIONS – Le Dr Godin explique que la FMOQ avait déjà proposé à Québec de créer un réseau de 70 cliniques ouvertes 76 heures par semaine, jusqu’à 16 h la fin de semaine. Avec ses supercliniques, le ministre Barrette souhaite plutôt établir un réseau de 50 cliniques, ouvertes 84 heures par semaine, jusqu’à 20 h la fin de semaine…

58. ATTENTE À L’URGENCE : GAÉTAN BARRETTE DÉFEND SON PROJET DE SUPERCLINIQUES – Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, réfute les arguments de l’Association canadienne des urgentologues qui affirme que les supercliniques créées par le gouvernement ne régleront pas les problèmes de débordements des urgences au Québec…

59. SUPERCLINIQUES : DES MÉDECINS DE QUÉBEC DÉNONCENT LE MANQUE D’EFFECTIFS – Les critères établis par le gouvernement libéral pour la création des supercliniques sont irréalistes, selon des médecins de Québec. Ces nouvelles cliniques tarderaient d’ailleurs à s’implanter dans la région…

60. LES SERVICES D’ÉCHOGRAPHIE BIENTÔT GRATUITS EN CLINIQUE MÉDICALE – Le ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur Gaétan Barrette, a annoncé aujourd’hui qu’il procède à une modification de la liste des services assurés prévus au Règlement d’application de la Loi sur l’assurance maladie afin d’y inclure la couverture des services d’échographie (ultrasonographie) en clinique médicale. À la fin du processus règlementaire, ceux-ci seront donc offerts gratuitement par un radiologiste, que ce soit en clinique ou à l’hôpital. L’inclusion de ces examens dans la liste des services assurés fait suite à une entente conclue avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ)…

61. 21 MILLIONS POUR RÉDUIRE L’ATTENTE POUR DES DIAGNOSTICS – Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé mercredi des investissements de près de 21 millions visant à réduire les temps d’attente pour les services diagnostiques et à préparer le lancement d’un éventuel Programme québécois de dépistage du cancer colorectal…

Analyse, chronique et lettre ouverte Réforme Barrette

N.B. Suite à une lettre adressée à la Vérificatrice générale à la fin avril dernier, qui a recueilli plus d’une centaine d’appuis de tous les horizons, les signataires récidivent en s’adressant cette fois au Premier ministre du Québec Philippe Couillard. Encore une fois, leurs appuis, dont on peut prendre connaissance à la fin, sont des plus nombreux et diversifiés.

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Monsieur le Premier Ministre,

Depuis l’adoption du projet de loi 10, il ne se passe pas une journée sans que des voix de tous horizons et de toutes tendances se fassent entendre, remettant en question le bienfondé de cette réforme et décrivant les tensions qu’elle suscite: citoyennes, citoyens, organismes de défense des droits, comités d’usagers, organismes communautaires, syndicats d’employés, représentants du personnel cadre et des gestionnaires, élus locaux, experts, universitaires, et médecins de plus en plus nombreux. L’opposition, devant les bouleversements sans précédent en cours dans le réseau de la santé et des services sociaux, est importante. Par ailleurs, vous n’êtes pas sans savoir que si on entend moins certaines catégories d’acteurs de ce réseau, c’est qu’ils sont dans l’incapacité d’exprimer des points de vue un tant soit peu critiques, craignant de perdre leur statut ou même leur emploi.

Trois principaux éléments de la réforme nous incitent à demander une intervention de votre part.

1. Ses fondements sociopolitiques : La réforme du ministre de la Santé et des Services sociaux ne faisait pas partie de la plate-forme électorale de votre formation politique. À plusieurs égards, elle ignore les trois premiers articles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux promouvant les principes qui ont toujours orienté les actions du réseau, dont l’équité, la participation, la régionalisation et la responsabilité sociale. Les changements induits impliquent au minimum deux conditions présentement totalement absentes : une vision partagée par les principaux intervenants ; un rythme d’implantation qui respecte les capacités des personnes et des institutions.

2. Ses fondements scientifiques : Dès les premiers instants, les experts ont exprimé leur consternation devant l’absence de fondements scientifiques permettant de justifier les changements décrétés et les façons de les réaliser. L’énormité des structures mises en place, l’uniformité du modèle de fourniture de services, la rigidité des modes de gestion et de gouvernance sont sans commune mesure avec ce qui existe et est reconnu ici comme ailleurs.

3. Le niveau de prise de décisions : La centralisation à outrance, l’ingérence dans les décisions d’instances réputées autonomes et la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne, font en sorte d’imposer partout une seule vision, une seule formule, une seule méthode. Or, on reconnaît depuislongtemps que le Québec est fait de régions aux populations dotées de caractéristiques particulières et que les communautés locales ont la capacité et le droit de développer les solutions à la mesure de leurs aspirations et de leur connaissance du milieu dans lequel elles évoluent. La réforme actuelle fait fi de ces caractéristiques même si tout le monde reconnaît la nécessité d’un tronc commun de services.

Monsieur le Premier Ministre, pourquoi cette mise à mal du système public ? Quel type d’organisation peut gagner des orientations privilégiées actuellement ? Combien de voix devront s’élever contre le fait que l’accès aux services soit dicté par la capacité financière des individus plutôt que par celle de la collectivité ? N’est-ce pas là que mènent les coupures répétées de services et les compressions de ressources dans des secteurs pourtant névralgiques comme la prévention, les services sociaux, les services aux personnes handicapées, aux personnes et communautés plus vulnérables, les CHSLD, les CLSC et les organismes communautaires ?

Monsieur le Premier Ministre, vous connaissez bien celles et ceux qui œuvrent dans notre système et qui n’ont jamais jusqu’ici baissé les bras, convaincus que les efforts collectifs auxquels ils étaient associés prendraient le dessus sur les lacunes du système. Vous devez prendre en compte la situation de ces milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne sont plus en mesure de réagir tellement ils sont désorientés, sans voix pour s’exprimer, dont le quotidien est bousculé et dont l’expertise est ignorée au profit de processus rigides et de méthodes issues directement d’un paradigme comptable. Sans compter ces milliers de personnes vulnérables, en besoin de services, qui n’ont plus la même écoute, les mêmes recours, les mêmes possibilités de se faire entendre pour obtenir le minimum auquel elles ont pourtant droit. Vous seul pouvez assurer que soient vraiment connus l’évolution des soins et services et le fonctionnement du système de santé à partir d’indicateurs simples, compréhensibles et disponibles rapidement. Vous ne pouvez pas attendre l’évaluation des résultats promise pour 2018. Nulle réforme de cette envergure ne peut en effet réussir sans un monitorage systématique et une évaluation continue et transparente des facteurs influant sur les résultats et les effets. Reposer sur l’exclusivité d’une évaluation en fin de parcours est une option largement dépassée, comme le confirme la science de l’évaluation portant sur des projets innovants et complexes, domaine, d’ailleurs, dans lequel le Québec possède une solide expertise. En 2018, il sera trop tard pour corriger les dérives que de plus en plus d’acteurs pouvant s’exprimer mettent en évidence au fur et à mesure qu’on avance dans cette entreprise. En campagne électorale, vous nous avez vendu l’idée que votre gouvernement agirait de manière différente de ses prédécesseurs, soit avec transparence et de façon démocratique. Or c’est tout le contraire qui est observé actuellement dans le secteur de la santé.

Monsieur le Premier Ministre, vous devez vous assurer que cette réforme ne cause pas de dommages irrémédiables et rassurer la population à cet effet. Vous devez imposer un moratoire à sa mise en œuvre et confier soit à la Vérificatrice générale du Québec ou à une instance indépendante, composée d’experts et de citoyens, le mandat de porter un regard critique externe sur ce qui passe sur le terrain dans les divers services de santé et sociaux. Il faut, dès aujourd’hui, suivre de près les conséquences observables sur l’ensemble du territoire québécois des choix qui ont été faits, notamment sur les diminutions de services observées auprès des populations vulnérables et sur la charge de travail imposée au personnel. Nous attendons du premier ministre une position ferme, claire, transparente et des gestes réinstaurant dans la gestion de notre système de santé le respect de la démocratie et celui des connaissances scientifiques.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments distingués.

Paul Lamarche, professeur honoraire, Administration de la santé, Université de Montréal, ex-Sous-ministre associé au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)

Marc-André Maranda, ex-directeur du programme de santé publique au MSSS 

Pierre Joubert, ex-directeur de la recherche et de l’évaluation au MSSS et ex-directeur de la recherche, de la formation et du développement à l’INSPQ.

Maria De Koninck, professeure émérite, Département de médecine sociale et préventive, Faculté de médecine, Université Laval.

Liste des personnes qui appuient cette initiative

Jacques BENOIT Coordonnateur, Coalition Solidarité Santé

Yves BOLDUC PDG, Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux

Camil BOUCHARD Professeur associé, UQÀM

Astrid BROUSSELLE Professeure, Université de Sherbrooke

Annie CARRIER Professeure, Université de Sherbrooke

Richard CLOUTIER Psychologue, professeur émérite, École de psychologie, Université Laval

André-Pierre CONTANDRIOPOULOS Professeur émérite, Département d’administration de la santé, École de santé publique, Université de Montréal

Damien CONTANDRIOPOULOS Professeur, Université de Montréal

Luce DE BELLEFEUILLE Psychosociologue, ex-cadre supérieure du réseau de la santé et des services sociaux.

Jean-Claude DESCHÊNES Ex-sous-ministre de la santé et des services sociaux, ex-président du CA du CHUQ et du CHUM.

Pierre J. DURAND Ex-doyen de la Faculté de médecine, Université Laval, directeur du Département de médecine sociale et préventive, directeur scientifique du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec

Jocelyne GAGNÉ Ex-coordonnatrice de l’implantation de nouveaux services en santé mentale dans le Bas-Saint-Laurent et dans les communautés Cries de la Baie-James, Rimouski

Michel GERVAIS Ancien recteur de l’Université Laval, ex-dg de l’Institut de santé mentale de Québec, dernier président de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Pauline GERVAIS Ex-cadre du réseau de la santé et des services sociaux et chercheure associée au Centre de recherche sur le vieillissement

Guy JOBIN Titulaire de la Chaire Religion, spiritualité, santé, Université Laval

Andrée LABERGE PhD épidémiologie, retraitée de la Santé publique de Québec.

Gérald LAROSE Professeur invité à l’UQÀM

Régine LAURENT Présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Guy LAURION Vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN

Diane LAVALLÉE Ex-directrice générale de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Isabelle LEBLANC MD, présidente, Médecins québécois pour le régime public

Mélanie LEVASSEUR Erg. PhD, Professeure-chercheure, Université de Sherbrooke

Jean-Pierre MÉNARD Avocat associé de Ménard, Martin, Avocats, défenseur des droits des patients, chargé de cours au Programme de maîtrise en droit et politiques de la santé de l’Université de Sherbrooke et au Programme de gestion, d’évaluation et de politique de santé de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Pierre MICHAUD Ex-sous-ministre adjoint aux services à la population, Ministère de la santé et des services sociaux, Gaspé

Renée MOREAU Ex-directrice du Soutien à domicile au MSSS

Robert PAMPALON PhD, Chercheur retraité, INSPQ

Ginette PAQUET PhD, chercheure en santé publique

Raynald PINEAULT Professeur émérite, Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal

Marie-France RAYNAULT Professeur titulaire, Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal, et Directrice générale du Centre Léa-Roback

Jean-Yves SIMARD Ex-directeur des services aux personnes âgées en perte d’autonomie, MSSS, ex-directeur général d’établissements

Lee SODERSTROM Professeur agrégé retraité, Département de sciences économiques, Faculté des arts, et Département de médecine, Faculté de médecine, Université McGill

Mireille TREMBLAY PhD, professeure au Département de communication sociale et publique et exdirectrice de l’Institut Santé et société, UQÀM

Fernand TURCOTTE MD, professeur émérite de médecine préventive et santé publique, Faculté de médecine, Université Laval.

Jean TURGEON PhD, professeur associé, École nationale d’administration publique

Raymond VAILLANCOURT Ex-directeur général adjoint Régie régionale de la santé et des services sociaux, MauricieBois-Francs

Lettre publiée dans Le Devoir du 16 juin 2016.

Analyse, chronique et lettre ouverte Réforme Barrette

 

Voici une lettre adressée à la Vérificatrice générale par trois ex-cadres du Ministère de la Santé et des Services sociaux, telle que rapportée dans LeDevoir du samedi 23 avril. Nous voulons ainsi faire connaître plus largement encore le contenu de leur missive, de même que recueillir d’autres appuis à leur initiative.

À leur demande, la Coalition recevra les noms des personnes et organismes qui veulent rallier les rangs des appuyeurs dont vous trouverez la liste à la fin de la lettre. Vous pouvez le faire par un message envoyé à cssante@gmail.com .

Jacques Benoit,

Coordonnateur.

                                                         *****************************************************************

 

LA SITUATION DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ NOUS INQUIÈTE

Texte collectif*

 

Madame la Vérificatrice générale,

Nous voulons attirer votre attention sur des questions fort préoccupantes pour l’évolution de notre système de santé, questions qui mériteraient, selon nous, des travaux de vérification. En vertu du mandat et des pouvoirs qui sont les vôtres, vous représentez l’institution la plus crédible pour effectuer une lecture neutre et objective de la situation actuelle dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Nous avons associé à notre démarche des personnes qui se sont impliquées activement dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec au cours des dernières décennies comme gestionnaires, professionnels et travailleurs de la santé, représentants des travailleurs ou des bénéficiaires ou comme membres de conseils d’administration. Leurs noms sont annexés à la présente.

Plusieurs raisons sous-tendent nos inquiétudes et motivent la présente démarche. 1- Les évidences scientifiques ne soutiennent pas les effets recherchés par plusieurs des mesures de la réforme en cours, que ce soit la fusion des établissements, la centralisation des pouvoirs dans les mains du ministre ou encore la médicalisation et la privatisation de la fourniture de services. Les évidences scientifiques témoignent souvent d’effets inverses à ceux recherchés. 2- Toutes les instances qui étaient susceptibles de fournir une lecture différente de celle du ministre sur ce qui se passe dans le réseau ont été abolies ou muselées : association d’établissements, conseils d’administration élus ou nommés par la base, équipe de recherche analysant l’impact des changements organisationnels sur les services à la population et sur la performance des organisations ainsi que, tout récemment, le Commissaire à la santé et au bien-être. 3- Le personnel du réseau n’ose plus faire de représentations publiques de peur de subir des représailles. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’aucun des signataires de cette lettre ne travaille actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux. 4- Les médias n’ont plus la même latitude qu’auparavant pour observer ce qui se passe dans les établissements. 5- Les chercheurs ne peuvent plus avoir rapidement accès aux données leur permettant d’apprécier les impacts des changements découlant de la réforme. 6- Plusieurs observations d’un nombre croissant d’acteurs du réseau ne corroborent par les effets déclarés par les autorités politiques. C’est pourquoi nous estimons qu’une vérification des impacts de la transformation majeure que subit le réseau est pertinente.

Si vous partagez nos préoccupations, nous pensons que la vérification pourrait couvrir au moins les trois points suivants : les soins et les services à la population ; l’évolution des budgets et leur répartition ; la charge de travail des employés.

Le premier point, et le plus important, est la prétention des autorités voulant que ces transformations peuvent s’effectuer sans affecter les services à la population. Nous en doutons énormément. Nous craignons que la mise en place de la loi 10 concentre les services à la population dans les régions urbaines au détriment des régions périphériques et éloignées. Certaines missions des CISSS et des CIUSSS, dont celles des services hospitaliers et des services médicaux spécialisés, sont susceptibles d’être avantagées au détriment d’autres missions, dont les services à domicile, la première ligne, la santé publique, la santé mentale, les services aux personnes handicapées et aux jeunes en difficulté. Votre analyse pourrait cibler, avant et après la mise en place de la loi 10, l’évolution de l’importance relative des clientèles selon les différentes missions des CISSS ainsi que leur déploiement selon leur région d’appartenance.

Le deuxième point concerne l’allocation et l’utilisation des ressources. La prétention des autorités est que ces transformations permettront d’importantes économies en raison de la taille plus importante des établissements, principalement au chapitre des dépenses d’administration. Là encore, nous en doutons. Les évidences scientifiques démontrent plutôt que des économies sont possibles lorsqu’on fait référence à des établissements de petite et moyenne taille. Au-dessus d’un certain seuil (400-500 lits), les coûts ont tendance à augmenter plutôt qu’à diminuer. De plus, les économies d’échelle sont plus ténues lors de fusions d’établissements de missions différentes comme c’est le cas avec la loi 10. Il en résulte souvent un transfert de ressources vers les établissements qui occupent une position dominante dans la fusion, comme c’est le cas avec les centres hospitaliers. Nous estimons important de vérifier l’évolution des budgets des établissements de santé et de services sociaux avant et après leur fusion selon leur mission et la région à laquelle ils appartiennent, notamment sous l’angle des dépenses administratives et de celles qui concernent les services à la population.

Le troisième point concerne la charge de travail imposée au personnel. Aucune considération n’est accordée par les instances politiques à l’impact de ces transformations et compressions budgétaires sur le fardeau de tâches de ces travailleurs et travailleuses. Or, cet impact est important. S’il est difficile d’en mesurer directement le poids, il existe toutefois des indicateurs qui permettent d’apprécier des conséquences négatives résultant de l’accroissement de la charge de travail. Analyser l’évolution des nombres de départs, de postes non pourvus et des congés de maladie dans les établissements de la santé et des services sociaux, avant et après leur fusion dans les CISSS et les CIUSSS, et ce, selon les missions des établissements et leur région d’appartenance pourrait fournir des réponses.

Nous sommes conscients que cette proposition constitue un travail d’une grande ampleur. Nous la considérons comme justifiée étant donné que la santé et le bien-être sont une préoccupation majeure de la population, qui y consacre annuellement une quantité de ressources très importante.

Sachant que vous êtes préoccupée, comme nous, par les effets produits par les changements en cours dans le réseau de la santé et des services sociaux, nous pensons que vous recevrez notre proposition avec intérêt.

Nous vous remercions, Madame, de l’attention que vous porterez à cette proposition.

 

*Ont signé ce texte:

Paul Lamarche, professeur honoraire, Administration de la santé, Université de Montréal, ex-Sous-ministre associé au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Pierre Joubert, ex-directeur de la recherche et de l’évaluation au MSSS et ex-directeur de la recherche, de la formation et du développement à l’INSPQ.

Marc-André Maranda, ex-directeur du programme de santé publique au MSSS.

 

Liste des personnes qui appuient cette initiative :

Jacques Benoît, coordonnateur, Coalition Solidarité-Santé

Liliane Bertrand, ex-cadre de santé publique au MSSS

Yves Bolduc, président, Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux AGESSS

Camil Bouchard, professeur associé, UQAM

Astrid Brousselle, professeure, Université de Sherbrooke

Annie Carrier, professeure, Université de Sherbrooke

André-Pierre Contandriopoulos, professeur émérite, Université de Montréal

Damien Contandriopoulos, professeur, Université de Montréal

Jean-Claude Deschênes, professeur, ENAP, ex-sous-ministre en titre, Santé et Services sociaux

Michel Gervais, ex-président du CA, Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Yun Jen, présidente de l’Association médicale du Québec

Gérald Larose, professeur invité, UQAM

Diane Lavallée, ex-directrice générale, Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux

Mélanie Levasseur, professeure, Université de Sherbrooke

Laurent Marcoux, président sortant de l’Association médicale du Québec

Jean-Pierre Ménard, avocat pour la défense des malades

Hélène Morais, ex-présidente, Conseil de la santé et du bien-être

Raynald Pineault, professeur émérite, Université de Montréal

Amélie Quesnel-Vallée, professeure adjointe, Université McGill

Lee Soderstrom, professeur honoraire, Université McGill

Jean Turgeon, professeur associé, ENAP

 

(Tiré de l’édition numérique du Devoir du 23 avril 2016.)

 

Le Bull’info – plus qu’une revue de presse –  du 24 avril 2016 

 

 

 

Analyse, chronique et lettre ouverte

RÉFORME BARRETTE

28 novembre 2014: dépôt par la ministre Barrette du Projet de loi.

18 mars 2015: Dépôt du projet de règlement Orientations réglementaires concernant l’application de la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée

20 mai 2015: L’Assemblée nationale adoptait le principe du Projet de loi 20 favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée.

25 mai 2015: Le ministre Barrette et le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec tiennent une conférence de presse pendant laquelle ils signent une entente de principe sur des engagements de résultats pour les médecins omnipraticiens, écartant du même coup qu’ils soient soumis aux quotas et pénalités du PL 20. La COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ a réagi à cette annonce par communiqué de presse.

10 novembre 2015: adoption de la loi 20.

Suivant les dires du ministre Barrette, ce PL va régler la question de l’accès à un médecin de famille.

Mais est-ce d’un médecin de famille dont nous avons tous et toutes besoin, ou plutôt d’avoir accès au bon soin, au bon service par le bon professionnel au bon moment?

Pour la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ, le système québécois de santé et de services sociaux doit reposer sur une vision globale incluant une approche sociale de la santé et du bien-être, laquelle englobe les déterminants sociaux de la santé, dont les conditions socio-économiques, le développement de la petite enfance, l’éducation et l’environnement.

C’est pourquoi nous privilégions une approche intégrée basée sur la prévention plutôt que sur une approche strictement curative. C’est aussi pourquoi nous demeurons critiques à l’égard de la surmédicalisation des phénomènes normaux de la vie et favorisons des interventions interdisciplinaires faisant appel à une diversité d’approches de soins et de services.

Or, pour avoir accès au bon soin, au bon service, au bon professionnel, cela nécessite une première ligne, composée d’équipes multidisciplinaires, qui fait appel aux diverses compétences (*) et à leur complémentarité, redonne la place qui leur revient aux services sociaux, facilite l’intégration des services, favorise une vision globale et sociale de la santé, et contribue davantage à une politique de santé et non seulement de soins de la maladie.

Mais le PL 20 du ministre Barrette réduit la santé à une vision médicale. Il traduit une vision curative de la santé. On y trouve rien pour la prévention ni pour une première ligne multidisciplinaire.

Services de première ligne

Ces services de première ligne doivent être basés sur la prévention et la prise en charge continue des personnes, particulièrement celles atteintes de maladies chroniques. En ce sens, pour la COALITION,  une réflexion sur le mode de rémunération des médecins s’impose.

Pourquoi?  Parce que la rémunération à l’acte des médecins encourage la quantité, le volume de services, au détriment de la qualité. Elle invite au surtraitement et à la surmédicalisation. Elle n’est pas adaptée à la lourdeur des cas, et décourage la prise en charge des cas plus lourds; elle ne soutient pas le travail de prévention. Elle augmente l’administration, la bureaucratie et les coûts de gestion par la RAMQ; elle n’incite pas à une planification des horaires de soins et services, les temps d’attente étant non rémunérés. Elle maintient le statut d’entreprise privée ou de travailleur autonome des médecins; elle nuit à la constitution et au travail d’une équipe multidisciplinaire de première ligne, ne favorisant pas la mise en œuvre des ordonnances collectives. Enfin, elle ouvre la porte à la facturation (et la surfacturation) de frais accessoires et elle permet l’incorporation des médecins (DR INC), facilitant l’évasion fiscale, ce qui, en ces temps où tout le monde doit faire sa part, est inadmissible!

Non seulement le PL 20 ne remet pas en question ce mode de rémunération des médecins, mais les quotas qu’il impose ne vont que le renforcer.  Ces quotas, avec obligation de rendement sous peine de diminution salariale pouvant aller jusqu’à 30%, laissent déjà entrevoir leurs effets néfastes:

Une diminution des services médicaux :

Les femmes médecins travaillant à demi-temps pendant leur congé de maternité, tout comme les médecins plus âgés avec une préretraite, ne le feront plus pour cause de diminution de revenus. D’autres ne voulant pas voir leur pratique contrôlée par des quotas, parce que cela porte atteinte à la qualité de leur travail, se désaffilient de la RAMQ pour pratiquer au privé, avant même l’adoption du PL.

Une augmentation des coûts :

Les médecins étant payés à l’acte, s’ils voient plus de patient.e.s., il en résultera une augmentation de la rémunération versée par la RAMQ, en plus des coûts administratifs de gestion reliés aux contrôles de ces quotas. Et le ministre Barrette le sait très bien, lui qui a déclaré que les quotas n’auront pas d’effets budgétaires “cette année” !

Une désassurance et une privatisation des soins et services :

Si les coûts augmentent, il est peu probable que le gouvernement ajoute des argents frais. On assistera plutôt à une révision du panier de services assurés, une révision qui forcera le recours au privé pour des services et soins auparavant couverts.

Cette question de la désassurance est d’ailleurs incluse dans le PL 20 quand il supprime partiellement de la couverture la procréation assistée, en écartant de façon discriminatoire certaines catégories de population, comme les couples autres qu’hétérosexuels.

Le PL 20 s’attaque à la spécificité des femmes : il ne tient nullement compte de la féminisation de la profession médicale, ni d’une première ligne multidisciplinaire où les autres compétences professionnelles sont occupées majoritairement par des femmes, pas plus qu’il ne considère les besoins spécifiques des femmes en termes de soins et services, réduisant du même coup pour elles l’accessibilité.

La COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ réclame que dans l’élaboration des programmes, des politiques et des services, le réseau public de santé et de services sociaux tiennent compte de la spécificité des femmes en tant qu’usagères principales des soins et des services, en tant que proches aidantes dont elles constituent 75 % de l’apport et en tant que travailleuses constituant 80 % de la main-d’oeuvre.

De plus, la COALITION SOLIDARITÉ SANTÉ s’oppose à toute marchandisation des services sociaux et de santé, à toute privatisation active ou passive du système québécois de santé et à toute mesure qui aurait pour effet d’instaurer un système à deux vitesses.

En fait : tout ce à quoi le ministre Barrette et son gouvernement se sont attelés depuis leur élection!

(*) Une omnipraticienne estimait à 40% de sa pratique ce qui relevait de l’intervention ou du suivi psychologique, et qui aurait pu être assumé par un psychologue d’une équipe multi.

Voici des hyperliens menant à des compléments d’information.

Commission parlementaire: consultations particuières et auditions publiques..

Mémoires déposés à la commission.

Revue médiatique à propos du PL 20.

Revue médiatique sur l’entente entre la FMOQ et le ministre Barrette.

Revue médiatique sur la rémunération des médecins.

Analyse, chronique et lettre ouverte Réforme Barrette

Ce modèle privilégie les prises de décision par des acteurs économiques transnationaux et non plus par des décideurs élus de façon démocratique

Pierre-Yves Serinet – Coordonnateur du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) *

Le libre-échange fait désormais partie du programme public. Négociée dans le plus pur secret depuis cinq ans par le gouvernement Harper, l’entente de principe d’un Partenariat transpacifique (PTP), annoncée le 5 octobre en pleine campagne électorale, a fait réagir tous les chefs de parti. Celui qui allait être élu, Justin Trudeau, a pour sa part promis « un débat public approfondi et ouvert, [de] sorte que les Canadiennes et les Canadiens soient consultés », un engagement que devra concrétiser Chrystia Freeland, la nouvelle ministre du Commerce international. Toutefois, il est essentiel que les consultations soient publiques et structurées, qu’elles se tiennent partout au pays et qu’elles visent aussi l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, négocié dans les mêmes conditions antidémocratiques. Le gouvernement doit s’engager à traiter sans partisanerie et avec honnêteté les recommandations émanant de la consultation, et accepter qu’elle puisse exiger la révision et la renégociation des accords. La population mérite mieux qu’une consultation de façade.

La souveraineté des États menacée

L’AECG et le PTP appartiennent à une nouvelle génération d’accords de libre-échange (ALE) où il s’agit moins de favoriser les échanges commerciaux que d’ériger un nouveau système de règles qui cherchent essentiellement à restreindre la capacité des États à légiférer sur des questions d’intérêt public.

Le modèle du libre-échange favorise un glissement du pouvoir des décideurs élus démocratiquement vers les acteurs économiques transnationaux. Les ALE imposent que l’État se confine à intervenir uniquement pour favoriser le laisser-faire tout en lui interdisant d’orienter l’activité économique et ses politiques sociales pour corriger les injustices du marché.

Coopérez ou on vous poursuit !

L’effritement de la souveraineté se décline de multiples façons. Par exemple, l’AECG et le PTP incluent le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE), qui permet aux entreprises étrangères de poursuivre les États lorsqu’ils prennent des décisions susceptibles d’avoir un impact sur leurs « attentes légitimes » de réaliser des profits.

Élargissant la portée de ce mécanisme, déjà présent dans l’ALENA, l’interprétation des « droits » ainsi accordés aux investisseurs étrangers touche un éventail de plus en plus large de politiques publiques : on conteste la hausse du salaire minimum (Veolia contre l’Égypte), des protections environnementales minimales (Bilcon contre le Canada), le retrait du nucléaire (Vattenfall contre l’Allemagne), des mesures de santé publique (Philip Morris Tobacco contre l’Uruguay et l’Australie), et même des décisions juridiques (la pharmaceutique Eli Lilly contre le Canada). Plus près de nous, au Québec, on pourrait être condamné à verser 250 millions de dollars à Lone Pine Resources, qui conteste le moratoire sur l’exploration des gaz de schiste dans le fleuve Saint-Laurent, une décision qui repose pourtant sur un principe essentiel de précaution en matière d’environnement.

Les ALE accordent des privilèges et droits démesurés aux investisseurs étrangers, mais ne contiennent aucun mécanisme qui forcerait les transnationales à rendre des comptes lorsque leurs activités détruisent l’environnement ou violent les droits de la personne. Pour nous, le mécanisme de RDIE ne se justifie ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue économique et doit tout simplement être retiré des accords.

Austérité, services publics et souveraineté alimentaire

Les textes de l’AECG et du PTP confirment la libéralisation des services publics à tous les niveaux décisionnels. Ils ne sont protégés que s’ils ne sont ni offerts en concurrence avec d’autres fournisseurs ni sur une base commerciale. Or, au Québec, le ministre Barrette a maintes fois soutenu son désir d’instaurer plus de concurrence dans le système de santé.

Au-delà de certains seuils, les gouvernements, les municipalités et les sociétés d’État, comme Hydro-Québec, seront forcés d’ouvrir leurs marchés publics en soumettant leurs appels d’offres à la concurrence étrangère. Il ne sera plus possible de se servir des achats publics pour stimuler le développement local, créer des emplois de qualité, consolider nos expertises, innover sur le plan environnemental.

Par ailleurs, les récents accords vont non seulement toucher les fermes familiales et l’agriculture de proximité, mais également porter un dur coup à la sécurité alimentaire de nos pays, déjà victimes des changements climatiques, comme le soulignent à juste titre le Mouvement agricole Nouminren au Japon et la Ligue paysanne coréenne (KPL) à propos du PTP.

La situation est d’autant plus périlleuse que les politiques d’austérité et le libre-échange agissent de façon combinée pour transformer le rôle de l’État. L’AECG et le PTP pourront rendre définitives d’éventuelles privatisations, puisqu’un « effet de cliquet » rend impossible de ramener des secteurs privatisés vers le secteur public, sous peine de nouvelles poursuites, même si ces privatisations s’avéraient inefficaces ou contraires au bien commun. Pour nous, tout accord de libre-échange qui paralyse la vie démocratique et alimente la spirale de l’austérité se doit d’être rejeté.

Repenser le paradigme économique à l’épreuve des faits

Alors que les nouveaux accords vont plus loin que l’ALENA, notamment par l’ouverture des services publics, il est ahurissant de constater qu’aucune évaluation probante n’ait été faite du « modèle » nord-américain et de ses impacts sur nos économies.

L’actuelle conférence sur le climat (COP21) à Paris nous offre l’occasion de mesurer les dangers de la poursuite d’un modèle économique qui non seulement a été un désastre pour le fragile équilibre écologique de la planète, mais qui va aussi accroître les inégalités sociales en servant principalement les intérêts des multinationales. Un changement de paradigme est urgent, mais surtout, dans l’horizon du possible.

 

* Ont aussi signé cette lettre: Michel Lambert, directeur général d’Alternatives, Carolle Dubé, présidente de l’APTS, Sandrine Louchart, AmiEs de la Terre de Québec, Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec, François Vaudreuil, président de la CSD, Louise Chabot, présidente de la CSQ, Denise Gagnon, présidente du CISO, Martine Chatelain, présidente de la Coalition Eau Secours !, Jacques Benoît, coordonnateur de la Coalition Solidarité Santé, Jacques Létourneau, président de la CSN, Suzanne Audette, 2e vice-présidente du CCMM-CSN, Régine Laurent, présidente de la FIQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, Christian Nadeau, président de la Ligue des droits et libertés, Carolle Mathieu, présidente de L’R des centres de femmes du Québec, Lucie Martineau, présidente du SFPQ, Elisabeth Gibeau, Union des consommateurs, Benoît Girouard, président de l’Union paysanne.

 

 

 

Analyse, chronique et lettre ouverte Privatisation Lean